Le président Emmanuel Macron a décidé de dissoudre ce 9 juin 2024 l’Assemblée Nationale, provoquant une onde de choc dans le monde politique. Loïc Terrenes, candidat pour “Ensemble pour la république” dans la 2ème circonscription du Rhône nous explique la marche à suivre pour un groupe présidentiel décomposée lors de ces dernières élections.
Lyon Bondy Blog : Etiez-vous abasourdi le dimanche 9 juin, après la décision du chef de l’Etat ?
Loïc Terrenes : Oui, comme beaucoup de Français, j’ai été surpris par cette annonce et en même temps, il fallait avoir le mérite de la clarté. Déjà, la première forme de clarté, c’était de reconnaître qu’il y avait une défaite électorale pour la majorité présidentielle et qu’il fallait entendre ce message quand on voyait que l’extrême droite atteignait un 40 % des voix des électeurs qui s’étaient exprimés. La deuxième clarté, c’était de dire aux Français qu’on avait atteint la limite de l’exercice quand on constatait que l’assemblée était bordélique, notamment ces derniers mois à gauche des insoumis-es et de l’extrême gauche, mais aussi à cause des députés du Rassemblement National. Donc le président a demandé aux Français de clarifier leurs envies, leur vision du pays.
LBB : Quel Premier ministre, avec quel gouvernement et quelle majorité la France doit-elle être gouvernée ?
L.T : Justement, tout est remis en place. Il y a eu quatre groupes, quatre gros blocs politiques, donc l’extrême gauche avec le nouveau Front populaire Renaissance, les Républicains et et le Rassemblement National et les Républicains. Donc justement, est-ce que cette période permet de clarifier la politique, le sens même de la politique ?
La vie politique est en train de se restructurer à l’aube de tous les défis qu’on attend. Ce que j’ai envie de vous dire, c’est que depuis 2017, non seulement on a élargi ce bloc central et progressiste, mais en plus, on a toujours respecté nos valeurs et nos idées et on en est.
On n’est jamais sorti de ce chemin là. Je vous donne un exemple, demain, si je suis élu député avec mes collègues de Renaissance et de « Ensemble », si je me tourne à gauche pour regarder mon voisin, ou si je me tourne à droite, je leur pose une question fondamentale sur l’Europe, sur la laïcité, sur le rapport à la Russie, sur notre vision économique du pays. Je sais qu’on pensera la même chose parce que ces sujets sont fondamentaux.
Tandis que si demain un député nouveau Front populaire était élu pour cette circonscription comme pour les autres, et qu’il se tourne vers son voisin de gauche ou son voisin de droite, je peux vous assurer que sur des questions aussi fondamentales, ils n’auront pas du tout les mêmes avis.
Donc aujourd’hui, nous avons une proposition qui est claire, qui est progressiste, qui lutte contre les idées et la vision du pays du Rassemblement national. Et je pense que c’est ce choix, ce choix de la clarté, de l’utilité, de l’efficacité que les Français pourraient plébisciter. Tout en entendant le message qui nous a été passé aux européennes à la fois sur la méthode et sur le besoin de remettre la priorité sur certains sujets.
Mais justement, si Emmanuel Macron, le chef de l’État, avait dû faire une dissolution, il n’aurait pas dû la faire en 2022, sans majorité relative. Alors qu’en 2022, on a eu l’élection et en l’occurrence, les Français nous avaient dit à ce moment là non. En tout cas, ça s’est traduit un premier avertissement quand même. C’était un souhait des Français que l’on gouverne dans une situation de majorité relative, en essayant de nouer des coalitions et des alliances texte par texte.
Et on a entendu ce message, on a passé quasiment plus d’une centaine de textes, parfois avec les communistes, parfois avec les républicains, parfois avec les socialistes, sur des enjeux majeurs, sur les moyens donnés à la justice, sur les moyens donnés à la sécurité, sur la constitutionnalisation de l’IVG, puisque le RN a voté contre, mais la majeure partie des sensibilités dites républicaines ont voté pour.
Sur la question climatique de l’énergie, on a réussi aussi à nouer des alliances. Sauf que désormais on a atteint le bout de l’exercice puisque la LFI est en train de prendre le dessus sur la nuit. Le PS qui borde encore plus qu’avant non seulement les débats, mais les travaux de l’Assemblée nationale. Le travail transpartisan était devenu impossible, mais on avait entendu ce message et on a envie de continuer d’aller beaucoup plus loin.
