Murielle Laurent : l’unité derrière Raphaël Glucksmann moteur de « Réveiller l’Europe »

Le mercredi 24 avril, le Palais du Travail à Villeurbanne a accueilli une conférence de presse de la liste électorale « Réveiller l’Europe ». Murielle Laurent, Frédéric Vermeulin et Sybille Douvillez, membres de la liste, ont dévoilé un projet européen qu’ils estiment être le vote le plus pragmatique et efficace à gauche pour consolider l’indépendance européenne. Murielle Laurent a également partagé ses perspectives et attentes concernant cette élection dans une interview.

Lyon Bondy Blog : À l’approche des élections européennes du 9 juin, l’effervescence politique monte d’un cran. Murielle Laurent, maire de Feyzin et candidate à la sixième position sur la liste « Réveiller l’Europe », menée par Raphaël Glucksmann, se prépare activement pour cette échéance cruciale. Selon le dernier baromètre Eurotrack d’OpinionWay, votre liste se positionne en troisième position dans les intentions de vote avec 13 %, derrière le RN et Renaissance

Face à cette concurrence, comment votre parti compte-t-il attirer davantage d’électeurs pour les convaincre de soutenir votre projet européen ? 

Murielle Laurent : Pour attirer des électeurs “Réveiller l’Europe” parle de sujets qui touchent les électeurs de manière concrète lors des réunions publiques thématiques, avec des temps d’échange que l’on propose sur le territoire. Il y a la présence de Raphaël Glucksmann sur différents meetings, comme celui qui est organisé le premier mai à Villeurbanne. Nous distribuons aussi des tracts au marché. Cela représente un militantisme basique, mais qui reste le plus important. Il est crucial pour nous de ne pas confondre les différents temps politiques, car je pense que certaines listes et certains candidats ont tendance à les confondre. On ramène souvent cette élection européenne à l’élection nationale de 2027. La priorité reste le 9 juin, comme le dit Raphaël Glucksmann. En effet, il faut se concentrer sur les élections européennes qui sont un enjeu fondamental pour les habitants de notre pays. 

LBB : Et en quoi consiste votre projet européen en quelques mots ? 

ML : Dans notre initiative européenne, nous plaidons fermement en faveur d’une justice sociale et environnementale, plaçant la question climatique au cœur de nos préoccupations. Face à une urgence climatique sans précédent, il est impératif que les responsabilités financières soient assumées par ceux ayant les moyens de contribuer : les plus fortunés. 

Aurore Lalucq a initié des mesures importantes visant à instaurer une taxe sur les grandes fortunes, une démarche qui s’inscrit dans la lignée des propositions similaires initiées par le passé. La crise climatique frappe durement les populations les plus défavorisées, rendant encore plus pertinente la nécessité d’une contribution financière des personnes les plus aisées. 

Outre la question environnementale, la défense des droits des femmes demeure une priorité absolue. Il est primordial d’harmoniser les politiques et les législations des pays membres de l’Union européenne en matière de protection des femmes. Cela englobe des initiatives telles que l’intégration du consentement dans la définition du viol, une proposition précédemment rejetée par la France, ainsi que des mesures favorisant l’accès à l’avortement et limitant l’action des associations anti-avortement. 

LBB : L’élection européenne de 2019 à Vaulx-en-Velin avait révélé une abstention de 73,28 % sur un total de 16 705 inscrits. Comment envisagez-vous d’encourager les citoyens à exercer leur droit de vote et à s’engager activement dans le processus démocratique dans ce type de circonscription avec une abstention élevée ? 

ML : Il s’agit là d’une interrogation pertinente à laquelle il n’existe pas de solution miracle. Comme évoquée précédemment, notre démarche consiste à nous rendre sur le terrain, notamment à la rencontre des résidents de Vaulx-en-Velin, afin de rendre ces élections européennes plus attrayantes pour eux. 

Notre objectif est de présenter clairement notre identité, nos propositions et de souligner l’importance de l’Europe en tant qu’opportunité pour les citoyens de participer activement à la vie démocratique. En outre, nous avons planifié des moments d’échange privilégiés avec les électeurs des quartiers populaires. 

LBB : Cette année, l’absence d’une coalition unifiée de la gauche pour présenter une liste commune aux élections européennes soulève des interrogations. Quelle est la stratégie derrière cette apparente division de la gauche ? 

ML : En 2019, la gauche était déjà divisée, reflétant des divergences en matière de préoccupations et de priorités politiques. Ces désaccords se manifestent notamment sur la scène internationale, comme en témoigne la position de la France insoumise concernant des questions telles que la situation en Ukraine. Si des accords peuvent être trouvés sur des enjeux nationaux, les divergences idéologiques sont plus prononcées lorsqu’il s’agit de sujets internationaux. Ces différences d’opinions enrichissent le débat démocratique, reflétant la pluralité des visions au sein de la gauche. En ce qui concerne les élections européennes, ces divisions se manifestent notamment sur la manière de gérer les conflits internationaux. En effet, notre position, est claire et axée sur une approche favorisant la paix. 

ML : En ce qui concerne les coalitions au Parlement européen, comment votre liste “Réveiller l’Europe” envisage-t-elle de collaborer avec d’autres groupes politiques pour faire avancer vos priorités ? 

ML : Le fonctionnement du Parlement européen repose sur la recherche constante de consensus, nécessitant une capacité à trouver des terrains d’entente avec d’autres groupes politiques, tout en restant fidèle à nos principes et orientations. Les sociaux-démocrates, qui incarnent notre groupe à l’échelle européenne, jouent un rôle clé dans cette dynamique, facilitant la construction de consensus tout en défendant nos positions. Cette approche témoigne de l’importance du dialogue et de la coopération au sein de l’institution parlementaire européenne. 

LBB : Enfin, avec Raphaël Glucksmann en tête de liste, quelle importance cela revêt-il pour l’orientation et l’identité de votre parti dans cette campagne électorale ? 

ML : L’identité du Parti socialiste demeure distincte et solide avec Raphaël Glucksmann en tête de liste. En témoigne la présence d’un nombre significatif de candidats engagés au sein de cette liste, illustrant notre capacité à nous unifier autour de sa personnalité et des causes essentielles qu’il défend pour l’Europe. Cette cohésion reflète notre engagement commun envers une idéologie partagée au sein du Parti socialiste, constituant ainsi la force motrice de notre liste. 

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