Hélène Geoffroy, candidate investie par le Parti Socialiste, présente la liste « Ensemble avec Hélène Geoffroy, pour réussir Vaulx-En-Velin » aux élections municipales de mars 2020. Le Lyon Bondy Blog l’a interviewé.
Pourquoi vous vous êtes lancé dans ces élections et pourquoi à Vaulx-en-Velin ?
Je suis aujourd’hui maire de Vaulx-en-Velin, et la question en réalité c’est pourquoi je me représente. J’ai eu une phase de réflexion, le mandat était un projet dynamique, énergique et nous avions beaucoup d’ambitions pour la ville. Je crois que nous avons réussi un certain nombre de sujets. À la fin de ce mandat, la question que clairement je me suis posée est la suivante : l’énergie, l’enthousiasme sont-ils toujours présents avec la même intensité ? Être maire c’est une action, un état permanent d’écoute, d’attention aux habitants. Nous devons porter des projets, même lorsqu’ils sont compliqués, il faut continuer à y croire. C’est vrai qu’au vu de ce que nous avons commencé, de ce que je souhaite poursuivre avec l’équipe, j’ai pris la décision l’été dernier de me représenter aux élections et de redemander aux vaudaises et aux vaudais de me faire confiance. Cela est lié à l’idée que j’espère avoir démontré pendant 6 ans que nous pouvons changer le quotidien. L’un des enjeux de mon mandat était d’essayer de démontrer que l’action publique est utile, l’intérêt d’aller voter, que ce soit pour dire que nous sommes d’accord ou que nous sommes contre. Cela explique la création de beaucoup d’instances participatives, il fallait que les habitants reprennent la parole, qu’ils prennent des décisions accompagnant des décisions. 6 ans c’est un peu court pour inverser des phénomènes, je me suis rendu compte que les gens peuvent aimer voter : ils votent plus aux présidentielles en général. Quand j’ai fait voter les parents d’élèves sur les rythmes scolaires, l’idée était de choisir si nous restions à 4 jours et demi, ou si nous passions à 4 jours de cours par semaine. J’ai invité les 7000 parents d’élèves à voter, le père et la mère, j’ai obtenu un taux de participation supérieur au taux de participation des municipales. Les personnes se sont dit cette fois-ci ça concerne nos enfants. Ce qui m’a plu dans cet exercice, c’est d’avoir des parents d’élèves qui se motivent pour préparer les scénarios de votes, qui participent au vote.
Vous avez été investi par En Marche ?
Non, je vais être précise, je suis investi par le parti socialiste, et j’ai déposé ma liste en préfecture qui a été validée avec comme titre : parti socialiste, ça, c’est très clair. Après j’ai des soutiens : le parti radical de gauche, puisque nous étions ensemble depuis 2014. Beaucoup de listes socialistes avaient des rassemblements, surtout sur les municipales, nous ne sommes pas sur les débats nationaux, nous sommes sur des enjeux de transformation de notre ville. Pour lesquels toutes les démonstrations de bonne volonté, pour peu qu’elles partagent le projet et les valeurs essentiels, peuvent se retrouver. L’extrême droite est exclue de ce processus, c’est une évidence. LREM a décidé d’apporter un soutien, pas une investiture, je ne suis pas adhérente à LREM. En revanche, c’est la reconnaissance que sur la ville de Vaulx-en-Velin, l’équipe municipale a fait un travail qui peut être reconnu et qui doit être poursuivi. Le sujet majeur sur lequel je m’étais engagée c’était l’éducation et la jeunesse, en 2014. À partir de quelques constatations simples, nous avons une ville très jeune. 40 pour cent de la population de Vaulx a moins de 25 ans, cela veut dire près de 20 000 jeunes, avec un taux de chômage élevé.
On vous reproche de ne pas avoir construit beaucoup d’écoles pendant votre mandat ?
