Depuis l’éléction du député insoumis Gabriel Amard en 2022, le torchon brûle entre ces deux « cadors » du parti socialiste lyonnais. Jean-Paul Bret regrette le choix du maire actuel d’avoir soutenu et mis en avant le gendre de Mélenchon à Villeurbanne. Une situation qui a incité l’ancien maire de Villeurbanne à reprendre les armes.
Tout au long de sa carrière, Jean-Paul Bret a su mettre en place des stratégies politiques pour faire développer économiquement et socialement Villeurbanne. Élu depuis 1977 au sein de l’exécutif villeurbannais, Jean-Paul Bret est l’un des tauliers du paysage médiatique villeurbannais. Des valeurs partagées avec Cristina Martineau, adjointe aux personnes en situation de handicap à partir de 2020 . Cette dernière était d’ailleurs pressentie à prendre la succession du natif de Laon, lors des élections législatives de 2022. Mais à sa grande surprise c’est Cédric Van Styvendael et la NUPES qui remporte le graal. Un affront qui a du mal à passer pour Jean-Paul Bret. Il reproche notamment le manque de débats et de concertation avec les militants socialistes villeurbannais pour pousser Christina Martineau à prendre sa suite. Alors que de nouvelles élections législatives ont été programmées en juin dernier, l’ancien maire fait une annonce d’une importance capitale.
Le soir où tout bascule
Il est 21h, le 9 juin 2024, Emmanuel Macron choisit de faire la dissolution de l’assemblée nationale. Moment choisi par Jean-Paul Bret. Il prend son téléphone et appelle le maire actuel, Cédric Van Styvendael:
“J’ai appelé Cédric van de Styvendael qui était à la mairie, moi j’étais chez moi. Il restait que deux bureaux à Villeurbanne. J’attendais les résultats définitifs des européennes à Villeurbanne. On se vouvoie. Avant de raccrocher, je lui signifie que je serai candidat aux élections législatives qui suivent la dissolution. Il reste stoïque, et je raccroche”.
Voilà l’annonce choc que viens de faire l’ancien maire Jean-Paul Bret à son rival Cédric Van Styvendael. Une annonce qui à l’effet d’une bombe mais qui va très vite déchanter. Au début, certains socialistes le suivent. C’est le cas de Ali Ahamada premier secrétaire du PS a Villeurbanne. Un suivi qui prend fin le 20 juin 2024. C’est lors d’une conférence de presse où il se présente comme député que l’ancien maire comprend : aucun(e) membres socialistes qui avaient affiché leurs soutiens à l’ancien maire n’est présent pour le soutenir. Dès lors, Jean-Paul Bret comprend qu’il va être seul face au candidat Insoumis. Habitué des campagnes politiques, l’ancien maire ne se démonte pas et arrive second au premier tour avec 20% des voix. Un score relativement loin derrière Gabriel Amard qui a comptabilisé 45% des voies sur les 64,36% des participants des citoyens s’étant déplacés aux urnes.
« Cédric Van Styvandael prefère avoir Amard comme deputé que moi »
Depuis son retrait de la vie politique, il y a quatre ans; l’ancien maire peut avoir un pouvoir de nuisance que son successeur estime “bruyant”. En effet, pour son premier mandat, le nouveau maire fait de sa ville, une concurrente à Lyon mais il a plus de facilité à travailler avec Bruno Bernard que Jean-Paul Bret avec Collomb:”Avec Collomb, il fallait défendre son bout de gras corps et âme”.
Le gendre de Mélenchon a fait des pieds et des mains pour avoir cette circonscription. Ayant des grands-parents dans toute la France, notamment dans le Jura, l’Isère et Villeurbanne, il s’est imposé ou Mélenchon l’a imposé. Jean-Paul Bret déclare sur nos ex-adversaires:” C’est un clown méléchonesque, si son beau-père n’était pas là, il serait rien”.
Gabriel Amard ne jouit pas forcément d’une aura tant espérer. Le maire actuel de Villeurbanne se sert justement du député car il n’a pas avec lui de joutes verbales acérées, il redoute plutôt un de ses adjoints Laurent Legendre plus expert en politique qu’en spectacle.
“Mes 49,4% vont me servir pour une prochaine échéance”
L’ancien maire ne soupçonnait pas un retour réussi au sein de la cité villeurbannaise. Il faut également savoir que chaque voix est rémunérée, et vu le nombre de voix, cela avoisine a peu près quarante milles euros, pour financer son retour pour 2026, date des prochaines élections municipales. Un financement qui pourrait lui permettre de reprendre contact auprès de ses anciens compagnons de route, Prosper Kabalo et Didier Vullierme. Il concède également que “la ville la mieux gérée de France” est en plein laxisme.