CGT Hôpital Edouard Herriot : un bureau d’embauche contre les sous-effectifs

Ce lundi 14 décembre, le syndicat CGT de l’Hôpital Édouard Herriot et le Comité CGT des Travailleurs Privés d’Emploi et Précaires de Lyon ont organisé un bureau d’embauche devant l’hôpital. L’objectif : dénoncer le sous-emploi et exiger des embauches. 

Un guichet pour recueillir les candidatures, à l’entrée de l’hôpital

La fronde contre les sous-effectifs en milieu hospitalier ne date pas de la crise sanitaire. En février 2017, les personnels de l’Hôpital Édouard Herriot dans le 8e arrondissement s’étaient déjà réunis pour protester contre leurs conditions de travail. En juin, un autre rassemblement dénonçait encore la “casse de l’hôpital public” et réclamait l’embauche de nouveaux personnels. Alors que le  nombre de créations de postes que permettra le Ségur de la santé reste incertain, les militants CGT ont décidé de prendre les devants. De 8h30 à 17h aujourd’hui, ils ont tenu un guichet éphémère ouvert aux demandeurs d’emplois, afin de recueillir les candidatures. Ils les défendront ensuite auprès de la direction des ressources humaines de l’hôpital, qui a accepté de les considérer.

Au guichet, une passante se renseigne sur l’initiative

A onze heures, une dizaine de candidatures avaient déjà été déposées. Nous nous sommes entretenus avec une militante du syndicat CGT – Hôpital Édouard Herriot, présente sur place.

Aujourd’hui, quelle est la situation à l’Hôpital Édouard Herriot ? 

Il manque du personnel ! Des soignants qui ont la Covid et qui sont asymptomatiques sont obligés de venir travailler, surtout depuis septembre.. On met les patients à défaut, alors qu’on est censés les aider ! Il y a aussi eu une période compliquée, parce qu’on ne pouvait pas tout le temps accueillir les patients sur lesquels on avait des suspicions dans des chambres seules et ils se retrouvaient dans des chambres doubles…

Forcément, on a pris du retard sur les examens programmés avec la première vague, donc on est encore en train d’essayer de le rattraper aujourd’hui. C’est ce qu’on a fait tout l’été déjà, et niveau moral, physique et psychologique c’est très dur pour les soignants. Il y a eu aussi des personnes qui ont démissionné entre-temps parce qu’elles n’en pouvaient plus ! Les conditions de travail sont dures, et le but c’est de faire rentrer un maximum de monde pour nous aider ! 

Pouvez-vous revenir avec nous sur votre action ? 

On voudrait qu’il y ait plus d’emplois au sein des Hospices Civils de Lyon (HCL), et on veut prouver à la direction des HCL qu’il y a plein de demandeurs. On a donc décidé d’ouvrir un bureau d’embauche pour la journée et de faire remonter les CV à la direction. Comme ça, ils ne pourront pas nous dire que personne ne veut venir travailler à l’hôpital !

Qualifiés ou non, soignants ou non, tout le monde peut venir. Il y a aussi tout le côté technique d’un hôpital auquel on ne pense pas forcément, la cuisine, le ménage, la lingerie… À l’Hôpital Édouard Herriot, il y a un besoin de recruter partout, sur tous les secteurs !

Sur quels postes pensez-vous que l’hôpital pourrait recruter ? 

De partout, sur tous les secteurs ! L’objectif premier, c’est de faire embaucher des personnes, même s’il n’y en a ne serait-ce que deux. On fait ça devant l’Hôpital Édouard Herriot et on va remettre les candidatures à la direction. Par contre, s’il manque des postes sur une autre hôpital, la maison-mère HCL doit aussi faire le lien : si à la Croix-Rousse par exemple il manque un poste de cuisine et qu’une candidature correspond, il faut pouvoir la transmettre. Au moins, ils ne pourront pas nous mentir en disant qu’ils n’ont reçu que 3 CV alors qu’on leur en a transmis 20 ! 

La semaine dernière, le Lyon Bondy Blog publiait un article sur la détresse des étudiants en santé. Quel lien faites-vous avec la problématique des sous-effectifs en milieu hospitalier ? 

C’est malheureux, mais l’hôpital fonctionne maintenant sur une logique de glissement des tâches. Les aide-soignants vont faire le travail pour soulager un peu les infirmières, les infirmières pour les internes.. C’est la base, sur tous les maillons de la chaîne. On se retrouve à faire des tâches qui ne sont pas dans nos attributions.

 

« Plus de moyens pour assurer un service de qualité », le mot d’ordre de la mobilisation

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