Du 1er au 3 juillet avait lieu le « Festival entre Rhône et Saône ». Entre 40 000 et 50 000 visiteurs sont venus à Lyon pour assister à 220 rendez-vous. Cette année, l’eau était à l’honneur : tous les ateliers étaient en rapport avec la faune et la flore aquatiques. Pendant ces trois jours, le Lyon Bondy Blog s’est rendu dans 7 ateliers différents.
L’art était à l’honneur durant ces trois jours et le thème de l’Eau a été sublimé par la photo. L’exposition « World Water Day Photo Contest – L’eau, rendre visible l’invisible » en est la preuve.
C’est près de 55 photos qui ont été exposées au salon d’exposition du palais de Bondy. Composée des meilleures photographies sélectionnées du concours photo de la Journée mondiale de l’eau, l’objectif de l’exposition était de rendre « l’invisible visible ». C’est donc un tour du monde qui est proposé aux visiteurs dans le cadre de ces clichés pour découvrir l’eau, les conséquences du changement climatique, les pénuries d’eau et de la perte des écosystèmes dans les différentes zones de notre planète.
Véritable invitation au voyage, cette exposition gratuite et ouverte pour tous est un véritable atout pour sensibiliser, comme l’explique Lelia Giacomoni, étudiante en école d’infirmière à Aix-en-Provence.
Et on continue notre voyage direction une seconde exposition qui devrait plaire aux passionnés de navigation. Il était possible de visiter « Du tronc d’arbre au bateau du futur » sur la péniche de la MJC Confluence, à proximité du centre commercial. Créé par l’association Promofluvia, l’objectif était de faire découvrir l’histoire de la navigation.
Animée par des jeunes, l’exposition avait pour but de les impliquer pour les sensibiliser quant à l’avenir du Rhône et de la Saône. C’est à travers 9 panneaux explicatifs que l’exposition retrace l’histoire de la navigation sur les deux fleuves depuis l’Antiquité. Impliquer les jeunes leur permet aussi dans le cadre de « chantier jeune » de les aider à financer quelques projets. Pour Lucas Gil, participer à cet événement l’aidera à payer son permis de conduire.
Après cette petite pause historique, il est temps de faire une pause divertissement, et quoi de mieux que d’assister à un concours de Joute ?
Sur la péniche de confluence le samedi 2 juillet de 10 h jusqu’à 18 h 30 était organisé un concours de Joute. Animé par plusieurs équipes dont celle de Jean-Charles Tétart, 4 fois champion de France et vainqueur 5 fois de la coupe de France par équipe, il est un joueur inconditionnel depuis l’âge de 9 ans. L’une des choses qu’il aime dans cette discipline est sa particularité : « Dans chaque région de France, il y a une façon de jouter, mais le but reste toujours le même, mettre l’adversaire à l’eau » comme l’explique Jean-Charles. Mais l’objectif de ce jour pour ce champion était tout d’abord « de présenter la discipline aux Lyonnais, car il faut savoir que ce sport est d’abord une tradition qui date de l’époque des Egyptiens »
Très intense, ce sport demande une certaine condition physique…
Avec des centaines de spectateurs présents, musiques et rigolade ont égayé l’évènement tout en gardant l’esprit de compétition.
Objectif : sensibiliser.
Expositions et divertissements étaient au rendez-vous durant ces trois jours de festival, mais ils n’étaient pas les seuls. En effet, de nombreuses associations étaient présentes, comme « Lalca » sur les berges de la Guillotière.
Créé en 2008, « Lalca » est une association ou plus précisément un laboratoire de recherche qui tente d’observer « comment la ville se fabrique à l’encontre de ce qui l’effraie« . Elle milite pour les plus démunis. C’est donc sur les berges de la Guillotière que l’association a garé son camping-car et proposait aux passants d’écouter les récits des usagers qui ont utilisé les bains douches.
