L’Olympique Lyonnais accusé de discrimination sexuelle devant le tribunal

Lundi 22 juillet, l’Olympique lyonnais était au tribunal pour se défendre sur le cas d’une jeune joueuse renvoyée du centre de formation en 2018. La jeune joueuse avait dénoncé les propositions sexuelles répétées d’un entraîneur envers plusieurs jeunes joueuses avant de se retrouver sans club. Une dernière audience en référée avait lieu le 26 août pour écouter les derniers arguments des différentes parties avant le verdict le 9 septembre. 

Pour rappel, en juillet 2017, Laura, 15 ans,* intègre le centre de formation de l’olympique Lyonnais après que le club soit allé la chercher en Allemagne. C’est une « joueuse de qualité, technique avec un potentiel de progression » d’après le club. Laura a pour rêve de devenir footballeuse professionnelle au sein de l’un des plus grands clubs de foot féminin. Mais ce rêve va être entravé à cause du coach des filles, un homme d’une quarantaine d’années. Très rapidement, il va profiter de sa position hiérarchique pour faire du chantage sur les jeunes filles. Il propose de l’argent et une bonne situation au sein de l’effectif, à des jeunes filles, en échange de vidéos en sous-vêtements.
En plus de cela, le coach aurait fait monter des filles dans sa chambre lors du tournoi de Colmar, en 2018 et proposait parfois des dîners aux jeunes filles. Si elles acceptaient, c’était surtout par peur de ne jamais devenir professionnelles. Finalement, Laura en parle aux joueuses professionnelles pour avoir leur avis. Choquées, elles en parlent à la direction et le coach démissionne avant d’être convoqué pour un entretien préalable à un licenciement. Laura sera également écartée du centre de formation.

Écartée du centre de formation, la jeune joueuse requiert sa réintégration

Hier lors de l’audience, les demandes requises par la famille de la jeune joueuse étaient pratiquement similaires que lors du premier passage au tribunal. Il était en effet demandé que la jeune fille réintègre l’effectif pour deux saisons, c’est à dire pour la saison 2019-2020 ainsi que la saison 2020-2021. Cette demande a d’ailleurs été faite avec une certaine urgence puisque Laura n’est plus scolarisée alors que la rentrée scolaire a lieu . Cela rentre dans les devoirs du club lyonnais puisque cela faisait aussi partie de sa situation de joueuse en centre de formation. Son avocat, après avoir détaillé tous les faits a d’ailleurs souligné une chose qui selon lui n’aurait pas lieu d’être : « Une différence de traitement entre les jeunes joueurs et les jeunes joueuses ». 

Les filles et les garçons ne sont pas sur le même pied d’égalité

Pour l’avocat de la défense « le club n’a commis aucune faute. Il  a simplement respecté la loi. Les footballeuses ne peuvent pas bénéficier des conventions appliquées aux joueurs, car le foot féminin est régi par les règles du sport amateur. » Concernant un éventuel « étouffement de l’affaire » par l’équipe rhodanienne, l’avocat a bien tenu à clarifier que l’ex-entraîneur avait démissionné de lui-même avant que les instances lyonnaises ne puissent le licencier. De plus, l’OL reconnaît bel et bien une différence de traitement, mais celle-ci est due aux hautes instances du football français. Ce cas de figure serait-il un manquement de la Fédération française de Football ? 
Derrière l’affaire c’est bien  la reconnaissance du statut professionnel ou amateur des footballeuses dont il est question.

Le tribunal de Lyon a maintenant toutes les cartes en main pour rendre son verdict et savoir si l’OL est coupable de discrimination sexuelle ou pas. La décision sera entendue le 09 septembre.

 

 

La rédaction

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