Thierry Braillard : « Nous devons accorder plus de places aux femmes dans les instances sportives »

Le septième comité de pilotage de l’Euro 2016 se réunissait à Lyon le 12 mars dernier dans les salons de l’Hôtel de Ville, avec notamment Thierry Braillard, secrétaire d’État chargé des sports. Nous en avons profité pour poser quelques questions à l’ancien adjoint aux sports à la mairie de Lyon. On parle binationaux, Nabil Fekir, boxe et sport féminin.

 

L’Olympique Lyonnais met en avant son centre de formation, avec des jeunes issus des quartiers populaires tels que Vaulx-en-Velin et Vénissieux. La politique de formation du club lyonnais doit-elle être mise en avant dans tous les clubs français ?

Il y a d’autres clubs qui ont lancé des politiques de formation. Après, vous ne pourrez pas empêcher la loi du marché au niveau du football, et des grands clubs qui veulent acheter les pépites formées par tels ou tels clubs. Maintenant, en France, il y a des clubs qui peuvent les conserver tels que l’Olympique Lyonnais et d’autres qui ont plus de mal à les conserver. C’est la loi du marché.

Revenons sur l’épisode Nabil Fekir. Il avait décidé dans un premier temps de jouer pour la sélection algérienne, avant de se rétracter et de choisir la France. Que pensez-vous de cet imbroglio ? (ITW réalisée avant la première selection de Nabil Fekir)

Je n’aime pas ce terme de « Binational ». Nabil est français. Il est né en France, me semble-t-il ! Il a suivi toute son éducation scolaire en France. Il a été formé par un club français, l’Olympique Lyonnais qui est soutenu financièrement par des collectivités et l’État. Un centre de formation, ça coûte quelque chose. Nabil a profité des structures de l’OL, qui a su bien le former. La preuve, il éclate aujourd’hui au grand jour. C’est un joueur extraordinaire, techniquement, et je le trouve bien dans ses baskets, comme on dit. Je trouverai logique qu’il choisisse la France alors qu’il avait déjà joué pour l’équipe de France espoirs. Je trouverai bien qu’il défende les couleurs françaises dans les futures compétitions, et pourquoi pas pour l’Euro 2016.

Vous êtes fan de boxe. Anne-Sophie Mathis vient de mettre un terme à sa carrière. La boxe française est au plus mal en termes de résultats. Que doit-on faire pour remonter le niveau de la boxe en France ?

On ne peut pas s’empêcher d’avoir un sentiment particulier pour la famille d’Alexis Vastine. C’est vrai que la boxe ne va pas très bien. C’est la raison pour laquelle j’ai confié à Fabrice Tiozzo une mission afin de réfléchir sur la relance de la boxe professionnelle dans notre pays. Dans les mois qui viennent, j’aurai ces conclusions qui permettront de donner un coup de neuf à la boxe française.

En ce moment, le sport féminin français est en pleine explosion. Est-ce que cela peut apporter un plus à la France ?

Bien sûr. Vous savez d’ailleurs que dans toutes les visions d’objectifs signés entre l’État et les fédérations sportives, il y a un plan de féminisation qui nous permet d’avoir plus de féminines qui font du sport dans les différents sports.

Au début de l’année 2015, vous avez signé la convention de Brighton avec Pascale Boistard (Secrétaire d’État chargée des droits des femmes). À quoi sert cette convention ?

J’ai signé la convention de Brighton-Helsinki, le 21 janvier 2015 avec Pascale Boistard, sur la place des femmes dans le monde du sport. C’est une vieille convention que la France n’avait jamais signée ni ratifiée. Cela montre notre engagement sur la féminisation des instances sportives. Je rappelle qu’il n’y a qu’une seule présidente de fédération, Mme Lamour (épouse de Jean-François Lamour, ancien ministre et champion olympique de sabre aux J.O de Barcelone en 1992), présidente de la fédération française d’escrime. Il faut qu’on aille plus loin et que cela avance dans ce sens.

Cette convention peut-elle avoir un impact sur les instances sportives ?

En appliquant la loi du 4 aout 2014. C’est une loi qui a été votée par le parlement. Maintenant, il va falloir que toutes les fédérations intègrent cette loi et impose des pourcentages de femmes dans les échelons des fédérations.

 

Etienne Aazzab

Etienne a contribué depuis 2 ans dans le journal satirique FOUTOU’ART. Il a intégré l’équipe du « clic 2014 » : Collectif local d’informations citoyennes à partir de novembre 2013. Il rejoint le Lyon Bondy Blog à partir de janvier 2014. Twitter : @AazzabEtienne Ses sujets de prédilection : #Politique #Société #Sport

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