Manifestation du 1er Mai : début du 3ème tour social ?

Le Lyon Bondy Blog s’est rendu à la manifestation traditionnelle du 1er Mai pour recueillir des témoignages de jeunes entre 18 et 35 ans. Première manifestation après la réélection d’Emmanuel Macron et peu avant des législatives qualifiées de « troisième tour social », la Journée internationale des travailleurs a-t-elle cette année une dimension nouvelle ?

La manifestation, qui a ressemblé entre 4000 et 6000 personnes, est partie de Jean-Macé en direction de la place Bellecour. Etaient présents les principaux partis politiques de gauche (LFI, EELV, PCF, PS), des syndicats et des collectifs. Les revendications principales concernaient le refus de la retraite à 65 ans et l’augmentation des salaires. Alors que La France Insoumise souhaitait se servir de la manifestation du 1er Mai comme tremplin vers une mobilisation plus large en faveur d’une coalition de gauche pour les législatives, qu’en est-il ? Le Lyon Bondy Blog a réalisé 3 interviews de manifestants entre 18 et 35 ans.

https://twitter.com/F3Rhone_Alpes/status/1520701345262710785

Nous avons d’abord interrogé un groupe de trois jeunes étudiants. « Moi, j’ai été élevée par une famille de gauche, donc le 1er mai, c’est l’esprit manif à fond. Ca a toujours été la journée libre où on ne travaille pas, ma mère m’interdisait de faire mes devoirs ce jour-là. Pour moi, c’est une journée de lutte. « , déclare en premier la jeune femme. Son camarade poursuit : « C’est un 1er Mai un peu particulier avant les élections législatives. Je pense que celui là est d’autant plus important, surtout pour nous les jeunes car il faut se faire entendre, il faut qu’on revendique nos droits et mettre en avant nos combats« . Leur ami termine : « Normalement, c’est plutôt un repas de famille qui dure trois heures, le guy, la fête. Je suis venu pour la première fois en manif parce qu’on a besoin de lutter : on a eu une élection. Dire que c’était de la merde, c’est un fin euphémisme. On veut montrer qu’on est pas content de ce second tour et montrer qu’on veut faire un contrepouvoir qui soit présent« .

John, père de famille : « Le 1er Mai, c’est le muget quand même, c’est quelque chose qui remonte toujours un petit peu le moral si par ailleurs quelque chose nous plombe le moral d’un point de vue social et économique. Aujourd’hui, se construisent d’une certaine manière les législatives, mais il y a des discussions entre les partis qui n’ont pas l’air forcément très bien engagées, ce qu’on peut déplorer en tant que citoyen, sympathisant, militant. Je suis là au départ comme militant syndical. L’absence de relai suffisamment fort à gauche pour qu’à un moment les revendications portées par les travailleurs puissent être portées par une coalition de gouvernement, ça nous manque. Il faut se mettre en commun pour être visible et audible. Pour les gens qui ne sont pas là et qui aimeraient voter, ils seraient plus convaincus s’ils voyaient la possibilité de quelque chose. Mais le 1er Mai, c’est aussi se compter entre nous, se retrouver sur ce qui reste quand même une journée symbolique importante du mouvement social dans l’année »

Quant à Louis, il ne percevait pas d’aspect nouveau malgré la volonté d’un « troisième tour social » et les tractations pour les législatives : « Le 1er Mai, c’est la fête des travailleurs dans le monde entier, c’est le moment de faire valoir les droits du travail contre le capital. Cette journée a la même valeur cette année, les présidents changent, mais on change pas de système« .

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