A l’occasion de l’entre deux tours retrouvez l’interview de Sarah Peillon, candidat investit par le parti présidentiel, dans la 3e circonscription du Rhône. Interview réalisée par Marine Farnole le 2 juin 2022.
Habitant et travaillant dans le 7ème arrondissement, Sarah Peillon a commencé ses premiers pas en politique notamment lors de ses études à Science Po Lyon dans le 7ème arrondissement, où elle a été adjointe et suppléante du député actuel sortant. Pour elle, devenir candidate dans cette circonscription est une évidence.
Comment allez-vous vous faire le relai des préoccupations des habitants à l’Assemblée nationale ?
Tout d’abord député ce n’est pas un job mais c’est une fonction à pleins temps. Il faut être à Paris pour voter la loi, et il faut être présent, on voit souvent des salles de réunions vides, ça ce n’est plus possible. Mais il faut aussi si on veut représenter les Français, être sur le terrain, les rencontrer régulièrement et pas que tous les 5 ans au moment des élections.
J’ai prévu de mettre en place un conseil de circonscription, c’est-à-dire des réunions qui seront à la fois en physique et en numérique selon les besoins, les envies et les attentes des gens. Ce sera une structure qui appellera tout le monde, y compris les gens qui ne sont pas d’accord avec moi, tous les habitants de la circonscription qui souhaitent participer à mon travail parlementaire. Je consulterais le plus souvent possible les choix qui seront proposés à l’assemblée nationale. Je demanderais l’avis de nos citoyens et puis je les informerais régulièrement de mon travail et j’essayerais aussi de les voir régulièrement même sans avoir d’actualité particulière, juste pour voir comment eux ils sentent le terrain, quelles sont leurs préoccupations, comment ils ressentent la vie politique française pour ensuite les jours de la semaine où je suis à Paris pouvoir être vraiment la représentante des habitants de la circonscription.
Comment mobilisez-vous la population et les jeunes à voter ?
Tout d’abord j’essaye de ne pas catégoriser les gens, j’essaye d’avoir un programme bien sûr avec des mesures qui font que certaines personnes se sentent plus concernées que d’autres en fonction des propositions. Mais sans avoir un système clientéliste en disant je vais faire ça pour les jeunes, ça pour les personnes les plus âgées et finalement de les ranger dans des tranches d’âge. Donc on va dans les quartiers et on frappe à toutes les portes, en revanche je sais que les jeunes ont des problématiques qui sont parfois différentes.
Si on veut avoir un avis représentatif des gens, il faut voir tout le monde évidemment. Après on est dans une ville qui est jeune, donc en voyant tout le monde je vois énormément de jeunes. Mais je ne vais pas voir les jeunes parce qu’ils votent pas, mais parfois je prend plus de temps pour échanger avec eux.
Quelles sont les trois premières lois que vous aimeriez porter/soutenir à l’Assemblée ?
La première, c’est une loi déjà prévue, c’est la loi sur le pouvoir d’achat qui est annoncée pour cet été, moi j’aimerais vraiment travailler là-dessus et l’approfondir.
La deuxième loi, c’est le droit à mourir dans la dignité. Aujourd’hui en France on ne peut pas choisir de mourir, il y a des gens qui ont les moyens d’aller à l’étranger, comme à l’époque avec l’avortement. Il y a aussi des gens qui connaissent le bon médecin qui peuvent choisir de mettre fin à leur vie avant de plus pouvoir parler du tout. On parle d’aide médicale à mourir et pas l’euthanasie, là on demande à mourir, on vous propose de vous aider et à tout moment vous pouvez dire stop, jusqu’au dernier moment, c’est vous qui décidez.
Et une troisième loi, c’est pour le droit des femmes, je pense qu’on a fait beaucoup de choses mais que ce n’est pas fini et que finalement il y a des lois qui sont très bien mais aujourd’hui elles sont très dures à appliquer. On a amélioré la plaide au commissariat pour les violences conjugales mais pour aller au commissariat faut déjà oser y aller, on pourrait proposer le dépôt de plainte en ligne, ça peut être fait discrètement sans que le conjoint le voit.
