Bénévoles d'Aremacs devant une scène de festival.

Aremacs : « On ne peut pas faire du tri en distanciel »

Aremacs est une association qui lutte pour le respect de l’environnement lors des manifestations culturelles et sportives. Précurseurs de l’écologie événementielle, les bénévoles de la structure accompagnent à la réduction, la gestion et la valorisation des déchets, tout en veillant sur la sensibilisation du grand public.

Fondée en 2004 par une bande de quatre copains adeptes d’évènements culturels et de manifestations sportives. Pour eux,chaque évènement porte un enjeu environnemental. La question était simple : comment faire face à des volumes conséquents de déchets lors des évènements ? La réponse était aussi simple : fonder Aremacs.

Théo Rockenstrocly, le responsable évènementiel de l’antenne de Lyon revient sur la structuration de l’association. « En fondant l’association, les premiers bénévoles ont vite compris qu’il peuvent se faire rémunérer pour le travail effectué. La suite logique des choses était de mettre en place un cadre de fonctionnement, pour pouvoir stabiliser des emplois dans chacune de nos antennes » explique-t-il.

Territoires délaissés mais écologiques ?

Dans le cadre du volet de sensibilisation, l’association a animé plusieurs ateliers dans des quartiers populaires de Lyon, dont la Duchère, Vaux-en-Velin, et Vénissieux. Des ateliers organisés suite à l’appel des bailleurs sociaux et des partenaires publics qui gèrent les habitations dans ces zones.

« La population est généralement réceptive quant à la sensibilisation aux pratiques écoresponsables, mais c’est pas toujours facile. Dans les quartiers défavorisés existent des problèmes liés a l’habitation et à la salubrité, quand tu vois ton bailleur payer des gens pour t’apprendre à faire du tri, au lieu de remplacer une ampoule qui ne marche plus depuis deux ans, ça ne fait pas plaisir».

Selon l’association, l’approche lors de ces ateliers n’est pas toujours évidente. La catégorie des jeunes est la plus touchée, et c’est sur cette jeunesse mouvante que l’association table pour continuer le chantier de sensibilisation autour d’elle.

La montée des Verts : une dynamique positive

Interrogé sur la montée des élus écologistes dans les grandes métropoles, notamment à Lyon. Théo Rockenstrocly explique que cette progression ne renforce pas l’association en termes d’activités.  « Ça nous arrange parfois financièrement, car davantage d’organisateurs font appel à nos services, mais on reste une association apolitique, avec 80% des salariés au Smic. » affirme le salarié. «  Néanmoins, cela traduit le mouvement d’une société qui est aujourd’hui prête à assimiler ce que nous faisons. » poursuit-t-il.

Une prise de conscience ?

L’association crée des microsociétés de bénévoles et publics lors de ses interventions , et les implique dans le processus de tri. En réduisant collectivement l’impact environnemental, existe la possibilité de le faire quotidiennement, sur une plus grande échelle.

« Les gens qui ne trient pas, ne le font pas par manque de civisme ou de sens commun mais parce qu’ils ne savent pas comment procéder.  Sur les évènements qu’on accompagne annuellement, les organisateurs progressent, parallèlement avec le public.» constate le responsable événementiel. 

Covid-19 et évènementiel

À l’image des restaurateurs et des artistes du spectacle , les acteurs de l’événementiel ont subi les conséquences de la crise sanitaire. Ayant pour premier axe de fonctionnement l’évènementiel, l’association Aremacs, a connu un choc économique sans précèdent. Après 18 mois d’arrêt, ils reprennent enfin leur activité. « La période était compliquée à gérer financièrement, on a réussi à préserver tous nos emplois. On s’est aussi diversifié, en travaillant sur la sensibilisation et en menant des ateliers à effectif réduit. Mais on ne peut pas faire du tri en distanciel ! » déplore Aremacs.

Aremacs : quelle expérience de bénévolat ?

Comptabilisant 459 bénévoles sur les cinq antennes de Lyon, Paris, Bordeaux, Marseille et Nantes. L’association est ouverte à tous, et il n’y a pas de critères pour y adhérer. Les anciens accompagnent les nouveaux bénévoles en les formant au tri, aux problématiques environnementales et aux actions de l’association. « Si un bénévole s’investit, après ça va suivre. Souvent, on préfère recruter nos salariés dans les bénévoles, c’est une forme de reconnaissance par mérite, car ce qui compte est la volonté de travailler dans ce milieu.»  précise le responsable événementiel.

L’inscription se fait via le site internet : www.aremacs.com  ou par mail, il est également possible de les contacter sur les réseaux sociaux ou assister à l’un des apéros mensuels organisés chaque premier mercredi du mois.

La rédaction

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