Le rugby, le nouvel El dorado africain

Si le football a longtemps été le sport dominant en Afrique, un autre est en train de ce faire une place de choix dans ce domaine : le rugby. Disputé jusqu’au 10 juillet dernier à Marseille et Aix-en-Provence, l’Africa Cup permet de mettre en lumière ces nouvelles pratiques et aspire à créer des vocations.

« Le fait d’organiser notre Africa cup en France est un choix logique puisque nous devons développer le rugby africain et lui donner une visibilité. Avoir cette opportunité à un an du mondial et sur un site qui va accueillir des matchs internationaux, c’est une aubaine pour nous, mais également pour les joueurs. » Expliquait le 30 juin dernier le président de Rugby Afrique Khaled Babbou.

Si le rugby africain s’est longtemps concentré en Namibie et en Afrique du Sud, d’autres pays se sont intéressés depuis quelques années. Ainsi, l’Algérie et Burundi sont les deux nouveaux à disposer d’un statut de membre à part entière de la fédération internationale. Une première étape qui vient s’ajouter aux 19 pays africains qui s’associaient aux 128 pays membres de la fédération International de Rugby. 

Un plan pour inciter les jeunes à s’initier au rugby

Ces objectifs ne sont pas les seuls entrepris par les hautes-instances du sport au ballon Ovale. La stratégie des fédérations africaines passe davantage par une sensibilisation auprès des jeunes et des femmes. Une stratégie payante qui se retrouve également lorsque les chiffres sont évoqués. En 2012, les joueuses de rugby inscrites représentaient pas moins de 50 000 personnes alors qu’elles avoisinent les 350 000 depuis 2020. Un chiffre qui doit s’accompagner d’infrastructure de grande qualité. « La fédération africaine doit encore faire plus en termes d’infrastructure pour accompagner les jeunes et les femmes. Il y a un vivier monumental à condition que la communication soit plus importante » explique le joueur ivoirien Eugène N’zi.

Max Brito, rugbyman ivoirien paralysé suite a un choc contre un tongien lors de la coupe du monde 1995. Crédit : LÉquipe.

Une donnée pas si étonnante quand on connaît le projet « un sport global pour tous » que la fédération internationale de Rugby a souhaité mettre en place. Ce plan, établit un cadre pour la poursuite du développement et de l’expansion du sport. Un plan qui doit soutenir les fédérations et les régions dans le renforcement des capacités et des compétences. Une opération qui s’inscrit dans l’idée de fédération à savoir faire du rugby un sport mondial pour toutes et tous.

Mais cette expansion ne peut pas se faire sans des acteurs référents du monde du sport à 15. « En Afrique, rare sont les joueurs qui font la promotion du rugby. Des gens comme l’ancien joueur ivoirien Max Brito, il n’y en a pas assez. Pour donner envie aux jeunes, il faut des opérations de sensibilisation plus importantes avec des anciens joueurs internationaux comme Thierry Dusautoir ou encore Siya Kolisi pourraient permettre de sensibiliser sur ce sport et susciter des vocations » s’interroge Eugène N’zi.

Une opération que les fédérations Algérienne et Burundaise ont commencé à mettre en place. Membre à part entière de Rugby Afrique, ces dernières n’ont pas hésité à faire des programmes durables de rugby féminin et de développement. Le Burundi ne compte pas moins de 2750 joueurs licenciés et est membre de Wold Rugby depuis 2004. Une donnée qui vient s’ajouter aux 80 équipes masculines et 40 équipes féminines membre depuis 2019.

Une variante qui compte, le seven ou rugby à sept

Si aujourd’hui le rugby est un peu plus développé qu’avant, c’est aussi et en grande partie grâce à l’apparition du rugby à sept. « Cette forme de rugby peut-être vraiment bénéfique pour les femmes et les jeunes joueurs » juge Eugnène N’zi avant de continuer « Les jeunes joueurs devraient tous commencer par le seven, cela leur permettrait de se rendre vraiment compte de leurs niveaux. L’objectif est clairement de faire émerger des jeunes joueurs talentueux, de les former en Afrique et après de pouvoir les vendre dans les plus grands championnats mondiaux. » Pour rappel, le rugby à sept à permis à des nations comme le Kenya ou encore l’Algérie de se faire une place de choix dans ce sport et d’intégré la world rugby. 

L’Africa Rugby Cup, un autre facteur de développement

Pour faciliter cette promotion, la fédération n’hésite pas à mettre en place des tournois qualificatif. Une stratégie qui a permis à la Namibie de battre le Kenya 36 à 0 et de ce qualifié pour la coupe du monde 2023. Une véritable possibilité d’accroître la portée et la diversité du Rugby à l’international. La fédération souhaite que tous les membres bénéficient d’un cadre et soutien adéquats pour poursuivre leur croissance et leur développement.

Des équipes tel que le Burkina Faso, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, l’Ouganda, le Zimbabwe, l’Algérie, le Kenya et bien sur la Namibie étaient présentes lors de ce rassemblement. Le Kenya, quant à lui, devra participer à un tournoi de repêchage en compagnie du Portugal ainsi que des perdants des playoffs des zones Amériques et Asie/Océanie. Néanmoins, cette initiative reste encore un élément isolé. « L’Africa Rugby Cup est un bon moyen de faire connaître le rugby en Afrique, mais ce n’est pas assez. Très peu de pays africain, on communiqué sur cet événement. » rapporte Eugène N’Zi. Ce dernier rapporte également, que la médiatisation sur ce type d’événement devrait être beaucoup plus importante et ne devrait pas être concentrée sur un seul média comme canal +.

Pour l’heure, ce tournoi à permis à la Namibie de gagner une place et de se positionner à la 24e place du classement mondiale.

Qualification de la Namibie à l’issue de l’Africa rugby cup. Crédit : rugby Africa cup

Thibaut Eperdussin

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