L’un des premiers parcs autogérés de France va ouvrir en 2025 à Villeurbanne

La ville de Villeurbanne va mettre en place un parc autogéré en 2025, sur le site l’Autre Soie. Les premières concertations ont commencé ce samedi 23 avril, pour préparer le projet, comprendre les enjeux et les besoins des habitants.

L’un des premiers parcs autogérés en France va voir le jour à Villeurbanne. Il sera situé sur le site l’Autre Soie entre Les Brosses et le Carré de Soie, projet urbain et solidaire mené par le CCO La Rayonne. La ville de Villeurbanne va racheter en 2025 le parc du site, soit 1,5 ha conservé à l’état de friche, pour le mettre à disposition des habitants. Le but est de créer un projet vert et participatif confié aux habitants. Les citoyens pourront imaginer l’aménagement et le devenir du parc, lors d’ateliers de concertation.

Deux acteurs portent également le projet : le GIE la Ville Autrement qui s’occupera de l’aménagement et le CCO La Rayonne qui accompagnera la concertation sur l’auto-gestion.

Première phase de concertation

Ce samedi 23 avril avait lieu le lancement de la concertation de l’auto-gestion par le CCO La Rayonne. Cette concertation a pour but de permettre aux habitants de mesurer les enjeux de cet espace vert, notamment dans son environnement, qui est lui urbain. « Comprendre quels sont les enjeux d’un écosystème comme celui-ci, demain dans un quartier très bétonné : les avantages, les usages, les accès, les aménagements », explique Harout Meksian, directeur du CCO. Mais tout d’abord, il est important que les habitants comprennent comment un collectif et l’auto-gestion peuvent fonctionner. « Comment est-ce qu’on fait pour prendre des décisions tous ensemble ? Quels sont les processus de consensus ? Quels sont les enjeux démocratiques ? Comment on va structurer juridiquement cette commission ? », poursuit Harout.

Et au-delà de la compréhension de ces enjeux-là, le CCO va essayer de faire monter les habitants « en compétences » comme l’explique le directeur. Notamment en comprenant au mieux les missions des métiers liés aux espaces verts comme les paysagistes, les urbanistes. Puis au regard de tous les éclairages, ce sera à eux de décider l’aménagement du parc, pour répondre aussi aux besoins des futurs usagers.

« On va répéter ensuite des ateliers et des moments de concertation tout au long du processus, ajoute Harout Meksian. On a déterminé une temporalité : on va être très présent au début, puis plus le temps va passer, moins le CCO va être présent. L’idée c’est qu’on ne prenne pas toute la place ; on donne les moyens aux populations de prendre le pouvoir sur la décision de ce parc. » Les prochains temps de concertation seront les 18 et 21 mai, puis une restitution le 15 juin.

L’auto-gestion, un élément important pour la ville

C’est la ville qui a décidé de mettre en place l’auto-gestion du parc par les habitants, bien en amont pour préparer le projet. « Cela demande quand même une très grande implication des habitants, donc il faut le faire le plus tôt possible, explique Jonathan Bocquet, adjoint à la démocratie locale de Villeurbanne. Cela demande aussi l’intervention de certaines associations et de personnes ressources parce qu’on va parler de la question esthétique du parc, on va parler de la biodiversité, on va parler des multiples usages du parc, on va parler de l’entretien. » En effet, ce sera aux habitants d’entretenir eux-mêmes l’espace vert, et pas forcément aux services de la ville.

Ce qui compte pour la ville, c’est la démarche d’éducation populaire et de démocratie participative. « C’est un lieu qui est amené à se réinventer au cours du temps. L’idée n’est pas d’avoir des réponses définitives mais plutôt de trouver des bonnes manières d’organiser la vie du parc et de continuer à en faire un lieu où chacun peut apporter sa pierre, finit par dire l’adjoint. C’est une manière pour nous de participer une fois de  plus à la transition démocratique. »

Le parc est encore en accès libre jusqu’à octobre 2022. Reste à savoir comment vont évoluer les éventuels travaux. L’objectif, selon le directeur du CCO, c’est que courant 2024, il y ait les grandes décisions qui soient déjà prises pour lancer les travaux.

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