Vous militez pour une gestion de l’eau, des traitements des déchets et de la restauration scolaire en régie, alors que la politique de Collomb défend le modèle de la délégation de service publique. Quelles seraient les avantages, selon vous, d’une délégation en régie ? Et pourquoi Gérard Collomb s’obstine-t-il dans la voix de la délégation de service publique ?
Pour la deuxième partie de la question, je suis tentée de dire que c’est à lui qu’il faut poser la question. Je préfère vous parler de la régie publique. Cela permet aux citoyens d’avoir la main sur les choses. Dans une régie publique, il y a forcément l’implication des citoyens, sinon ça ne fonctionne pas. De plus, c’est la certitude d’avoir un service aux services des habitants, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de bénéfices. Il faut faire un peu de bénéfices pour pouvoir réinvestir, entretenir et développer. Mais l’objectif premier n’est pas une rentabilité financière vouée à enchérir des actionnaires. Ce n’est pas tout à fait la même chose. Pour nous, une régie publique garantit la maîtrise du service en question. Dans le cas de l’eau, il s’agit d’avoir la maîtrise de la collecte jusqu’à la distribution, évitant aussi le gaspillage, notamment par le manque d’entretien des canalisations. Et c’est surtout la maîtrise sur le prix. Dans la délégation de service publique (DSP) de l’eau qui vient d’être votée, on nous promet une baisse du prix de l’eau de 23%. Etant donné que pendant les années de la précédente DSP, le prix de l’eau a augmenté, faisant de Lyon l’une des villes les plus chères de France en terme d’eau. C’était la moindre des choses que Véolia rebaisse les prix. Il me semble que la régie, c’est plus démocratique et que c’est une meilleure garantie d’un service publique.
Et c’est faisable, d’autant plus que sur la question de l’eau, nous sommes déjà propriétaire des choses. Les compétences qui existent chez Véolia pourraient très bien être embauchées au profit d’une régie publique. On ne se retrouverait pas sans personnes pour faire fonctionner le service de l’eau. C’est une des choses qui fut objecté durant le débat. Toutes les villes qui sont revenus en régie publique ne se sont pas retrouvées sans personnes. Pour résumer, cela garantit la stabilité du prix voire une baisse et cela garantit une vraie gestion en faveur des citoyens et non pas des actionnaires…
Vous savez qu’on va vous répondre que la gestion en service publique coûte plus cher…
C’est faux. Dans les études faites en 2012, qui étaient orientées très clairement en faveur de la DSP. Alors que les points concernant la régie publique étaient très vite écartés. On a sorti des chiffres incroyables : il aurait soi-disant fallu deux fois de personnel pour faire fonctionner l’eau en régie. Au nom de quoi ? C’est vraiment une mauvaise image que que certains veulent donner de la régie publique. On aurait pu accepter de réaliser une mixité fonctionnelle dans un premier temps, pour sortir de la DSP, et la fois suivante on va en régie. Les citoyens étaient plutôt favorables au service public lorsque nous faisions des rencontres et des événements autour de cette question.