Je vous donne un exemple. On a investi, je crois, 400/490 ???? candidats ensemble sur les 577 circonscriptions. Eh bien, les candidats et les circonscriptions sur lesquelles on n’a pas investi de candidats, c’est là où on a des candidats qui sont des sociaux démocrates à la droite modérée, qui ne sont pas chez nous et qui, demain, pourraient travailler avec nous parce qu’ils refusent cette alliance ambigüe du nouveau Front populaire et les idées et la vision du Rassemblement national.
En ce moment même, sur les affiches de Renaissance, il est peut être mieux, apparemment, de mettre Gabriel Attal avec le candidat que le chef de l’État. Vous comprenez cette signification ? Eh bien, je la comprends très bien. On a là devant nous des élections législatives. Et la question qui est posée aux Français, c’est Qui voulez-vous pour gouverner ce pays ?
LBB : Quelle majorité et quel Premier ministre voulez vous pour notre pays ?
L.T : Il est très clair que ce soit vous avec Gabriel Attal, soit vous avez Jordan Bardella là, soit vous avez Jean-Luc Mélenchon. La présidentielle a déjà eu lieu en 2022 et les Français ont tranché en donnant un deuxième mandat à Emmanuel Macron.
Maintenant, la question pour les trois ans à venir, c’est qui voulez-vous pour gouverner ce pays, Qui voulez-vous pour organiser les Jeux olympiques ? Qui voulez-vous pour faire face à la menace terroriste ? Qui voulez-vous pour accompagner la dynamique économique de notre pays ? Et surtout, qui voulez-vous pour traiter des questions de pouvoir d’achat et d’emploi, sachant que nous avons un bilan pour nous qui est à notre avantage puisque le taux de chômage dans ce pays n’a jamais été aussi bas depuis 40 ans.
Ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui le taux d’emploi, au-delà du taux de chômage, le taux d’emploi augmente. L’employabilité augmente aussi très fortement dans le pays. On a mis en place des dispositifs pour aider des personnes qui étaient jusqu’à présent complètement abandonnées, sans emploi ni formation, en créant notamment le contrat d’engagement jeune pour les jeunes qui bénéficient d’une allocation en contrepartie de l’engagement à se mettre dans une formation ou à se mettre dans un emploi.
Cela fonctionne. Tous ces dispositifs en faveur de l’insertion professionnelle, de l’emploi et même de l’orientation, aujourd’hui, ils fonctionnent et commencent à porter leurs fruits.
LBB : On va revenir sur l’élection et faire de la politique fiction le 8 juillet. Admettons que Gabriel Attal revienne Premier ministre, quel va être le discours des 100 premiers jours, des quinze premiers jours ?
L.T : C’est déjà remettre au cœur la valeur travail, parce que c’est primordial. Et le Premier ministre a fait des annonces en ce sens. C’est à dire qu’on va notamment réduire les charges patronales sur les salaires jusqu’à 2 000 €, quand il y a des augmentations de salaire pour que les Français regagnent du pouvoir d’achat.
On va proposer aussi une baisse de 15 % des tarifs de l’électricité dès février prochain.
LBB : Pourquoi pas de suite ?
L.T : Parce qu’on est réaliste et qu’on ne peut pas vendre des illusions aux Français comme le font le nouveau Front populaire et le RN. En réalité, on sera en capacité de baisser l’électricité à compter de février prochain et donc ce sera une baisse de 15 % des tarifs pour en moyenne pour les Français.
On va aussi réduire le coût de la rentrée scolaire en faisant des achats groupés de fournitures scolaires dans la continuité d’un bilan sur le pouvoir d’achat qui est quand même fort. On a tendance à l’oublier. Mais la suppression de la taxe d’habitation pour tous, c’est nous. La suppression de la contribution sur l’audiovisuel public, c’est nous, le pass culture pour les jeunes et le nouveau passe rail pour les jeunes, c’est nous.
Et ça, c’est du pouvoir d’achat pour l’ensemble des Français. Qu’on soit jeune, qu’on soit actif, qu’on soit mais Et puis évidemment, les 100 premiers jours, ce sera aussi de nouveaux droits et de nouveaux progrès pour ce pays, dans la continuité de tout ce qu’on a déjà fait, que ce soit sur la constitutionnalisation de l’usager, la PMA pour toutes, la facilité d’accès au congé parental…
Demain on voudra notamment créer une mutuelle publique à 1 € par jour pour toutes les personnes, notamment les jeunes et les personnes à la retraite. Ils sont 1 million aujourd’hui qui ne bénéficient pas de mutuelle. On va travailler avec des mutualistes pour avancer sur ce sujet.
