En mai dernier, un sondage OpinionWay pour la Ligue nationale contre le Cancer intitulé « Les Français et la méconnaissance des risques liés à l’alcool » a été réalisé. Parmi les rubriques, l’une portant sur le jugement concernant les mesures anti-alcool a démontré que 62% des 18-24 ans sondés seraient favorables à l’augmentation du prix de l’alcool. Le LBB s’est rendu place Bellecour pour recueillir l’opinion des jeunes sur les diverses mesures anti-alcool proposées.
62% des 18-24 ans seraient favorables à une augmentation du prix des produits contenant de l’alcool selon un sondage OpinionWay pour la Ligue nationale contre le Cancer réalisé en mai 2018. Si le sondage portait sur la méconnaissance des risques liés à l’alcool, c’est la rubrique concernant le jugement porté sur les mesures anti-alcool qui a entraîné de nombreuses réactions. « Les français favorables à l’augmentation du prix de l’alcool étaient bourrés » ou encore : « Pour l’augmentation du tabac j’ai rien dit. Pour la baisse des APL j’ai été gentille. Mais pour l’alcool je REFUSE », sont quelques-unes des réactions suscitées sur Twitter chez les jeunes.
L’augmentation du prix de l’alcool sans intérêt pour les jeunes consommateurs
Place Bellecour, le Lyon Bondy Blog a interrogé plus d’une dizaine de jeunes afin de savoir s’ils étaient favorables à l’augmentation du prix des produits contenant de l’alcool comme mesure anti-alcool. D’emblée, une distinction se dessine entre les jeunes qui consomment de l’alcool et ceux qui n’en consomment pas. Les consommateurs réguliers ne sont en effet pas favorables à une telle augmentation. « J’ai pas un énorme budget », hésite Maude, 18 ans, un peu embêtée à l’idée de voir s’accroître les prix de l’alcool. Si elle n’est pas totalement contre, elle évoquera plus tard que ce genre de mesures ne pourront pas l’empêcher de consommer, étant à un âge « où on sait ce qu’on veut et on sait que ça existe ».
Pour l’une des jeunes filles interrogées, une telle augmentation ne ferait que creuser un peu plus les inégalités. Selon elle, alors que les personnes aisées peuvent déjà se permettre d’acheter des produits haut de gamme, les personnes issues des quartiers populaires dont le budget est moindre n’auront que plus de frais.
« Si ça permet d’éviter des accidents et des morts, oui »
Si la plupart des jeunes consommant de l’alcool s’avèrent contre l’augmentation de son prix, ceux qui ne boivent que très peu ou pas du tout ont un avis beaucoup moins négatif. Quand certains pensent que cela permettrait de réduire sa consommation, d’autres évoquent les risques liés à cette consommation tels que la dégradation de la santé physique et morale ou encore de la vie sociale.
Quelques jeunes vont plus loin en évoquant une mesure d’intérêt commun : « Si ça peut protéger des personnes, si ça permet d’éviter des accidents et des morts, oui », affirme un des jeunes hommes interrogés. Néanmoins, plusieurs apparaissent assez confus sur l’objectif réel de telles mesures, c’est ainsi que poursuit le même jeune : « Si c’est juste pour l’économie, juste pour faire plus d’argent, non ».
« Même s’il y a écrit fumer tue sur tous les paquets, il y a toujours autant de personnes qui fument »
D’autres mesures anti-alcool étaient soumises à l’opinion des interrogés dans le sondage OpinionWay. Parmi celles-ci, le renforcement de la prévention chez les jeunes, l’étiquetage sur les produits alcoolisés mentionnant les risques, ou encore l’interdiction totale de la publicité pour ces mêmes produits. Le Lyon Bondy Blog s’est intéressé à l’impact que pourraient avoir de telles mesures sur la consommation des jeunes, et les avis sont plutôt unanimes. Qu’ils consomment ou non de l’alcool, nombreux sont ceux qui, bien qu’ils y soient favorables, estiment que ces diverses mesures n’auraient pas d’impact sur leur consommation. D’ailleurs, la plupart font référence à l’augmentation du prix du tabac ou encore aux paquets « affreux » qui ne freinent que très peu voire pas du tout les fumeurs : « Même s’il y a écrit fumer tue sur tous les paquets, il y a toujours autant de personnes qui fument », estime une jeune de 19 ans. Parmi les interrogés, un jeune homme de 23 ans, anciennement alcoolique, porte lui aussi le même regard sur les différentes mesures évoquées : « Quand on a besoin d’alcool, c’est rare qu’on fasse référence à une pub qu’on a vu ».
Même si bon nombre des jeunes estiment qu’à leur âge les mesures anti-alcool ne pourraient avoir d’effet sur leur propre consommation, la prévention dès le plus jeune âge leur apparaît nécessaire : « S’ils considéraient moins l’alcool comme une norme, peut-être que ça les freinerait un petit peu », affirme Charlotte, 19 ans.
Finalement, les avis récoltés sont très divers et souvent fonction de la consommation d’alcool des jeunes. Pour ce sondage, sur 1 004 personnes sondées, seules 10% étaient des jeunes dont on ne connait pas la consommation. Tout l’intérêt donc, de bien s’attarder sur les chiffres et le profil des personnes interrogées.