Que pourrait-on faire pour aider les jeunes actuellement ?
Aujourd’hui quand on est au lycée on ne connaît pas tous les métiers qui existent, on connaît seulement les métiers connus ( médecin, photographe…), il y a des métiers qui cherchent des jeunes qui pourraient embaucher mais ils ne sont pas au courant de ces métiers-là. Donc l’idée c’est d’avoir plus de liens entre l’entreprise et l’école dès le collège. Les gens des entreprises viennent présenter leur métier, et que les collégiens puissent aller voir des jobs. Les lycées professionnels aujourd’hui ça ne doit plus être des voies de garage. Il faut revaloriser et en faire des voies d’excellence. Le problème de l’emploi doit se prendre dès les questions de l’orientation.
Par rapport au logement, à la formation, au travail, que proposez-vous ?
On propose une caution publique, l’état doit se porter garant pour n’importe quel citoyen, notamment pour les jeunes qui cherchent un logement. C’est-à-dire que le propriétaire où la régis est sûr que le loyer soit payé. Et il faut aussi construire des logements particulièrement sociaux et étudiants, il n’y en a pas assez, et comme il n’y en a pas assez c’est cher. Il y a plus de demande que d’offre.
Êtes-vous favorable à un RSA jeune et une rémunération étudiante ?
Il ne faut pas faire un dispositif universel, mais cibler qui en a réellement besoin, les plus précaires, il faut apporter une aide à ces jeunes-là.
Les énergies fossiles sont vouées à devenir de plus en plus cher avec l’augmentation de leur rareté, comment faut-il repenser notre consommation énergétique ?
On propose que la France soit la première grande nation à sortir complètement des énergies fossiles, gaz pétrole charbon tous les hydrocarbures. En ouvrant plusieurs centrales nouvelles générations, mais aussi en multipliant par 10 notre puissance solaire, sur l’énergie solaire nous sommes très en retard. Mais aussi les parcs Éoliens aux larges des océans car on dispose de toute la façade atlantique, on est le pays d’Europe disposant le plus de côte avec des vents qu’on n’utilise pas. Et tout ça permettrait le mix énergétique c’est-à-dire du nucléaire, des énergies renouvelables.
Comment fait-on pour améliorer l’image et l’attractivité des quartiers populaires ?
Déjà comment est-ce qu’on change la vie de ces habitants des quartiers ? Il faut mettre en avant les mobilités de transport pour que ces quartiers soient plus accessibles et ainsi pouvoir se déplacer à son travail beaucoup plus facilement. Le fait de mettre des transports permet que ces quartiers ne soient pas enclavés, qu’ils puissent avoir accès aux loisirs. Il faut notamment remettre des commerces pour l’attractivité, l’échange, cela créer des liens sociaux. Il faut traiter ces quartiers comme tous les autres quartiers de la ville. Il faut faire confiance aux habitants du quartier et surtout le construire avec eux. À partir du moment où on a rénové l’espace, qu’on n’a permis aux gens de ne pas être bloqué dans leur quartier, qu’on leur a permis de trouver du travail, qu’ils ont accès à des commerces de qualité, naturellement l’image change.
Comment faire pour améliorer la qualité de l’air tout en surmontant les inégalités sociales ?
On va agir pour le climat sans pénaliser les plus pauvres. Les premières victimes du réchauffement climatique c’est les plus précaires, qui ont les voitures les plus polluantes et qui peuvent pas s’en acheter une autre… Il ne faut pas opposer les questions environnementales et sociales, les gens moins aisés ne polluent pas pour le plaisir et font ce qu’ils peuvent pour s’en sortir, il faut qu’ils soient aussi acteurs de ce travail pour la planète. Il faut donc accompagner sur le rachat de véhicule particulièrement pour ceux qui n’ont pas les moyens. C’est important que les politiques soient là pour les accompagner, ça peut être sur la question des véhicules mais aussi de la rénovation etc..
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Marine Farnole