Julie Bernard, bénévole, était présente pour présenter l’association et ses objectifs aux Lyonnais et aux touristes : « quand on a su que la ville de Lyon allait organiser un festival de l’eau, il nous a semblé hyper important de venir parler de l’eau pour prendre soin de soi. Il y a les bains douches pour les personnes qui n’ont pas la possibilité de pouvoir se laver correctement. Il faut savoir que les bains douches sont un lieu où les gens viennent se laver de manière gratuite et anonyme. Ils sont donc très importants pour ces personnes-là et il faut que les gens prennent conscience de ça. Nous souhaiterions que la ville de Lyon augmente le nombre de bains douches qu’il y a sur son territoire. C’est pourquoi nous sommes ici. »
Et si leur présence était aussi importante pour le « Festival entre Rhône et Saône » c’est parce qu’à l’heure d’aujourd’hui, « il ne reste plus qu’un seul bain douche dans la ville de Lyon. ». Situé à Gerland, il est composé de 22 douches ouvertes du lundi au vendredi de 7 h 30 à 17 h 30 et qui permet à 250 usagers de venir se laver chaque jour » selon Julie Bernard.
De plus, l’association proposait aux passants de repartir avec un savon gratuit créé avec des usagers des bains douches.
Toujours du côté des associations, direction maintenant Odysseus 3.1 avec deux des ateliers qu’ils proposaient : « Les Palabres de l’Eau » et le « Village découverte et sensibilisation du monde aquatique ». L’association, créée en 2018 et présidée par Lionel Rard, accueille, 4 ans après sa création, entre 60 et 70 bénévoles tous soucieux de sensibiliser la population à la pollution de l’eau.
Samedi 2 juillet au chalet du Parc de la Tête d’Or, l’association diffusait gratuitement son documentaire « Les Palabres de l’Eau ». Réalisé deux ans auparavant dans le lac du parc, l’objectif était de montrer le lac sous un certain regard.
C’est donc un reportage de 24 minutes qu’il était proposé aux visiteurs de découvrir, un témoignage de la vie sous-marine au parc de la tête d’Or.
Et pour aller plus loin sur la pollution de l’eau, Odysseus 3.1 proposait un autre atelier, le « Village découverte et sensibilisation du monde aquatique » sur le quai Rambaud, co-organisé avec l’association « Le Maquis ». Ouvert pendant toute la durée du festival, un atelier scientifique était proposé aux visiteurs pour comprendre les différentes étapes de pollution de l’eau et surtout, faire prendre conscience à la population à quel point dépolluer l’eau est difficile.
Pour ce faire, Tanneguy Saget, ingénieur en environnement et bénévole au sein de l’association, animait l’atelier. Il a étudié l’impact des microplastiques dans des stations d’épuration.
Originaire de Saint-Malo, il n’a pas hésité une seule seconde à se déplacer jusqu’à Lyon.
Sensibiliser sur la pollution et la dépollution tel était l’objectif d’Odysseus 3.1 durant ces trois jours de festivals à travers leurs différents ateliers, notamment celui de Tanneguy.
Très actif auprès des écoles, Odysseus 3.1 rencontre environ trois écoles par an pour sensibiliser les plus petits. Pendant l’événement « Village découverte et sensibilisation du monde aquatique », ils ont demandé à des enfants d’imaginer ce qu’il y a sous l’eau selon eux. Les dessins étaient exposés à la péniche, tout comme les clichés de la vie sous-marine du photographe et naturaliste Vincent Maran.
Vincent Maran posant à côté de l’un de ses clichés, exposé au quai Rambaud durant les 3 jours de festival et un dessin représentant les fonds marins selon des élèves de l’école Gilbert Dru
Une dernière note de poésie
Enfin, pour terminer ce festival en musique, direction le spectacle nocturne « Dérives » mis en scène par Bruno Schnebelin, directeur artistique du spectacle (compagnie Illitopie) sur la Saône. Le message est toujours engagé, il s’agit de montrer que « chaque année la Saône a de moins en moins d’eau ».
Durant le spectacle, ce sont 150 silhouettes lumineuses qui ont dérivé au gré du courant, chargées par le soleil durant la journée. Elles étaient également guidées par un musicien jouant de la flûte.
Adaptation d’un des contes des frères Grimm, « Dérives » retrace l’histoire de ce joueur de flûte qui chasse les rats de la ville de Lyon grâce à sa musique. Une fois le travail terminé, il retourne en ville pour obtenir son dû, mais ne verra jamais la couleur de cet argent promis. En guise de vengeance, grâce ou à cause de sa flûte, le musicien décide d’enlever tous les enfants de la ville au son de sa mélodie.
Organisé le vendredi 1er juillet et le samedi 2 juillet à 22 h 30, le spectacle a su ravir les plus petits comme les plus grands.
Clichés du spectacle « Dérives » au pont de la Feuillé à Lyon.
Lien de notre dernier article culture ici.
Auriane Devaux