Entre les Lyonnais et les transports en commun, c’est une véritable histoire d’amour.5h00 du mat, j’ai des frissons, je claque des dents et je monte le son…Je reste encore un peu dans les bras de Morphée, en écoutant le chant des oiseaux à l’extérieur. Un clignement de paupière et ¾ d’heure passent…Je me jette du lit, un dérapage contrôlé par la salle de bain, je saute dans mes habits, un café noir fluo, une cigarette, et en avant.
6h30 : Mince, un pneu crevé, et celui de la roue de secours attend encore dans le coffre, le tiers prévisionnel est passé par là… Hum, encore une belle journée, et il va bientôt arriver, l’ami « qui courrait »…
Qu’à cela ne tienne, j’ai huit kilomètres entre Oullins et Feyzin pour aller travailler, avec le bus cela devrait le faire.
6h35 : Bien me voilà à l’arrêt de bus, sous un beau dégradé de ciel gris clair à gris foncé, le temps se gâte. Je vais sur le site TCL, avec mon smart phone, et j’atterris sur la carte interactive des Transports en Communs Lyonnais. Est-ce que quelqu’un a déjà essayé cette carte ? Parce qu’en fait d’interactivité, je vois bien apparaître le chemin à suivre mais aucune indication des lignes et correspondances à prendre. Ce doit être moi qui ne sais pas m’en servir… A moins que HTC signifie CHT (c’est à jeter !).
Peu importe, je suis toujours seul, et un bus arrive. Je lui fais de grands signes pour qu’il s’arrête. Son numéro est bien sur l’arrêt de bus, mais il ne s’arrête pas. Peut être a t-il cru que je disais au revoir à quelqu’un sur un bateau, mais Marseille est un peu loin quand même… Ce n’est pas grave, le prochain me verra.
6h50 déjà : Je préviens le travail que je devrais arriver avec une petite heure de retard. J’ai vu large pour faire 8 kilomètres. Un second bus arrive, et cette fois il s’arrête. Je demande mon trajet et, s’il a un plan du réseau. Il me le donne comme si je venais de lui laver le pare brise de force, et repart …
7h00 : Voilà, il faudra que je prenne seulement deux bus, bonne nouvelle. La mauvaise c’est que le premier était celui du chauffeur qui m’a donné la carte, le 105. Je n’aurais dû que lui demander quels bus prendre, sans, en plus, demander une carte. Mais j’ai un doute, lui ais-je dis que je voulais aussi un ticket ?…
7h15 : Mon premier bus arrive. Entre-temps l’arrêt s’est empli avec d’autres usagers. Leurs visages son en phase avec la météo… Grise mine.
7h40 : Arrivée à la gare de Perrache avec 10 minutes de retard, cela doit être du à la proximité avec la SNCF, je rate ma correspondance. Le changement (de bus) c’est pas pour maintenant !
7h50 : Par acquis de conscience, je rappelle le travail en indiquant que finalement je vais encore arriver dans 1 heure. Volée de bois vert dans le combiné… Je me suis fais secouer comme si je passais un dos d’âne à fond le ballon, mais pourtant je suis à pied…
8h00 : Je monte dans le 60, en reprenant un ticket, puisque le premier rendra l’âme en chemin. Ces obsèques furent sans faste dans un bus où tout le monde fait une tête d’enterrement… Petit calcul mental, et je me dis que le trajet en voiture est moins cher.
52 minutes interminables passent dans le sablier, comme autant de petites angoisses. Je me surprends à penser : « pourvu qu’il n’y ait pas de grève surprise, à cause d’une incivilité ou que sais-je encore ». Je me rappelle ce jour de 1994 où un bus de la Courly nous avaient délestés sans vergogne au bord de la route, en rase campagne, parce qu’une voiture volée jouait au chat et à la souris avec la police dans le quartier où nous allions, 2 Km plus loin… Peut être que TCL signifie aussi : « T Coincé Là »… Il faut dire que tous les effectifs de police avaient été appelés en renfort, en faisant un foin du tonnerre. Le Schumacher cambrioleur avait quand même échappé à ses poursuivants. Il faut dire qu’il avait une Ferrari. Je ne saurai préciser le modèle, puisque arrivé à pied à destination, il n’en restait plus qu’un tas d’aluminium fondu. En plus d’être un pilote, l’auteur avait une fibre d’artiste post moderne, pas dans la compression mais plutôt dans la fusion… A chacun son école.
8h52 : alléluia, vive la République, j’arrive à l’arrêt public. Encore 15 minutes de marche sous la pluie et j’arrive à ma boite. On m’y attend comme le messie… Mais bon, je marche quand même dans les flaques, et je découvre que mes chaussures ne sont pas waterproof. Puisqu’ils nous inondent de leurs produits, ils pourraient faire des efforts à Pékin…
9h12 : Trèves de chinoiseries , le boss me tire une tronche plus longue que le trajet que je viens de faire… Me vient à l’esprit que le travail c’est la santé, dommage que cela ne rime pas avec « promenade de santé ». Heureusement que je ne fais pas cela tous les jours.
Deux heures pour faire 8 Km, je me dis que j’aurai mieux fait de marcher, la moyenne d’un marcheur lambda étant de 5km/h…
Enfin, le mot « Bus » vient de la contraction du mot latin « Omnibus », qui signifie : pour tout le monde.
Cela me console de penser que d’autres sont passés par-là.
Le triptyque : « liberté égalité fraternité » à presque été respecté, au tiers. Egalité dans la galère…
Je dis presque, puisque la fréquence et la ponctualité des bus est quand même différente dans les beaux quartiers. Mais ce serait un comble que les gens chics servent de modèles aux arrêts de bus, à des cars entiers de touristes les appareils photos en mode rafale…
Quant à la liberté de mouvement, je préfère encore l’égoïste trajet en voiture plutôt que la fraternité dans la relégation de certaines lignes de bus.
TCL : Transports Clivant les Lyonnais…