Pockemon Crew : « Tout est parti d’un délire entre potes »

Deuxième épisode de notre saga consacré au Hip-Hop. Jeudi 16 mai, les danseurs de Pockemon Crew nous ont ouvert leur porte lors d’une répétition au Gymnase Viviani (Lyon 8e). Plusieurs thèmes ont été évoqués avec eux dont leur histoire, leur passion pour le Hip-Hop, ou encore leurs prochains évènements.

15 heures. Les danseurs sont en répétition dans l’une des salles du Gymnase Viviani. A peine la musique achevée, Karim, Willy, les jumeaux Jules et Étienne ainsi que Mickaël discutent de leur chorégraphie. Le dialogue s’installe. La rédaction les a rencontré suite à leur répétition.

De gauche à droite : Étienne, Karim, Willy et Jules. Crédit photo : Cheyenne Tyrakowski / Lyon Bondy Blog.

« Tout est parti d’un délire entre potes »

Tout démarre en 1998, et d’un délire entre potes. En effet, comme nous le raconte Willy, plusieurs amis issus de différents quartiers de Lyon se rejoignent souvent au parvis de l’Opéra, LE lieu de rencontres des danseurs. Suite à une battle mise en place, ces amis souhaitent y participer. Cependant, il leur manque un nom. En parallèle, le dessin animé Pokemon sort. S’identifiant aux personnages de ce dernier, ils décident de choisir ce nom : Pockemon Crew (crew signifie troupe ou groupe en anglais). Willy rajoute : « cela a marqué les gens et le nom est resté. ». L’admission dans le groupe s’effectue notamment par affinités. Depuis plus de 20 ans désormais, plusieurs générations cohabitent dans le groupe : Willy est arrivé en 2003 (deuxième génération), tandis que Jules, arrivé il y a trois ans, fait partie de la dernière génération.

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« J’ai arrêté le foot pour le Hip-Hop »

Ils ont évoqué, ensuite, leur découverte ainsi que leur passion pour le Hip-Hop. Pour Jules, cela remonte à son 14ème anniversaire, grâce à sa mère. Les films 8 Miles de Curtis Hanson, notamment avec Eminem, et Street Dancers de Chris Strokes, offerts par cette dernière, lui ont fait arrêter le football, qu’il pratiquait depuis l’âge de 6 ans, pour la danse. Par la suite, les rappeurs l’ont orienté vers le breakdance. En ce qui concerne Willy, originaire de la Martinique, ses connaissances et amis de son quartier, à Mermoz, sont à l’origine de ses débuts avec la danse. Il est également admiratif de la réussite des rappeurs : « J’étais admiratif de leur réussite. Ils arrivent à vivre de leur passion. ». Le fait d’être libre, de connaître une évolution permanente, voilà les termes qui ressortent lorsqu’ils mentionnent ce qui leur plaît tant dans le Hip-Hop.

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« Le plus dur c’est d’y rester »

Au travers de leurs spectacles, les danseurs de Pockemon Crew abordent différents thèmes. Leur public est très varié. En effet, leur souhait est de toucher un maximum de personnes, des personnes âgées aux jeunes enfants. Par exemple, leur spectacle « Silence on tourne » évoque le cinéma des années 30-40. Leur dernier, « Hashtag 2.0 » traite notamment des réseaux sociaux, et des comportements des individus dans la rue face à l’omniprésence des écrans. Champions de France, d’Europe et du monde de battles, ils affirment sans hésitation qu’après avoir gagné un titre, le plus dur est de rester au sommet.

Karim, effectuant une figure, à la fin d’une chorégraphie. Crédit photo : Cheyenne Tyrakowski / Lyon Bondy Blog.
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Depuis plusieurs années maintenant, le groupe se consacre davantage à la création de spectacles. Cependant, ils n’excluent évidemment pas un retour dans les battles, comme le déclare Willy : « Il y a beaucoup de créations, énormément de dates, des projets qui arrivent donc on veut faire les choses bien, dans l’ordre. Mais on a clairement hâte et envie de revenir dans le circuit des battles. »

Les évènements à venir

A l’entraînement quatre heures par jour, quatre fois par semaine, Pockemon Crew se focalise principalement sur de nouvelles créations. Un extrait de l’une d’elles sera présenté le 14 juillet prochain, à l’occasion des Nuits de Fourvière. Outre cet évènement, le groupe se produira également le 7 juin prochain à l’Espace Culturel du Parc de Drancy (93), ou encore le 22 octobre, à l’Opéra de Lyon.

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