Revenons sur les reproches que vous adressez au projet de la métropole. Selon-vous quelles sont les alternatives à ce projet ?
Il y a une nécessité de rappeler que, bien qu’on crée une structure au-dessus, le texte de loi permet de maintenir le pouvoir aux communes et de maintenir une certaine autonomie dans de nombreux domaines comme le logement, donc de créer une vraie démocratie locale participative. Il est possible de décider de ne pas déléguer toutes les compétences à la métropole. C’est un choix. Nous, ce que nous souhaitons, c’est de ne pas les déléguer. Nous voulons permettre aux communes de continuer à exercer leurs pouvoirs. La métropole doit devenir un outil pour les communes. Nous ne sommes donc pas complètement contre. L’idée est qu’elle soit au service des territoires car il existe des déséquilibres entre les territoires. Il y a des villes plus riches que d’autres, plus urbaines, de différentes tailles, etc. La question est de savoir comment on crée du lien entre les villes, comment ont les équilibres, comment les mettre au service du développement des transports afin de couvrir toute la zone. Aujourd’hui, avec le découpage, il y a des zones qui vont se retrouver dans la partie département. On ne sait toujours pas comment ces endroits vont être desservis.
Il y a déjà des signes : le Conseil général s’est désengagé dans la perspective de la métropole. On sent que dans de nombreux domaines, la métropole ne se met pas au service des citoyens. Nous pouvons décider mais pour cela, il faut une force et une majorité de gens qui veulent travailler dans ce sens au sein du futur conseil métropolitain. On peut décider que les citoyens aient leurs mots à dire, que la démocratie participative n’est pas quelque chose là pour faire jolie, que les communes gardent leurs pouvoirs et qu’au niveau de la métropole, celle-ci met en lien, à l’image de ce que faisait déjà le Grand Lyon. L’idée est de créer une alternative. Ce n’est pas simplement de dire « la métropole c’est vilain » mais réfléchir à comment la mettre au service des citoyens.
Quelle est votre position vis-à-vis du cumul des mandats ? Si vous êtes élue maire de Lyon et éventuellement présidente de la future métropole, comment allez vous agir ?
Je suis contre le cumul, y compris dans le temps. Je ne suis pas pour faire plus de deux mandats successifs au même poste. Le premier mandat, on apprend. Le second, on transmet son expérience aux autres puis on s’en va faire autre chose. J’estime que la politique ne devrait pas être un métier, mais ceci soulève des questions au plan nationale sur le statut de l’élu. Lorsqu’on est fonctionnaire, c’est plus facile de se mettre en disponibilité et de retrouver son poste après le mandat. Cela est plus compliqué dans la sphère économique privée. Il faudrait réfléchir à une éventuelle loi qui permet aux gens d’être élu un moment avec une garantie de pouvoir retravailler par la suite. Cela permettra à plus de gens de prendre des initiatives politiques. Ainsi on n’enchainera pas les mandats jusqu’au-delà de la retraite. Etre élu à 70 ans, ce n’est pas une bonne idée. Une chose de sûr c’est que si je suis élue maire de Lyon, je ne serais pas présidente de la métropole.