Un rassemblement d’une cinquantaine de personnes s’est tenu ce mardi 12 mars devant l’Hôtel de la Métropole de Lyon (3ème arrondissement). Orchestrée par le collectif Soutiens/Migrants Croix-Rousse, la manifestation a débuté aux alentours de midi.
L’objectif de ce rassemblement était d’attirer l’attention des élus de la métropole de Lyon sur la situation désespérée de jeunes réfugiés étrangers sans-abris, vivant dans des conditions déplorables depuis environ 50 jours. Un slogan fort sur une pancarte l’atteste : « 60 mineurs à la Rue, Mairie/Préfecture/Métropole, on a besoin de toit ! »
Pacifique, ce rassemblement a terminé devant les portes de l’Hôtel de la Métropole, avant d’être congédié par les forces de l’ordre. Le collectif a choisi de mettre en lumière le sort de ces mineurs isolés, contraints à survivre sous des tentes dans le square du Béguin, situé dans le 7ème arrondissement de Lyon.
Des revendications claires
Le collectif Soutiens/Migrants Croix-Rousse, en quête de reconnaissance de la minorité de ces jeunes réfugiés, est actuellement en recours devant la justice. Cependant, leurs démarches ont été repoussées par les services communautaires. Face à ce rejet, les jeunes attendent désespérément une décision du Juge des Enfants, une procédure qui, selon les normes actuelles, s’étale sur une moyenne de six mois. Durant cette période d’incertitude, ces mineurs se trouvent dans un vide juridique, dépourvus de solutions d’hébergement.
Nelson, habitant de Croix-Rousse et membre du collectif Soutiens/Migrants Croix-Rousse, vêtu de son maillot rouge écarlate de la CGT, est venu soutenir les mineurs : « Ce sont des enfants, ils ont besoin d’être pris en charge. La métropole de Lyon, à qui on verse pourtant des impôts, refuse à le faire. On paie aussi des impôts au juge des mineurs pour qu’il établisse leur minorité afin que ces jeunes soient pris en charge. » Remonté contre les élus, Nelson souhaite simplement « qu’ils soient reconnus en tant qu’enfants, et qu’ils aient un autre choix que la rue ».
De son côté, l’un des soixante mineurs, venu de Guinée, témoigne de sa situation de vie précaire : « On n’arrive pas à manger à notre faim, pour se laver, c’est toujours un sérieux problème. Sans les collectifs venus nous accompagner, on n’a rien, on vit dans des tentes sans matelas. On vient défendre notre droit pour que la Métropole puisse nous trouver un abri »
Il ajoute à cela, qu’il a émigré en France pour avoir une meilleure vie, et se heurte désormais à la triste réalité dans laquelle il est contraint d’évoluer : « J’ai quitté la Guinée pour réaliser mon rêve, et là, je suis découragé. Je veux aller à l’école et être accompagné pour un jour avoir un métier ! »
Après 14h, le rassemblement s’est dissipé, tandis que les jeunes migrants espèrent s’être fait réellement entendre.
Romain Pastorino