Alors ils ont tort, vous savez quand a été construite la dernière école ? Il y a 40 ans. Avant que je construise celles qui l’ont été pendant mon mandat. Aucun grand équipement public n’a vu le jour excepté le planétarium, sinon aucun autre équipement public majeur. Quand j’arrive aux responsabilités, les écoles sont saturées, et celles que nous avons sont vétustes, nous avons montré l’état des écoles : vous voyez les trous, la peinture. Pour des écoles de la république, vous ne pouvez pas parler de chances données à chacun, dans cette dernière, si les écoles sont dégradées à ce point. Nous avons fait un programme de 70 millions d’euros pour faire des écoles, j’ai fait une école modulaire en 8 mois pour accueillir 250 enfants. Puis j’en ai fait une définitive ; René Beauverie, donc ça fait déjà deux écoles que je construis. J’en ai une autre en chantier qui sera fini pour la prochaine rentrée, parce qu’il y a l’accroissement de la population au sud. Enfin j’ai acheté un terrain pour en faire une autre sur le prochain mandat, qui s’appelle Simone Veil. Dans un temps aussi resserré, j’ai construit plus que sur les 40 dernières années. Juste pour les écoles, j’ai également construit un poste de police municipale, refait une mairie annexe au sud de la commune, pour accueillir les habitants. Refaire les travaux de l’Hôtel de Ville. La priorité c’était refaire des écoles, avoir des conditions d’accueils dignes des enfants et accompagner la jeunesse d’où l’investissement sur le périscolaire. En fonction du nom nous pouvons être plus en difficulté pour avoir du travail, ça s’est objectivé statistiquement, même quand nous sommes diplômés. J’ai mis en place un certain nombre d’outils d’accompagnements, de mise en lien avec les entreprises, c’est finalement cette mise en réseau que nous appelons piston, quand nous sommes plus familiers, alors nous avons créé un lien avec la ville, un lien avec le sport, nous avons aussi créé un guichet des rendez-vous de l’emploi sur lesquelles sont accueillis les jeunes et les adultes. Les entreprises viennent avec des offres, nous préparons les demandeurs d’emploi et ça se voit. C’est à l’endroit où il y a la maison locale, qui est maintenant labélisée maison métropolitaine pour l’emploi et l’insertion qui est en train de regrouper tous les services liés aux questions de l’emploi. Moins quatre pour cent sur le chômage des jeunes, je le dis, c’est historique, parce qu’autour la baisse n’est pas aussi significative. Nous partions de plus haut, pour la première fois nous dépassons la tendance nationale. Nous attendons plus simplement que les entreprises viennent à nous, nous venons les chercher. Nous à Vaulx nous n’avons pas de problèmes pour avoir des entreprises, la métropole est attractive, simplement c’est la connexion entre le demandeur d’emploi et le recruteur.
C’est-à-dire que l’entreprise qui était à Vaulx n’employait pas beaucoup de vaudais ?
Même celle qui était autour, les vaudais, finalement, étaient souvent arrêtés par un certain nombre de phénomènes qui peuvent être discriminants. Là nous avons deux solutions quand nous sommes dans ce cas-là, soit nous pleurons sur notre sort, soit nous y mettons de l’énergie, ça a été la deuxième solution que j’ai employée. Avec ces rendez-vous mensuels nous avons beaucoup de mondes qui vienne sur des thématiques : nous avons des thématiques sécurités, grande distribution, une matinée spécialement dédiée aux jeunes diplômés toutes disciplines confondues, pendant plus d’un an. Et nous en observons les fruits, quand une entreprise s’installe sur Vaulx. Elles ont un service unique auxquelles elles s’adressent pour dire « voilà nous, on s’installe sur Vaulx » et nous, nous accompagnons l’installation, nous leur demandons bien sûr de recruter. Nous n’avons pas fait que ça, j’ai pris des apprentis à la mairie parce que le problème de beaucoup de jeunes c’est de trouver des alternances. Cela n’existait pas à la ville de Vaulx, moi sur les métiers municipaux je prends des apprentis, non pas forcément pour qu’ils viennent à la mairie après. Pour dire aux uns aux autres vous avez complètement votre place et endiguez ce phénomène de résignation que je trouve insupportable. Qui consiste à dire, je suis à Vaulx, j’ai grandi et suis né là-bas, je suis allé à l’école ici, je ne trouverai pas ma place. Je ne peux pas accepter. Sur la jeunesse, des questions de formation car nous avons des jeunes qui quittent l’école plus tôt qu’ailleurs en moyenne, dès 15 ans, et donc j’ai obtenu une labélisation. En plus des métiers des qualifications, autour des métiers du bâtiment, de la ville, parce que nous avons une école d’ingénieur des travaux publics, une école d’architecture, des lycées, l’ANTPE, nous sommes en train de négocier l’installation d’une nouvelle école d’ingénieur. Qui recrute juste après le bac avec l’idée que nous nous occupions des jeunes dans ce que l’État appelle bac -3 / bac + 3, c’est à dire que dès la sortie de troisième, des tutorats de grande proximité permettent de s’orienter. Nous travaillons avec la fédération du BTP qui a besoin de recruter en ce moment, pour tous les types de profils, depuis ceux qui commencent un CAP, un BEP, jusqu’au diplôme d’ingénieur. L’alternance, l’apprentissage, toutes les voies possibles de la réussite, et ce métier des qualifications il va se matérialiser avec un équipement de formation, construit derrière l’Hôtel de Ville et un partenariat renforcé avec les entreprises. Quand je dis BTP nous pensons tout de suite au métier de la construction or il y a tout ce qui est lié à l’environnement, aux paysages, à l’aménagement, à tout ce qui fait une ville, une ville intelligente et comme nous sommes dans une métropole qui se veut intelligente, je me connecte à la métropole parce que je n’imagine pas un développement en dehors du métropolitain qui est une chance aussi pour la ville.
