Au Tribunal de Grande Instance de Lyon, Ibrahim* entre dans le box des accusés à 14h15. Il est accusé d’avoir proféré des menaces verbale et physiques sur l’autorité publique dans un restaurant, voici son histoire.
C’est avec un casier remplit que Ibrahim comparait. Déjà sous le joug de 2 condamnations pour menaces sur l’autorité publique en 2021 puis pour menaces à l’arme blanche, toujours sur l’autorité publique en avril 2021. « Vous semblez avoir un problème avec l’autorité » plaisante la juge. Car en effet, s’il se trouve ici aujourd’hui, c’est pour avoir, le 17 janvier dernier, refusé d’obtempérer face aux CRS, donnant même des coups à l’un d’entre eux.
Il était 17h20, le prévenu était dans un restaurant Mac Donald dans le quartier de la Guillotière à Lyon. Allongé sur une banquette à l’étage avec deux amis à lui, sans aucune consommation du fast-food. La gérante, n’arrivant pas à les dégager alors qu’ils importunaient la clientèle, finit par appeler la police.
« Je n’ai donné aucun coup aux policiers »
Une équipe de CRS arrive alors à l’étage, les deux amis d’Ibrahim obtempèrent et s’en vont, mais lui, décide de rester. Les CRS commencent alors à le faire se lever, l’homme se débat verbalement et physiquement et donne un coup à l’un des CRS.
L’accusé nie cependant les faits et explique que sa « seule erreur a été de répondre aux policiers ». Selon lui, il n’a donné aucun coup, il aurait juste répondu aux insultes des CRS, par des insultes.
Sur la caméra de surveillance du restaurant, on ne voit effectivement pas de coup partir de l’un des deux partis, car ils auraient été donnés dans les escaliers. Une fois au rez-de-chaussée du restaurant, les CRS se mettent à 4 pour le maîtriser et le faire sortir, menottes aux poignets du fast-food. L’avocat de la partie civile explique alors que s’il avait obtempéré, les policiers n’auraient pas eu à être 4 pour le maîtriser.
« On n’arrête pas comme ça un marocain »
L’accusé, d’origine marocaine possédait un titre de séjour périmé et était arrivé à Lyon depuis 3 mois. C’est après une arrestation musclée qu’il profanera ses dernières menaces dans la voiture des policiers. Cette menace claire a été entendue par toute l’équipe de CRS, à l’inverse des autres dont il est accusé explique l’avocat de la défense. « Les vidéos ne prouvent rien et les déclarations des policiers sont différentes » affirme-t-il.
On trouvera alors après des tests que l’accusé avait bu du whisky ce jour-là et était monté à 0,7g d’alcool dans le sang.
Alors que la partie civile réclame 9 mois d’emprisonnement, Ibrahim donnera un mot comme dernière défense, « j’ai fait l’erreur de répondre aux policiers ».
*Prénom modifié