Les monnaies locales comme alternative à la crise

Relocaliser l’économie et sortir de la spéculation : c’est le projet des monnaies locales, phénomène peu connu qui gagne de l’ampleur en France et s’offre comme une alternative à l’Euro. Préambule a un dossier spécial à venir sur l’économie sociale et solidaire.

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Elles ont l’aspect d’un billet de Monopoly et pourtant elles ont de la valeur, au moins à Romans-sur-Isère, à Toulouse ou encore dans la région de Brest. La Mesure, le Sol-violette et l’Héol sont des monnaies complémentaires ou plus communément des monnaies locales, crées pour pallier les déficiences du système monétaire actuel dans un contexte de crise globale.
Une initiative citoyenne
Depuis 2009 de nombreuses initiatives de monnaies locales ont été créés en France. Le coup d’envoi a été donné à Villeneuve-sur-Lot  où l’Association « Agir pour le Vivant » a proposé à ses habitants de changer leurs euros en Abeilles. Aujourd’hui, on dénombre une quinzaine de monnaies en circulation sur 24 départements et près d’une vingtaine sont en projet. Des monnaies dont la majorité n’existait pas il y a trois ans et dont la nette poussée s’explique par l’installation durable de la crise dans le paysage économique français.
Pour les citoyens, c’est le moyen de remettre l’argent à sa juste place, c’est-à-dire un simple moyen d’échange. Les monnaies locales visent à investir 100% des montants dans l’économie réelle en redonnant du sens à l’argent avec en toile de fond la volonté de relocaliser les échanges, favoriser l’emploi et créer du lien entre les individus.
Une économie recentrée sur l’humain
Certains, comme les utilisateurs du sol-violette à Toulouse parlent de « monnaie éthique » parce qu’elle remet le citoyen au cœur des débats et des prises de décisions sur les questions monétaires. C’est une façon de se réapproprier l’économie et de la rendre plus « humaine ». Pour Michel, commerçant à Romans-sur-Isère où on bat la Mesure, la monnaie locale apporte plus de lisibilité : « On sait où va notre argent alors que lorsqu’on achète quelque chose dans un supermarché on en a aucune idée. Il va sûrement dans une banque et très vite sur les marchés financiers ».
L’objectif n’est pas de remplacer l’Euro ni de lui faire concurrence – les monnaies locales se limitent à un territoire précis –  mais bien d’offrir une solution parallèle, une possibilité de choix aux habitants en favorisant les achats de proximité. C’est donc une sorte de Plan B en même temps qu’un pied de nez aux banques jugées amorales.
Pour aller plus loin, rendez-vous sur la plateforme Monnaies locales complémentaires

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