Robins des Villes : au plus près des besoins des habitants

La Mixi’boîte est un projet réalisé à l’école Anton-Makarenko à Vaulx-en-Velin, pour proposer des jeux inclusifs et mixtes. Crédit : Robins des Villes

« Robins des Villes » est une association lyonnaise qui se consacre à l’éducation populaire et milite pour une ville accessible à tous, imaginée par et pour ses habitants. Entre sensibilisation, éducation ou concertation, l’association promet des projets pour adultes et enfants.

Créée en 1997 par des étudiants en architecture de Lyon, Robins des Villes compte aujourd’hui quatre salariées : une gestionnaire coordinatrice et trois chargées de mission, toutes issues des métiers de l’urbain. L’association propose des actions de sensibilisation, d’éducation et de concertation. Elle est sollicitée par des écoles, des associations et des particuliers. Implantée dans le quartier de la Guillotière, dans le 7ème arrondissement, elle intervient sur la métropole de Lyon et quelques fois de manière plus large, sur la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Sensibiliser sur les enjeux de la ville

L’association s’adresse aussi bien à un public adulte, qu’aux enfants. Elle sensibilise sur les enjeux de la ville. Lucille Paulet, chargée de mission et architecte géographe explique : « On a un réseau de bénévoles qu’on a fédéré autour de ce qu’on a appelé l’université populaire à la ville. Là, on mène des actions avec les bénévoles qui travaillent sur un projet spécifique en lien avec la ville. Les projets peuvent durer trois à quatre mois, à raison d’une rencontre tous les 15 jours. » Mais généralement, les actions de sensibilisation se font seulement en une fois, sur une demi-journée ou en « webinar ». Robins des Villes participe aussi aux journées nationales de l’architecture (JNA) où sont réunis tous les métiers de l’urbain.

Une intervention dans les milieux scolaires

Les interventions se font dans les établissements scolaires, c’est-à-dire les écoles élémentaires et les collèges mais également les universités. « On traite de projet avec des thématiques transversales sur la nature en ville, les questions de mixité, les enjeux du développement durable. » Les actions s’étalent sur cinq à huit séances (d’une demi-journée), avec une quinzaine de jours entre, donc en tout sur deux trois mois. L’objectif est que ce jeune public prenne pleinement conscience de ses capacités de compréhension, d’imagination et de participation dans la fabrique de son environnement urbain.

Des projets en concertation avec les adultes et les enfants

Les personnes membres de l’association travaillent en concertation à la fois avec des adultes et avec des enfants. Ils se penchent sur des projets de renouvellement urbain pour la ville. Pour les écoles, la ville de Lyon se charge de cibler les établissements dont les cours doivent être rénovées dans la politique de végétalisation : « On intervient bien en amont pour définir avec les enfants et l’équipe éducative, les usages et les besoins. On souhaite que le projet soit au plus près des réalités vécues, du quotidien des usagers de la cour. »

Projet de la Mixi’boîte
« C’est un projet qui est né parce que les questions de genre, de neutralité ou de mixité des espaces sont des valeurs qui sont très importantes pour nous, Robins. Plus on en entendait parler, plus on s’est dit qu’il y avait quelques chose à faire, notamment sur les cours d’école, confie Lucille Paulet, en charge de ce projet. Dans les cours d’écoles, il y a des réalités qu’on peut retrouver dans les espaces publics. » L’association est donc allée chercher des écoles qui pouvaient être intéressées, dans leur réseau déjà développé. Les chargées de mission interviennent beaucoup à Vaulx-en-Velin, et ont donc choisi de solliciter l’école Anton-Makarenko. Un enseignant a tout de suite adhéré au projet et il s’est lancé au mois de janvier.
Le but était de créer des outils et des jeux inclusifs pour la cour de récréation. En premier lieu, il a fallu amener les enfants à faire les constats et les observations sur les usages et les pratiques dans leur cour : « Dans la majorité des cas, il y a des règles officielles ou informelles qui vont régir les jeux des enfants, notamment leur aménagement, la couleur. » Tout ça, va avoir tendance à valoriser un nombre restreint de compétences et d’usages, comme par exemple « être le plus fort ou le plus rapide, explique Lucille Paulet. Ce processus social va renforcer les discriminations qui sont souvent exprimées par une forme de domination masculine ou des plus grands. C’est une construction, un héritage culturel et pas forcément une volonté des enfants de jouer en non mixité. » La plupart du temps, ils observent des cours de récré avec des marquages au sol d’un terrain de foot, souvent au centre et qui prend énormément de place. En majorité les garçons vont investir cet espace et, les filles sont rarement invitées et font plutôt des jeux calmes qui ne consomment pas trop d’espace. « Nous, on s’est occupé d’acheter le matériel nécessaire, de mettre en forme. Leur Mixi’boite a été achevée début avril, avec tous les éléments et les règles des jeux. Là, les enfants n’ont pas forcément accès à tout le matériel, du fait des conditions sanitaires. On peut peut-être espérer qu’à la rentrée 2021, le enfants puissent jouer normalement », conclut la chargée de mission.

Inès Pallot

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