eMC : the show must go on

eMC était au Ninkasi Gerland en décembre dernier pour un concert gratuit. Un show de haute « culture » qui a séduit ceux venus pour ressentir du bon boom bap. Même les plus réfractaires doivent s’incliner, le flow d’eMC fonce dans tes oreilles tout droit jusqu’au cortex. En plus, la bière est artisanale (avec modération).

 

Lyon devient-elle la capitale du hip-hop européen ? Faut pas exagérer. Par contre, dire que la capitale des Gaules fait partie des grandes villes qui vous font découvrir des artistes issus de l’âge d’or du hip-hop américain, alors là, oui, on a notre mot à dire. Ou plutôt notre oreille à tendre.

Cela fait des années que nous sommes envahis par les artistes post mortem d’outre-Atlantique. De MOP en passant par Das EFX, Souls Of Mischief, The Artifacts, Kool Keith, Jeru the Damaja, Mobb Deep et même bientôt Smif-n-Wessun.

Masta Ace lui ne s’est pas non plus fait attendre pour sa deuxième visite. Il nous a réservé un show neuf avec toujours autant d’entrain à propager sa musique au-delà des frontières. Mais tout d’abord, intéressons-nous à ses débuts. Né un 4 décembre 1966 à Brownsville à Brooklyn, Duval Clear, de son vrai nom, débute sa carrière dans le Juice Crew, qui pour la petite histoire réunissait à l’époque les stars montantes de New York tels que Roxanne Shanté, Mr. Magic Marley MarlKool G Rap, Big Daddy Kane, et Craig G entre autres.

Il entame sa carrière par un album solo Take a Look Arround. En découleront 4 albums aussi différents les uns que les autres. Que ce soit au niveau du fond ou de la forme. Masta Ace se réinvente un style à chaque passage radio. En 2008, il revient dans un collectif the eMC et collaborera avec Edo.G sur leur album commun Arts & Entertainment ; et avec MF Doom sur Son of Yvonne. Enfin en 2015, il répond, avec ses potes d’eMC, aux questions du LBB.

LBB — Vous pouvez vous présenter pour commencer ?

Wordsworth — Bonjour, moi c’est MC Wordsworth, parolier.

Stricklin — C’est votre home boy Stricklin de Milwaukee, Wisconsin.

Pearl Gates — Yo, c’est Pearl Gates de Washington Heights, à New York City. Diamond Mind, notre dernier EP est sorti. Achetez-le !

Power Malo – Moi c’est Power Malo, baby power Damn. Je suis là parce que j’ai fait une vidéo avec The Roots (NDLR groupe de musique new-yorkais très populaire aux U.S)

Masta Ace — C’est Masta Ace de Brooklyn, à New York, membre fondateur du Juice Crew et membre de eMC. Je suis heureux d’être de retour ici en France.

« J’ai l’impression d’avoir eu un impact conséquent dans l’industrie musicale »

LBB — Vous sortez un second album (tous ensemble) sept ans après le premier (The show en 2008). Expliquez-nous.

Masta Ace — Nous avons fait ce deuxième album parce qu’il était temps. C’était le moment idéal, le timing parfait. Tout le monde était prêt et personne n’avait de projet en cours. On a fait ce nouvel album ensemble, The Tonite Show. Achetez-le !

LBB — Que représente l’année 1995 pour vous (considéré pour beaucoup comme l’âge d’or du rap) ?

Wordsworth — Biggie smalls, NAS et Jay-Z ce sont quelques-uns de mes MC’s préférés depuis toujours. En solo, ils étaient aussi impressionnants que le Wu-Tang. À cette époque, beaucoup de groupes ont commencé à devenir très chauds dans la communauté hip-hop.

LBB – Individuellement quelle trace dans le mouvement Rap comptez-vous laisser derrière vous ?

Masta Ace – Mon legs sont les albums (NDLR en solo) qui sont sortis depuis 1999, 2012 et 2015 et mes messages à travers les enregistrements. J’ai l’impression d’avoir eu un impact conséquent dans l’industrie musicale.

Dj El MALO — Pour moi ce que je veux laisser, c’est simplement la qualité de mon travail. C’est ce que l’on vous donne. C’est tout ce que l’on peut vous dire. On est là (NDLR À Lyon) avec des personnes talentueuses. eMC, c’est Masta Ace, Wordsworth, Stricklin, Pearl Gates (NDLR Et anciennement Punchline qui a quitté le groupe en 2014). On veut être associé à un travail de qualité.

Wordsworth – J’aimerais laisser comme marque dans le game celle d’un mec qui s’amuse dans sa musique, mettre ma ville, le Midwest dans la carte du Rap. Et laisser une bonne image dans le hip-hop.

Pearl Gates — Pour moi, c’est l’essence de mon travail. La raison est que notre culture doit être présente et j’essaie de la faire perdurer au même titre que ces musiques émergentes.

Wordsworth — Pour moi, c’est vraiment de faire de la bonne musique qui amuse les gens, et ce, depuis mes débuts.

LBB — Quel effet vous fait le public français. Qu’en pensez-vous ?

Pearl Gates — La France, c’est génial ! Lyon est magique ! Vous les mecs, écoutez la musique, écoutez les paroles. L’énergie était là donc c’est un plaisir d’être sur scène. Il y avait du répondant, une vraie conversation avec le public. C’était super.

LBB – Que pensez-vous du hip-hop français, voire européen, est-il bon ?

Masta Ace — Le hip-hop est bon d’où qu’il vienne. Il a été créé dans le Bronx, à New York City, et s’est exporté à travers le monde. Peu importe la culture, de n’importe quelle partie du monde, ça reste une chose magnifique.

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