Rencontre avec Siloé fondatrice du média 1863, avant la soirée 1869 au Ninkasi KAO

Le second projet musical de 1863 « Teahupoo » est sorti au courant du mois de mai.  La pluralité du travail réalisé par le média rap à l’identité ensoleillée, répond à la demande d’une communauté croissante, construite en seulement 3 ans. Nous avons eu la chance de rencontrer Siloé, une des fondatrices du média, juste avant le concert organisé à Lyon pour la sortie du nouveau projet.

Siloé est une jeune étudiante de 22 ans qui a toujours écouté de la musique « de Kanye West à Hamza, en passant par des artistes à 50 auditeurs ». En 2019, elle professionnalise sa démarche avec un groupe de huit amis en créant 1863, un média rap underground. Cette étudiante, néo-lyonnaise souhaite fédérer une communauté nationale par des artistes locaux.

« 1863, c’est une bande potes »

Son arrivée à Lyon en 2020 dans le cadre de ses études est stimulant professionnellement : « pour moi, Lyon est une ville attachante, avec un écosystème artistique et musical débordant d’idées et de projets. C’est une ville talentueuse, qui n’a pas à souffrir de la comparaison avec Paris. Il y a plein d’artistes d’une nouvelle génération qui arrivent à porter la ville sur leurs épaules. » Cette expérience, lui a permis de se pencher sur de nouveaux rappeurs ici et là, avec un penchant pour la musique underground.

Le projet Teahupoo, sorti en mai 2022, semble réunir une nouvelle scène rap grandissante. Pour Siloé, c’est un cadeau offert à ceux qui les soutiennent depuis le début : « je veux vraiment que le public apprécie notre proposition musicale, et que les différents événements autour se passent bien. On espère aussi évidemment que les artistes en manque de visibilité vont pouvoir obtenir ce qu’ils recherchent ».

Cover réalisée par @collectifblakhat

1863, un média et c’est tout ?

1863 a créé son identité médiatique sur son site-internet, mais aussi et surtout sur les réseaux sociaux. Ses fondateurs ont très rapidement eu envie de se sortir de ce carcan, afin de créer des projets à plus grande envergure. Après seulement 2 ans d’existence, le petit groupe s’offre son premier EP « Tambora », en Janvier 2021.

Siloé, Théo et Noé, les gérants actuels de 1863, ont profité d’un projet scolaire pour développer leur média. Réunis en études de communication dans une école à Besançon dès 2019, ils ont dans un premier temps travaillé autour d’un magazine, pour porter par la suite leur travail sur un site internet. Aujourd’hui, la force du média se trouve principalement sur leurs réseaux sociaux : Twitter, Instagram…

Le rude travail médiatique

Ce temps passé à fouiner sur les réseaux sociaux ou sur SoundCloud à la recherche de la pépite, a permis la création des deux projets que sont Tambora et Teahupoo. De nombreux artistes inconnus ont résonné dans la tête de Siloé lors de la création du second projet. Qu’ils soient des coups de cœur personnels, du public, dans une vibe techno ou plus hip-hop… Le plus important reste un certain feeling, comme ce fût le cas pour LAZULI, une jeune artiste lyonnaise. En 2021, le média découvre son talent grâce à son épopée brésilienne : « quand elle a sorti ses clips au Brésil, on a pris une claque et on a partagé directement sur tous nos réseaux sociaux, sans réfléchir. De savoir qu’elle est lyonnaise et aussi talentueuse, c’était pour moi une vraie opportunité de travailler ensemble » confie Siloé. Sa présence sur Teahupoo est donc évidente : « On se connait personnellement, et ça reste un superbe être-humain avec qui j’ai envie de collaborer plus amplement ».

Underground, avant-gardiste ou les deux ?

1863 a bâti une image alternative aux autres structures du milieu hip-hop. Une vraie bouffée d’air frais qui a permis de dénicher de nouveaux artistes, sortant totalement des sentiers battus. Cet ADN précurseur/underground, est l’essence même d’un média qui veut trouver les tendances et les exposer à un public formaté à une musique mainstream. Teahupoo est un bon exemple de cette éducation artistique.

Durant leur première soirée lyonnaise, le 25 juin prochain, le média propose une programmation loin d’être grand public : Winnterzuko, Luther, Li$on, 6osy… Un choix assumé dès l’annonce des artistes figurant sur Teahupoo, pensée dans cette démarche artistique honnête et osée. Pour Siloé, c’est un projet éclectique « une collaboration logique entre Infinit’, Tedax Max et Prince Wally, un très bon morceau rap ; et d’artistes aux univers plus planants comme Snorunt et winnterzuko ». 

https://twitter.com/1863fr/status/1524148516888756234

Des inspirations diverses et variées 

Le collectif ensoleillé est souvent comparé à un autre média de rap français non-parisien : Raplume. Présent sur les réseaux sociaux, en pleine tournée de concerts, ayant déjà sorti un projet musical en 2018 ; la comparaison est totalement assumée par Siloé : « On nous compare souvent à Raplume, à juste titre. C’est un cheminement qui ressemble à ce que l’on essaye de mettre en place, ce qu’ils font me parle {…} Ils ont sorti une première mixtape « Plume », qui nous a vraiment décomplexé. 1863 a évolué et on a fini par trouver notre créneau, notre positionnement, un entourage, et le projet est voué à évoluer. »

Cet amour pour la musique émergente que les deux médias partagent est autant gratifiant que fatiguant. « Parfois c’est compliqué de rester à l’affût, car on est amenés à écouter énormément de musique, à être dans une recherche et une curiosité constante. On reçoit énormément de messages d’artistes qui veulent nous faire découvrir leur musique, leur univers. C’est compliqué, car nous aussi on a des limites, et on n’écoute pas tout le temps de la musique ».

Le 25 juin prochain le média émergent organise la soirée « 1869 & FRIENDS – BIRTHDAY PARTY » au Ninkasi Gerland. 

Tristan

La rédaction

Crée en 2008, la rédaction du Lyon Bondy Blog s'applique à proposer une information locale différente et complémentaire des médias traditionnels.

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