Suite à un désaccord entre deux associations, la communauté Turque de Vénissieux ne peut pas encore profiter de la toute nouvelle mosquée de la ville, située rue des Frères Amadeo, quartier Parilly. Explications.
Mais une action en justice intentée par des riverains de la mosquée risque de mettre fin aux espoirs longtemps portés par la communauté turque locale. En effet, suite à une enquête menée par le rapporteur public, le tribunal administratif de Lyon a demandé l’annulation du permis de construire du futur lieu de culte. La raison ? Un parc de stationnement qui ne serait pas aux normes, à savoir 65 places pour un lieu susceptible d’accueillir jusqu’à 960 personnes réparties sur deux salles de prière. A l’origine de la démarche judiciaire, une autre association turque, l’Association cultuelle et culturelle turque de Lyon et Rhône-Alpes, basée rue Marcel-Pagnol à Vénissieux. Cette association, créée en 2001 (notamment par d’anciens membres de Milli Gorüs), se sent lésée d’avoir été écartée du projet : « On demande de la transparence. Nous voulions construire ensemble cette mosquée, avec les deux associations », s’indigne Sadek, un membre de l’association.
Cette querelle entre associations a investi la réunion du Conseil municipal qui se tenait le 14 décembre. Le PS a proposé un moratoire d’un an sur la construction des mosquées à Vénissieux en vue de « faire un état des lieux ». Quant au Front national, il s’est saisi de la querelle entre associations pour demander la destruction pure et simple du lieu de culte lors d’un rassemblement devant la mosquée. « Il faut reconnaître la place de l’islam en France grâce à des lieux de culte digne de ce nom. Nous sommes pour combattre les intégrismes y compris celui du Front National », répond le maire vénissian, Michèle Picard.
Aux dernières nouvelles, les deux associations se sont réunies afin de trouver une dénouement heureux à ce conflit.
Auteur : Rafika Bendermel