Municipales 2014 « Les mairies sont les remparts contre l’austérité » : interview d’Aline Guitard, candidate Front de gauche

Au niveau des transports urbains, vous préconisez la gratuité pour tous. Pouvez-vous expliquer ce choix ?

Nous n’employons pas le terme de gratuité mais celui de libre-accès. Il y a bien quelqu’un qui paye, ce n’est pas gratuit car il faut bien financer cela. C’est en réalité le libre accès pour l’usager, car avant qu’il paye son ticket de bus, il a déjà payé son transport par ses impôts. Une grande partie du réseau de transports en communs est financée par une première fois par les impôts, puis une seconde fois par le ticket ou par l’abonnement. Pour arriver à un libre accès à tous, il faut développer une meilleure participation des entreprises qui, pour l’instant, remboursent la moitié des abonnements. Il faut faire des choix et réorienter certaines choses. Par exemple, l’argent destiné aux agents de contrôle pourrait être utilisé différemment. On sait aussi que l’état de santé de Kéolis ne permettra pas d’y arriver demain matin. Notre réseau de transport sert de vitrine internationale donc il est n’est pas financièrement en très bonne état. Il va falloir un travail de fond pour revenir à une régie. Dans un premier temps, nous pouvons obtenir la gratuité pour les plus précaires, pour ceux qui sont au RSA socale par exemple. Ils payent actuellement 8,10€. On nous explique que c’est un tarif social. Certes, mais quand on a des revenus à 500€ par mois, 8,10€, ce n’est pas rien. Le réseau, dans l’état actuel des choses, même en DSP, est capable de le faire. Puis la gratuité pour les étudiants, etc.

Cela dit, le libre-accès total est une question qui fait débat au sein de la liste puisque c’est une proposition du Front de Gauche mais ce n’est pas forcément un point d’accord avec le Gram qui pense qu’il faut maintenir une participation symbolique.

Vous proposez la création d’un Parlement écologique. Pouvez-vous détailler cette proposition ?

La question de l’écologie doit se poser partout. On culpabilise beaucoup le citoyen, tous les jours, sur sa consommation d’eau, sur la façon dont il jette ses déchets. On pose beaucoup moins la question de l’écologie aux entreprises. On leur donne même le droit de polluer si elles ont assez d’argent pour payer le droit à polluer, ce qui est un souci. On doit créer une structure dans laquelle on trouverait les partenaires économiques, les partenaires institutionnels (villes et métropole), les entreprises, les citoyens et les associations qui font de l’expertise écologique, pour travailler à la réduction de la pollution par les entreprises, celle des transports, celle du traitement des déchets, etc. Cela ne peut se faire que dans une coopération dans laquelle les citoyens sont associés pour prendre des décisions, et où les entreprises s’engagent à mettre en œuvre des modes de production moins polluants (voire totalement propres), des modes de transports doux (notamment en utilisant l’énergie fluviale), une réutilisation du réseau ferroviaire avec le fret pour diminuer le transport routier, etc. En somme, la mise en relation de tous les acteurs économiques, citoyens, etc. pour travailler à la diminution de la pollution et à l’instauration d’une économie durable.

La rédaction

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