Emmanuel Macron remporte les élections présidentielles, alors que l’abstention s’envole, notamment dans les banlieues

Emmanuel Macron a été réélu président de la République avec 58,54 % des voix. Il est arrivé bien en tête devant Marine Le Pen dans le Rhône (68,66 %) et dans la Métropole de Lyon (73,03 %). Pour ce second tour des élections, le Lyon Bondy Blog s’est justement rendu à la préfecture pour recueillir les réactions des élus locaux.

Emmanuel Macron repart pour un deuxième mandat, l’emportant avec 58,54 % des voix contre 41,46 %. C’est en tout cas ce qu’ont décidé les électeurs français ce dimanche 24 avril au soir. À Lyon, la soirée électorale avait lieu à la Préfecture en présence d’élus locaux, défilant tout au long de la soirée. Résultat final : Emmanuel Macron remporte les suffrages dans le Rhône avec 68,66 %. Dans le secteur de la Métropole de Lyon, Emmanuel Macron est arrivé en tête avec 73,03 % des voix face à Marine Le Pen qui comptabilise 26,97 %.

Un score qui ne manque pas de satisfaire Thomas Rudigoz, député LREM de la 1ʳᵉ circonscription du Rhône : « Emmanuel Macron a presque 59 %, il est largement en tête. Bien sûr qu’on ne renouvelle pas le score de 2017, mais beaucoup de choses ont changé. Marine Le Pen a évolué dans son image, dans son style et a banalisé sa candidature. »

Face à la défaite de sa candidate, Michèle Morel, responsable départementale du Rassemblement National, réagit : « Je pense qu’on se prépare à 5 années qui vont être très difficiles. Nous avons quelques années devant nous pour crédibiliser et consolider notre socle qui monte. » Elle salue pourtant le travail de Marine Le Pen qui « a réussi, malgré l’opposition, malgré les attaques ».

Des élus soulagés, qui n’en restent pas moins inquiets face aux résultats du RN

Présent lors de la soirée électorale, le président de la Métropole, Bruno Bernard, se dit « soulagé que Marine Le Pen n’ait pas été élue présidente de la République », mais il est « en colère et catastrophé » : « Les politiques menées par Emmanuel Macron depuis 5 ans ont permis au Rassemblement National de faire plus de 40 % dans le pays« . Un soulagement que le vice-président Renaud Payre partage, même s’il voit le score du Rassemblement National comme « une alerte« . « Un grand nombre de Français et de Françaises ont eu peur ces dernières semaines que la candidate du Rassemblement National l’emporte. » Pourtant, dans la Métropole lyonnaise, le résultat est là : les 59 communes sont en faveur d’Emmanuel Macron.

Pour le maire de Rillieux-la-Pape, Alexandre Vincendet, c’est « un signal fort pour tous les partis républicains et le gouvernement » : « Si on ne se relève pas les manches, qu’on ne redresse pas le pays, qu’on n’apaise pas les craintes et les tensions et qu’on ne trouve pas de solutions concrètes, on a le risque d’un accident démocratique avec l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir. » Surtout qu’il précise que c’est la troisième fois que l’extrême droite arrive au second de l’élection présidentielle depuis 2002 « et qu’à chaque fois les chiffres augmentent ».

Une victoire à prendre avec « humilité »

Malgré un chiffre élevé pour Emmanuel Macron, les résultats « sont moins importants » qu’il y a 5 ans, précise Anissa Khedher, députée LREM dans la 7ème circonscription. « Ça nous appelle à beaucoup d’humilité et d’écoute. » Pour elle, « tous les Français doivent se questionner sur le fait que Mme. Le Pen soit aux portes de l’Elysée depuis deux élections de suite ». Le président lui-même a reconnu, que « nombre de nos compatriotes ont voté pour moi pour faire barrage à l’extrême droite », lors de son discours de victoire au Champ-de-Mars.

Le député LREM Yves Blein, lui, souligne « une avance significative », alors qu’il craignait un score plus rapproché, quand les sondages donnaient un écart beaucoup plus étroit entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Cependant, Thomas Rudigoz s’attarde sur l’abstention élevée, dont il faut tenir compte : « On ne peut pas se satisfaire d’un tel niveau d’abstention qui a déjà existé en 69 ». La solution ? « Réconcilier l’ensemble des Français. »

En effet, les différents instituts de sondages estiment l’abstention nationale à 28 %, un niveau jamais atteint depuis 1969. Selon Ipsos, 41 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ne se sont pas exprimés cette année (abstention, vote blanc ou nul) contre un tiers en 2017. Si l’on regarde les taux d’abstention dans les communes périphériques de la Métropole, on peut voir qu’ils sont en hausse par rapport au premier tour. À Villeurbanne, l’abstention est passé de 29,82 % au premier tour, à 34,85 % au second tour. À Vaulx-en-Velin, l’abstention s’envole : de 40 % au premier, il passe à 50,14 % au second tour. À Vénissieux, le taux d’abstention prend également 10 % de plus, de 31,50 % à 41,78%. Enfin à Décines et Rillieux-la-Pape, l’abstention augmente de 5 à 6 %. Quant à Bron, le taux se stabilise avec 32,18 %, contre 32,02 % au premier tour. De même pour Saint-Priest, qui stagne à 35 %.

Prochaine étape : les législatives

Après l’élection présidentielle viennent les élections législatives, les dimanches 12 et 19 juin. Pour cette prochaine étape, Bruno Bernard souhaite « travailler ensemble, comme ici à la Métropole de Lyon, pour offrir un espoir aux Français d’avoir une majorité alternative dans ce pays ». Boris Miachon-Debard, conseiller municipal PCF du 7ème arrondissement, lui, appuie sur l’importance « que la gauche sache s’unir pour aller chasser des sièges En Marche. C’est important qu’il y ait une offre électorale qui respecte tout le monde et d’abord les électeurs. »

Après cette défaite du RN, Michèle Morel souhaite que « le camp souverainiste se rassemble » pour les élections législatives, afin de « fonder une famille souverainiste ». Agnès Marion, porte-parole lyonnaise de Reconquête, déclare « qu’il faut absolument avoir un contre-pouvoir contre le président et éviter de lui donner les pleins pouvoirs législatifs en lui imposant une cohabitation ». Reconquête appelle à « une grande coalition du bloc de droite, des patriotes » et appelle Michèle Morel pour discuter sur le sujet. Quant à Thomas Rudigoz, il a laissé entendre qu’il se peut que « certains députés et élus LR se rapprochent de la majorité présidentielle ».

Les réactions

Crédit : Étienne Aazzab
Thomas Rudigoz, député LREM de la 1ʳᵉ circonscription du Rhône .
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Michèle Morel, responsable départementale du Rassemblement National.
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Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon.
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Renaud Payre, vice-président de la Métropole de Lyon.
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Alexandre Vincendet, maire LR de Rillieux-la-Pape .
Crédit : Facebook Anissa Khedher
Anissa Khedher, députée LREM dans la 7ème circonscription.
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Yves Blein, député LREM de la 14ᵉ circonscription du Rhône.
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Boris Miachon-Debard, conseiller municipal PCF du 7ème arrondissement.
Crédit : Étienne Aazzab
Agnès Marion, porte-parole lyonnaise de Reconquête.

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