Comparutions immédiates Tribunal

« Je ne suis pas un expert en vol de colliers… »

Il y a de cela quelques semaines, un homme est passé devant les barreaux du tribunal d’instance du 3e arrondissement de Lyon. Il a été convoqué pour complicité dans une affaire d’agression qui remonte à il y a quelques mois.

Aux environs de 16h, Monsieur T entre dans le tribunal aux côtés d’un policier. Il est plutôt grand de taille, mince, semble être âgé d’une trentaine d’années et porte une attèle au bras droit. Il est vêtu d’un haut manches longues et d’un pantalon. L’accusé ressemble à ce citoyen lambda qu’on pourrait croiser dans la rue sans pour autant le soupçonner de quelque chose. Néanmoins, si ce dernier se trouve actuellement devant la cour de ce tribunal, c’est qu’il y a sûrement une bonne raison.

De quoi accuse-t-on Monsieur T ?

Les faits ont eu lieu il y a quelques mois à Charpennes, quartier de la commune de Villeurbanne. Monsieur B était en train d’attendre le tramway quand à un moment donné, il s’est senti observé par Monsieur T et son complice. Le complice de Monsieur T lui, fit mine de lui demander son chemin et chercha à faire la conversation avec lui. Les deux complices montèrent dans le même tramway que Monsieur B qui descendit quelques arrêts plus loin par la suite, suivis de ses deux traqueurs. A partir de ce moment-là Monsieur T rentra en scène et tenta de bloquer Monsieur B en lui attrapant la nuque. Un geste digne d’une prise de catch ! Son complice lui, tenta d’arracher le collier en or de la victime et pris ses jambes à son cou en abandonnant Monsieur T avec sa victime qui elle, finit par le neutraliser quelques minutes plus tard.

« Arraches, arraches… ! »

« Arraches, arraches… », c’est ce que lui aurait crié son complice pour l’inciter à passer à la phase deux du plan, a déclaré Monsieur T.  Madame la juge accorda un petit temps de parole à l’accusé, afin qu’il donne brièvement sa version des faits. Il mentionna le fait qu’il ne savait pas qu’en suivant son complice dans cette affaire, il aurait à commettre un tel acte. Une déclaration qui l’a totalement discrédité. Parce qu’en amont il avait expliqué que son complice lui avait briefé le plan de de cette agression.  Pour prouver sa bonne foi, il mentionna le fait que lorsqu’il était au sol neutralisé par la victime, il avait communiqué avec son complice par téléphone. Lors de ce brève appel, il lui demanda de laisser tomber l’affaire et lui dit qu’il comptait rendre le collier à son propriétaire. Une requête qui a bien évidemment été refusée par son interlocuteur qui lui dit de « se débrouiller à lui emmener le collier et que s’il doit aller en prison, il ira », expliqua Monsieur T.

Une défense claire et concise

L’avocat de la victime a tout fait pour représenter au mieux son client, toujours en convalescence ce jour-là. Il a insisté sur les répercussions de cette agression sur son client: cauchemars, difficulté à prendre les transports sereinement. Les transports qui soit dit en passant, sont le moyen principal qu’il utilise pour se rendre sur son lieu d’études et sur son lieu de travail. En effet, la victime est un étudiant qui travaille comme ouvrier en intérim et qui d’ailleurs perdu son emploi parce que ce drame n’a pas laissé son poignet et sa main indemnes. Deux parties du corps qui sont plus que sollicitées dans l’exercice du métier d’ouvrier.

Madame la juge et ses consœurs, qu’en pensent- elles ?

Madame la juge et ses consœurs ont mentionné le fait que dans les vidéos de surveillance, on voyait Monsieur T en train d’étrangler la victime. Elles ont rajouté que Monsieur T avait déjà eu à comparaitre devant la justice pour des affaires similaires (violences physiques et vols). Elles ont rajouté qu’il était triplement en infraction puisqu’étant en situation irrégulière sur le territoire français.  Madame la procureure à qui le dernier mot revenait, a déclaré que notre cher Monsieur T encourait 18 mois d’emprisonnement ferme, une interdiction de mettre le pied sur le territoire français d’une durée de 10 ans et que la décision finale serait communiquée ultérieurement.

AFFAIRE SUIVANTE !

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