L’exposition « Spraying Board » voit les choses en plus grand

Les artistes ont créé leurs œuvres sur quatre planches de skateboard. Crédit : Inès Pallot

Désinstallée le 16 mars 2020 de la galerie des Terreaux, l’exposition « Spraying Board » revient pour une nouvelle édition du 3 juin au 10 juillet dans un nouveau lieu, la tour Superposition. Au programme, 15 artistes locaux et internationaux exposent quatre œuvres chacun, graffées et peintes sur des planches de skateboard.

Les associations Superposition et The Daily Board présentent leur nouvelle exposition sur le skate art, avec de nouveaux artistes. Au total, l’exposition comptera 60 « boards » customisées par 15 artistes différents, présentées dans une salle de 300 m2. L’événement comprendra également une salle d’atelier, une salle de conférence et de projection, ainsi qu’une salle de pop-up store et d’animations. Le bâtiment s’étend sur 4 étages de 800 m² : « C’est la première fois qu’on va faire découvrir ce lieu au public, qui est un peu aux antipodes des sites que nous avions précédemment occupés, après des mois de préparation, indique Cléo Vicarini, en charge de la direction artistique du projet. À l’origine, il n’avait pas vocation d’accueillir des événements. Ce qu’on souhaite, c’est donc faire vivre une expérience unique aux spectateurs, surtout sur la scénographie dans un bâtiment aussi grand ». L’occupation du lieu reste éphémère, particularité propre à l’association Superposition. L’exposition sera ouverte du mercredi au dimanche.

« L’un des principaux enjeux de cette édition, c’est vraiment de pérenniser l’exposition à l’échelle locale, d’ancrer l’événement dans le territoire lyonnais et également de l’exporter à l’étranger. Lors de la première édition, on avait commencé à faire les démarches pour proposer l’événement au Canada dans le cadre du festival MURAL », précise Maïlys Febvre, chargée en communication de l’association Superposition.

Des artistes issus de l’art urbain

La programmation artistique pour cette édition est diverse et variée et plus importante que pour la première édition. « La première édition a été une phase pilote, pour tester le concept. Elle a été écourtée mais on a pu travailler sur la nouvelle exposition depuis plus d’un an », explique Orbiane Wolff, présidente de l’association Superposition.

Le but est de montrer un panel de techniques différentes avec des artistes émergents et confirmés pour créer « des synergies et des dynamiques. On va retrouver des graffeurs, des pochoiristes, des illustrateurs, souligne Orbiane Wolff. Ça donne un patchwork très intéressant au niveau du montage de l’exposition, tant les œuvres sont différentes. » Pas de thème imposé sur la réalisation des skateboards ; la seule contrainte reste le support, et le nombre (4) de planche à couvrir. Certains artistes s’inspirent de leur rapport avec le milieu du skate art, quand d’autres racontent une histoire liées à leur engagement artistique.

  • Agrume joue avec les tapisseries et l’acrylique.
  • Babs propose une œuvre intégrée dans une fresque murale.
  • Big Ben mélange découpe, pochoir et peinture.
  • Cart’1 livre un travail sur la censure.
  • Kalouf représente des flamands roses.
  • Dodo Ose, basé à Montréal, fait un rappel direct à la ville de Lyon, avec 4 boards sur les chevaux de la fontaine Bartholdi.
  • Don Matéo présente clin d’œil aux skateurs, avec une répétition de quatre boards, pour montrer l’acharnement des sportifs.
  • Ememem offre un travail de « flacking », c’est-à-dire de pose de carreaux de faïence et, une autre proposition avec une pose de tapis.
  • Etus apporte beaucoup de détails dans son univers bleu.
  • Tang propose quatre univers avec des techniques différentes.
  • Parvati traite des oiseaux humains enracinés dans le monde dans lequel on vit.
  • Poter joue avec les couleurs et les formes.
  • Spirale fait un hommage au graphisme des années 90-2000, en mettant en opposition un côté trash et rose, et un côté florale et plus gai.
  • Y?not offre un univers pop.
Des œuvres de Poter et Kalouf. Crédit : Inès Pallot

Les deux artistes Poter et Kalouf vont également faire deux « boards printées », c’est-à-dire des planches de skateboard en édition limitée. Toutes les planches sont mis en vente après l’exposition dans le pop-up store et en ligne, le prix d’une œuvre varie entre 450 et 700 euros. « L’exposition est agile ; quand des « boards » sortent, il y en a d’autres qui rentrent, ajoute Orbiane Wolff. Il y a vraiment une volonté de fédération des différents acteurs ; un certain nombre d’artistes sont aussi à l’initiative de structures ou de manifestations à Lyon, afin de créer des échanges inter-structures plutôt que de se regarder le nombril ».

Plus qu’une simple exposition

Si l’exposition reste le cœur de Spraying board, l’événement promet aussi des customs de boards, des « DJ sets », des ateliers, des tables rondes avec les artistes et des initiations à la pratique du skateboard. Un bar et une friperie, Ciguë Vintage, feront également partie intégrante du projet. Pour développer l’univers du skate art et des artistes, l’association propose en supplément un livre de 240 pages, de contenus inédits, de photos « work in progress » des artistes, d’interviews et de portraits, sur leur parcours et leur rapport au skateboard. À retrouver dedans aussi, le point de vue de cinq acteurs de la culture skate et artistique. Le livre sera disponible en prévente et en vente sur place.

Inès Pallot

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