LBB : Alors justement, vous êtes candidat sur la deuxième circonscription, Il n’y a pas une bonne image du dernier député, Hubert Julien-Laferrière, comment redorer le blason de la deuxième circonscription ?
L.T : C’est une très bonne question que vous posez. Moi, j’étais candidat en 2022 et j’ai perdu à quelques voix face à Hubert Julien-Laferrière, qui a déshonoré la fonction de député dans sa circonscription, déshonoré par son absence, par sa transparence et par tous les soupçons de corruption qui pèsent sur lui et qui était le soutien de monsieur Julien-Laferrière depuis depuis 2022.Eh bien, c’est le maire de Lyon, Grégory Doucet. C’est le président de la métropole, Bruno Bernard, C’est la maire du premier arrondissement, Yasmine Bouagga, et qui je vois comme suppléante du candidat du nouveau Front populaire ce coup-ci, Yasmine Bouagga, maire du premier, qui ne s’est jamais exprimée sur la situation du député sortant. Je trouve cela scandaleux parce que ce n’est pas ma vision de la politique.
Ma vision, c’est le terrain, c’est la transparence et c’est l’éthique. Quand j’ai perdu aux dernières élections de peu, je décidais de créer une association qui s’appelle Confluence. En parallèle de mon engagement militant, je voulais avoir un engagement associatif auprès des Lyonnais en allant les voir, en allant voir les associations, les acteurs économiques, les habitants de la circonscription pour qu’ils puissent me solliciter quand il y avait un problème, que ce soit des problèmes de terrasse, des problèmes de recherche de de locaux pour faire de la mise en relation, des problèmes même de chauffage. J’ai accompagné des locataires d’une résidence qui payait le chauffage alors que le chauffage ne fonctionnait pas. Et ça, c’est Grand Lyon Habitat qui gérait. Donc c’est les écologistes qui sont à la manœuvre.
Et ce travail de terrain, je l’ai maintenu jusqu’à présent et c’est aussi pour ça que je suis candidat pour dire aux Lyonnais non seulement vous pouvez avoir un député efficace à l’Assemblée nationale, mais vous pouvez aussi avoir quelqu’un qui est à l’écoute, à l’écoute de vos besoins et qui est un contre pouvoir.
À Lyon. Alors la deuxième circonscription, c’est une chouette circo parce qu’il y a une mixité de public, comment fait-on quand on se présente Député sur cette circonscription pour rassembler tous ces habitants ?
Ecoutez, déjà oui en effet, c’est une circonscription qui va de deux déjeuner à la Duchère en passant par sa grand mère et la Croix-Rousse.
Et c’est vrai qu’il y a une très très belle diversité dans cette circo et moi je suis très fier d’être candidat sur celle-ci parce que tous les sujets qui tiennent à cœur aux Lyonnais sont ici rassemblés avec fierté.
LBB : Et comment fait-on quand se présente ? Député sur cette circonscription pour rassembler tous ces publics,, toute cette mixité de population ?
L.T : Ecoutez, déjà oui en effet, c’est une circonscription qui va de déjeuner à la Duchère en passant par sa grand-mère et la Croix-Rousse. C’est vrai qu’il y a une très belle diversité dans cette circo et moi je suis très fier d’être candidat sur celle-ci parce que tous les sujets qui tiennent à cœur de ces Lyonnais qui sont différents mais qui sont rassemblés avec fierté. Des sujets qui m’intéressent quand on parle de sécurité, de politique de la ville, mais aussi d’attractivité économique, de sport et de culture à la Duchère, qu’on parle de taxer la propriété de problèmes de transports, de végétalisation de la ville en cœur de presqu’île. Cela me parle aussi ! parce que j’ai travaillé à la métropole de Lyon, j’ai travaillé à l’Assemblée nationale, je suis aujourd’hui dans une startup dans le domaine de l’éducation et donc les sujets du climat, les sujets du logement, les sujets de la sécurité, les sujets de l’école, Ce sont mes sujets. C’est ce que je veux porter aussi demain comme député, si les Lyonnais me font confiance.
LBB : Une dernière phrase pour la fin de l’interview ?
L.T : Eh bien, ma dernière phrase. C’est une question piège. C’est ma dernière phrase. C’est que si vous voulez un député efficace à l’Assemblée Nationale et un contre pouvoir à Lyon, il faut voter pour moi. Les 30 juin et 7 juillet prochain !