Projet Démos : quand la musique classique s’installe dans les quartiers populaires

Démos (Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale), est un projet porté par la  Philharmonie de Paris. Il a permis aux enfants de la région lyonnaise de donner leur premier concert à l’auditorium de Lyon, le 23 juin dernier. Créé en 2010 à Paris, le projet Démos vise à « apporter la musique classique dans les endroits où on n’en entend jamais » explique Nathalie Donet, référente sur le terrain à Vaulx-en-Velin, qui porte également le rôle de coordinatrice avec les différents partenaires du projet. Durant trois ans, le projet a fourni tous les dispositifs nécessaires afin d’enseigner la musique aux enfants qui sont très éloignés de ce monde de la musique.

En commençant le projet avec quatre orchestres en Île-de-France en 2010, les départements d’Isère et d’Aisne s’y sont également ajoutés avec quatre nouveaux orchestres en 2013. Démos se compose aujourd’hui de trente orchestres sur l’ensemble de la France. Il a vu le jour à Vaulx-en-Velin en 2017 à l’initiative de la maire Hélène Geoffroy. À la question « pourquoi Vaulx-en-Velin ? » Nathalie Donet répond « c’est la volonté politique », et elle ajoute « les projets sont votés par le conseil municipal et il y a une dimension financière ». Aujourd’hui, les enfants de Vaulx-en-Velin font partie de 120 enfants concernés par ce projet à Lyon.

Des ateliers à la scène

Sous la forme de divers ateliers, les cours pour les enfants sont assurés 4 heures par semaine et ont l’avantage d’être gratuits. Les instruments comme le violon et la trompette sont confiés aux enfants pour qu’ils puissent s’en accommoder. Alors que le projet fournit ces instruments comme un mécénat, les enfants se doivent d’en prendre le plus grand soin. Ces enfants sortant prioritairement des quartiers politiques de la ville, sont âgés de 7 à 9 ans. Sous la conduite des musiciens issus de l’Orchestre de Lyon et des professeurs, les enfants vont de pair avec le calendrier scolaire grâce à des horaires compatibles.

Toutes les six semaines, les enfants se rassemblent en orchestre dans différents lieux des territoires concernés par le projet pour répéter. Venant de donner leur premier concert samedi dernier sous la baguette de Maxime Tortelier, deux grands concerts seront eux encore, réalisés à l’issue de chaque année. Le groupe de Vaulx-en-Velin ne s’arrête pas là. Outre les concerts unissant tous les orchestres des différentes régions, il essaie également de participer aux forums des associations ou encore aux festivals tels que le festival de jazz afin d’assurer une ou deux représentations.

« Un projet éducatif, social et artistique »

Ayant pour but de mesurer l’influence de la musique sur les autres apprentissages mais aussi sur la capacité émotionnelle, le Laboratoire de Genève suit le projet. Dans ce cadre-là, l’influence du projet est assez positive selon Nathalie Donet. « Ils sont plus attentifs, plus curieux, plus posés avec une meilleure capacité de concentration » déclare-t-elle. Elle indique que ce projet peut apporter aux enfants non seulement le gout de la musique mais aussi l’idée de « partager un engagement commun et jouer ensemble » avec des instruments les permettant de « sortir de la ville » en montrant les autres possibilités

Mais un projet de cette envergure rencontre aussi certaines difficultés. Selon Nathalie Donet, « la coordination avec les structures n’est pas facile parce que cela nécessite de mobiliser de nombreuses personnes ». Les difficultés peuvent venir aussi des enfants car ces derniers n’ont pas l’habitude de ce type de projet. Au-delà de ces difficultés, du côté des intervenants, issus des milieux aisés, eux non plus, n’ont pas l’habitude de travailler avec les enfants des quartiers politiques de la ville. Concernant le futur du projet à Vaulx-en-Velin, « on est en train de réfléchir sur des modalités qu’on pourrait envisager » dit Nathalie Donet.

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