Le street artiste lyonnais Big Ben tient la galerie Artshow depuis juillet 2019. En plus d’exposer et de vendre leurs peintures, toiles, collages et autres sculptures, les artistes tiennent, à tour de rôle, la galerie. Rencontre avec Big Ben, la photographe Berlewen et le graphiste Jean Lambert.
Ses œuvres couvrent les murs de certaines rues lyonnaises, mais l’on peut aussi retrouver les œuvres de l’artiste Big Ben dans sa galerie Artshow. En juillet 2019, il décide de s’installer dans la grande rue de Vaise, avec comme objectif de « pouvoir financer mes projets d’art urbain grâce à l’argent généré par la vente de ses toiles et d’avoir un contact avec le public », explique Big Ben. La petite galerie accueille aussi des œuvres d’autres artistes. Conçue comme une galerie participative, les artistes exposent et viennent tenir la galerie à tour de rôle les vendredis et samedis après-midi, seul moment d’ouverture du lieu. Big Ben lui ne touche pas de commissions sur la vente, « je vois ça comme du commerce équitable », poursuit l’artiste.
Trois regards sur trois œuvres
Big Ben – Petit et différent
« C’est un petit bonhomme qui est assis et qui nous regarde. Dans la version rue, ils sont trois à être tous pareils, la seule chose qui change c’est la taille et la position des personnages. Ce personnage est le plus petit des trois. C’est une œuvre que j’ai faite pour l’une de mes premières expos et le thème était la discrimination. Je trouvais ça intéressant de mettre trois personnes identiques de tailles différentes et qui se regardaient un peu bizarrement. Chacun peut avoir son interprétation. »
Berlewen – La course de fond d’oignon
« Je coupais mes oignons et en le regardant, j’ai trouvé que ça ressemblait à une cible. Mais aucune découpe ne formait une cible parfaite, je cherchais dans ma boîte à outil mais je n’ai pas trouvé de flèche non plus. Puis j’ai regardé mes personnages, et je me suis dit je vais les faire tourner autour, comme une piste de course. Ça a beaucoup amusé mon entourage. »
Jean Lambert – Sosie miniature
« C’est une pièce parmi une série de neuf miniatures mais celle-ci m’interpelle pour une raison très personnelle. C’est une œuvre de Ingres et en voulant me renseigner sur ce personnage, je n’ai rien trouvé. Et à force de le regarder, je me suis dit que c’était le sosie de mon père qui est décédé il y a plusieurs années. Ça m’a interpellé parce que les ressemblances traversent les années et c’est fou de se dire qu’il y a deux cent ans quelqu’un pouvait être le sosie d’un proche. On développe une relation particulière avec le tableau, comme moi avec celui-ci. »
Une journée spéciale pour la chaussette |
La journée du 3 juillet sera réservée à la chaussette dans la galerie Art Show, en réponse au phénomène de la chaussette orpheline. L’exposition, alimenté par des dons, vient répondre à ce mystère et permet de recycler les bas abandonnés par leur double. Pour l’occasion, la galerie sera donc transformée en Artphelinat : « Comme dans tout orphelinat, on peut abandonner des chaussettes mais aussi en adopter », indique Big Ben. Il sera aussi possible d’acheter les œuvres ; l’argent sera reversé à Emaüs et les affaires repartiront pour une nouvelle vie. |
Carmen Buecher et Iris Bronner