Le tennis dans la peau

Dans le cadre des ateliers d’initiation au journalisme du Lyon Bondy Blog, les jeunes du Centre Social Louis Braille de Saint-Priest ont interviewé Marie Garranas, entraîneuse DE (pour Diplôme d’Etat) du club de tennis de Saint Priest. 

Pouvez-vous commencer par vous présenter s’il vous plait ?

Alors je m’appelle Marie, j’ai 28 ans. Ça fait 20 ans que je suis au club de Saint-Priest, j’ai commencé en tant que joueuse. Et ensuite, j’ai arrêté de jouer vers l’âge de 16,17 ans, je suis partie pour faire un autre sport. Et après je suis revenu pour passer tous mes diplômes, pour enseigner le tennis. Du coup maintenant ça fait cinq ans que j’enseigne.

Pourquoi avez-vous choisi ce sport ?

Au tout début, quand j’ai commencé à faire du sport, j’ai commencé par faire du basket. Et en cours d’année, au bout de six mois, ça ne me plaisait plus du tout, je n’aimais pas du tout mon coach. Je n’avais pas trop de main mise sur ce que je pouvais faire avec le ballon. Du coup mon père m’a dit « Je ne veux pas que tu restes à ne rien faire, choisi un sport. ». J’ai choisi le golf, il m’a regardé et m’a dit « Tu ne feras pas de golf. », et je lui demande « Tu as fait quoi comme sport ? ». Il me dit « J’ai fait du tennis quand j’étais jeune. ». Je lui réponds alors que je veux faire du tennis, et du coup il m’a emmené à Vénissieux pour faire du tennis. J’en ai fait pendant un an, et je suis arrivé à huit ans ici. Voilà, j’étais encadré de huit ans jusque dix-sept ans par le même entraîneur.

Selon vous, pourquoi ce sport n’est-il pas accessible pour tous ?

Je pense que ça reste encore dans l’esprit de tout le monde… Je pense que c’est un sport qui reste assez accessible dans le loisir, comme vous si vous voulez en faire. C’est 220 ou 240 euros l’année, pour faire du tennis tous les mercredis, 30 fois une heure et demi. On essaye de se baser par rapport à toutes les assos, on essaye d’être tous similaires, et pas vraiment être au-dessus ou au-dessous d’une asso. Par contre ce qui fait que notre sport reste moins accessible, c’est qu’il faut avoir une raquette, des chaussures, un terrain. Il faut avoir envie de venir ou connaître quelqu’un qui joue au tennis. Et puis après comme je vous ai dit, c’est dans les mœurs, ça reste dans les mœurs où les gens se disent que le tennis c’est cher, trop compliquée… Du coup c’est pour ça que ça ne le rend pas forcément accessible alors que c’est tout à fait accessible.

Est-ce que vous accueillez des personnes en situation d’handicap ? Tennis-fauteuil ou tennis adapté ?

Il fût un temps j’étais en service civique, j’étais porté sur le sujet du sport adapté. Du coup on avait une structure de cinq personnes en fauteuil roulant. J’ai des collègues à moi qui avaient passé la formation, parce que moi à l’époque je n’avais pas encore le diplôme d’état pour passer la formation de sport adapté. Depuis, la structure n’est plus là, on a perdu tous nos adhérents. Déjà d’une il nous faut du monde, il n’y a pas beaucoup de joueurs de tennis en fauteuil roulant dans la région. Et je pense que quand il y a une structure qui est formée, ils se suivent en fait. S’il y a quinze joueurs aujourd’hui qui jouent en fauteuil dans le 69, c’est le grand max. Ils ne vont pas en mettre deux là, trois ici, donc je pense qu’ils se suivent. Et nous on n’a pas réussi à faire perdurer la structure, on là garder je crois deux ou trois ans. On avait cinq ou six joueurs en fauteuil roulant. Aujourd’hui on a un club accessible, mais on n’a pas personne. Pour tout ce qui est handicap non-moteur, on n’a personne non plus.

A quel âge peut-on commencer le tennis ?

Cette année on accueille des enfants qui son nés en 2015, donc de 4,5 ans. Tu peux commencer à 4 ans, si on voit que tu as des difficultés à te déplacer dans l’espace, on pourra te dire de reprendre l’année prochaine.

Qu’est ce qui vous ferait arrêter le tennis ?

J’ai arrêté le tennis quand j’avais 16,17 ans. J’ai arrêté parce que ça commençait à devenir très dur pour moi. Je m’entraînais tous les jours de la semaine, une quinzaine d’heures, et ça devenait un sport qui me prenait énormément de temps. Je n’avais pas d’amis, je ne faisais rien de ma vie que jouer au tennis. Du coup j’ai voulu faire un sport collectif. Du sport collectif que j’ai fait aussi à haut-niveau, et ensuite je suis revenu à mon premier amour qu’était le tennis. Mais je le fais différemment maintenant. Ce qui m’a fait arrêté le tennis c’est que j’en faisais trop, ce n’était plus une passion, c’était une corvée.

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