Chronique judiciaire : « C’était un ras le bol classique, j’ai pété les plombs »

Il est 15h05 au Tribunal de Grande Instance de Lyon, lorsque Pierre* entre dans le box des accusés. Il sera jugé aujourd’hui pour avoir exercé des violences sur sa compagne, présente pour témoigner devant la juge. 

Ce n’est pas la première fois que Pierre passe devant le juge pour violences conjugales. En 2019, il avait déjà écopé d’une détention provisoire pour avoir étranglé et giflé Sarah*, sa compagne. Du haut de ses 25 ans, le jeune homme admet les faits et avoir réitéré ce comportement en novembre 2022. 

C’était le 25 novembre 2022 quand les pompiers reçoivent un appel de Sarah, paniquée car son compagnon Pierre faisait une tentative de suicide. Après plusieurs recherches auprès de Sarah, il s’est avéré que la victime de ce soir n’était pas Pierre mais bien elle.

« J’ai pété les plombs »

Pierre avoue avoir un problème à gérer sa colère lorsque la juge expose les faits. Il était 20h environ quand une dispute éclate au domicile de Pierre et Sarah, à propos d’une musique sur une enceinte Bluetooth. Les deux partis s’insultent et Sarah va courir vers la salle de bain pour y reprendre ses esprits. Pierre la suit et lorsqu’il s’approche de trop, Sarah le mord au bras pour le repousser. Elle va alors se rendre dans la chambre et commencer à dormir, Pierre ne l’ayant pas suivie. 

Alors que la femme était endormie,  Pierre entre dans la chambre et s’en suit un « déferlement de violences » explique la juge. L’homme à califourchon sur Sarah lui afflige des coups de poings au visage ainsi que de multiples claques et de tentatives de strangulation. En position de force, Pierre lui répète : « arrête de faire ta victime », puis d’un coup s’écarte.

La femme explique qu’il a « cassé un vase pour en prendre un morceau et le passer sur sa gorge », ce qui l’a fait appeler les pompiers. 

« Arrête tu vas me tuer »

Sarah est prise en charge par les pompiers, voyant qu’elle a des marques sur tout le corps. Au début dans le déni, elle n’avouera aucune violence, puis au fur et à mesure, elle expliquera d’autres violences du type qu’elle a vécu avec ce même compagnon. Des messages envoyés entre Sarah et Pierre montreront qu’il exerçait une emprise sur sa compagne sans en « avoir conscience » d’après les dires de l’accusé. 

« La victime du bourreau devient son sauveur »

L’avocate de la partie civile prononcera ces mots en référence à l’appel passé aux pompiers par Sarah pour aider son bourreau, Pierre. La victime possédait 21 lésions sur le corps provoquées par le comportement de l’accusé. 

Ces violences qu’exerçait Pierre s’expliquent par un trouble de la personnalité borderline associé à la prise de stupéfiants et d’alcool. Le soir de la dispute, il avait 1,74 g d’alcool dans le sang et des traces de stupéfiants. L’avocat de la défense appelle alors à faire suivre psychologiquement l’accusé, car « il n’est pas comme ça au quotidien et à jeun ».

La partie civile réclame alors une interdiction à l’accusé d’entrer en contact avec la victime et de se rendre dans la ville où elle réside. Ce sont aussi des dommages et intérêts qui s’élèvent à 4000 euros pour rembourser tout soins médicaux et psychologiques qui réclame l’avocate. Ce sera avec une peine de 4 ans de prison dont 18 mois avec sursis et une obligation de soins psychologiques après sa sortie que l’avocate finira sa réclamation, presque en totalité approuvée par l’avocat de la défense.

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*Prénoms modifiés

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