Les CSAPA à Lyon, un dispositif d’aide saturé

Les centres soins d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) sont au nombre de dix établissements dans le département du Rhône. Ils proposent un suivi personnalisé à environ 750 usagers par an, mais aussi à leur entourage.

Les CSAPA, ont été créés en janvier 2002. Ils ont pour objectif d’accompagner des personnes en difficulté avec leurs addictions, qui peuvent être de différentes natures. On note tout d’abord les addictions comportementales, comme celles pour les jeux d’argent, les jeux vidéos, ou encore sexuelles. Ensuite, on retrouve les addictions avec produits, qui concernent l’alcool, les drogues douces, mais aussi les drogues dures telles que l’héroïne et la cocaïne pour ne citer qu’eux. Les personnes prennent un rendez-vous durant lequel un bilan est établi, après lequel un accompagnement adapté est proposé. Ils y viennent dans l’objectif d’arrêter, ou de réduire leur consommation abusive.

Un large champ d’actions

Le CSAPA intervient auprès de la jeunesse, dans les établissements scolaires (dès le CM1), ou dans les missions locales, mais aussi dans les foyers sociaux. La prévention est primordiale pour éviter aux jeunes de tomber dans les addictions. Des discussions et échanges sur la confiance en soi et la gestion des émotions sont alors engagées. 250 jeunes ont été reçus en 2023 aux CSAPA de Lyon.

« Le secteur de l’addictologie est très varié, on reçoit du public très divers en termes d’âge et de milieu social. Contrairement à ce que l’on peut penser, on reçoit beaucoup de personnes très insérées dans la société, qui ont un emploi, des gens que l’on croise tous les jours. De nombreux usagers ont tout de même un parcours de vie très complexe, qui les a menés à des addictions. Beaucoup de personnes ont des représentations sur le public que l’on peut retrouver au CSAPA, et qui imaginent des junkys se piquant en salle d’attente », explique la cheffe de service du CSAPA, Laure Maguin.

Le centre de soins travaille avec des structures comme la Croix-Bleue, les Alcooliques Anonymes, ou encore Vie Libre. Complémentaires au CSAPA, ils orientent les usagers à suivre un processus d’accompagnement en franchissant le pas de prendre un rendez-vous. De son côté, le CSAPA oriente les usagers vers ces groupes de paroles quand les délais de prise en charge sont trop longs, comme une solution alternative.

Des moyens limités

Les CSAPA du Rhône vivent cependant une dure réalité. En effet, les usagers sont trop nombreux. La demande est donc énorme, puisque le service, financé par l’assurance maladie, est gratuit : « Nous sommes saturés, les délais d’attente sont très importants », complète Laure Maguin.

À ce jour, on compte 10 CSAPA dans le Rhône dont 7 dans l’agglomération lyonnaise. Nul ne doute que la crise actuelle qui touche les services de santé de l’hexagone impacte aussi les centres de soins, qui demandent davantage de moyens mis à leur disposition pour réussir pleinement leurs missions.

Romain Pastorino

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *