Le procès d’un jeune réfugié politique s’est tenu le 4 février 2025, mettant en lumière une situation difficile mêlant précarité, troubles psychiques et récidive dans le trafic de stupéfiants.
Arrivé en France en juin 2017, l’accusé vit en foyer depuis plus d’un an. Sans contact avec sa mère restée en Guinée et ayant perdu son père en 2024, il tente de s’en sortir malgré de gros troubles psychiatriques nécessitant un suivi médical strict. Il reçoit une injection mensuelle pour stabiliser son état, néanmoins sa consommation régulière de cannabis – deux à trois joints par jour – peut compromettre l’efficacité de son traitement, selon un expert.
L’accusé a reconnu les faits qui lui sont reprochés : il a été interpellé à plusieurs reprises pour vente et détention de cannabis. Le 19 janvier et le 3 novembre 2024, ainsi que le 15 mars 2025, il aurait vendu de la résine de cannabis, expliquant qu’il le faisait pour pouvoir manger. Il achetait en gros, découpait, puis revendait mais aucune preuve formelle (balance, pochon…) n’a été retrouvé chez lui après une perquisition. Des produits ont été retrouvés dissimulés dans ces chaussures lors de son arrestation.
Sa curatrice a souligné la grande vulnérabilité de l’accusé : atteint psychologiquement, très influençable, il peine à gérer l’argent qu’il reçoit, notamment les 1016 € d’aides mensuelles de la CAF. Ses éducateurs, tout en confirmant ses troubles, ont décrit une personne « attachante » ayant un véritable désir de s’en sortir. Il a exprimé sa volonté d’arrêter de fumer et d’entamer un projet professionnel dans la peinture, après avoir travaillé dans l’électricité, un domaine jugé trop risqué pour lui.
Le procureur a mis en avant la répétition des faits et requis une peine de 12 mois de prison, dont 6 avec sursis. L’accusé a aussi une obligation de soins et une interdiction de se rendre sur les lieux des infractions. L’avocat de l’accusé, qui n’avait eu un premier contact avec lui que deux semaines auparavant, a plaidé contre une peine de prison ferme, insistant sur la nécessité d’un encadrement renforcé et d’un suivi sanitaire adapté.