Beaucoup de vaudais se plaignent de ne pas être connectés à l’hypercentre ?
Ça a été une de mes batailles et après je vous parlerai de l’aménagement de la sécurité parce que c’est deux autres sujets que j’ai beaucoup travaillés. Les transports cela va être un sujet central, nous sommes la seule grande ville encore, puisque nous sommes la 4e, la seule dont le centre-ville n’est pas desservi par un tramway, quand je suis arrivé aux responsabilités en 2014 cela faisait partie de mes engagements sur le transport de travailler sur la connexion avec le centre-ville. Les équipes précédentes elles avaient plutôt investi sur le développement du C3, et donc leurs énergies avaient plutôt été de rendre le tracé du C3 en site propre, jusqu’à Saint-Paul. Ça a été les travaux faits sur ce mandat qui vient de s’achever. Moi j’ai considéré que c’était bien le C3, mais que ce n’était pas à la dimension de la ville de Vaulx qui a 1000 naissances par an, sur ces 10 dernières années. J’ai alors commencé un certain nombre de négociations. Aujourd’hui, à la fin de ce mandat, j’ai réinscrit le tramway de Vaulx, au Nord, dans l’agenda.
Le Sytral écoute le maire de Vaulx-en-Velin ?
Non seulement il l’écoute, et il signe, pour deux raisons : nous sommes dans un grand programme de renouvellement urbain sur le Mas du Taureau, dont les financements étaient très clairement conditionnés et inscrits en liaison avec une ligne de tramway. Parce que les services de l’État, le Sytral, la Métropole ont signé cette convention de rue dans laquelle tout le monde s’engage à ce que nous ayons ce transport structurant. Nous allons plus loin parce que sur ce mandat, quand je suis arrivé en 2014, aucune étude n’était lancée, trois ont été lancées depuis, une d’opportunité : est-ce intéressant de faire un tramway ? La réponse est oui évidemment, y compris parce qu’avec le développement de l’Est lyonnais, nous nous préparions des congestions et des embouteillages sans nom si nous ne le réalisions pas, ce n’est pas simplement pour nous les vaudais que c’est intéressant, ça l’est plus largement. Le projet c’est de partir du T1 à la Doua, faire traverser Saint Jean, le Mas du Taureau, le centre-ville, reboucler sur le sud, elle est insuffisante. Dans le prochain plan de mandat, la majorité de la métropole sera importante, parce que c’est en début de mandat qu’ils sont votés. Tout est prêt pour qu’en début du mandat, avril,-mai quand le SYTRAL s’installe, il voit que le tram sera présent.
Et vous pensez que dans 6 ans le tramway sera présent à Vaulx ?
Oui, il sera présent à Vaulx dans 6 ans, cela fait partie des choses faisables, les études l’ont démontré, et si je mets ma casquette professionnelle, vous savez que je suis de formation enseignant-chercheur en mécanique des structures. J’apprenais cela aux étudiants, à calculer les ouvrages, donc je vous confirme que c’est faisable, dans des prix que le Sytral peut abonder. Après si évidemment, la majorité métropolitaine décide de développer le transport que sur l’Ouest lyonnais, elle déciderait de supprimer l’endroit où se développe la métropole. L’Est lyonnais historiquement c’est les salariés, c’est où sont les usines qui ne peuvent pas s’installer sur Lyon/Villeurbanne, elles installent des maisons pour les salariés. L’histoire de Vaulx-Sud ce sont les usines textiles, nous avons les grosses entreprises BTP, tout ce monde s’installe à l’Est. Donc nous avons des entreprises. Et puis quand Lyon et Villeurbanne sont devenus trop chers pour acheter c’est chez nous que sont venus les salariés. L’Ouest lyonnais est trop cher pour un primo-accédant, il y a eu un moment entre 2008 et 2014, nous avons été vus sur les schémas de développement, comme une forme de réserve foncière. Avec une accélération des constructions, dans tout l’Est, à Vaulx, mais aussi Décines, Meyzieu, Bron. J’ai dit nous freinons, dans le nouveau plan local d’urbanisme et d’habitat qui a été voté. Nous divisons par deux le rythme de construction. Construire sans faire les écoles, les gymnases, assurer la tranquillité, la sécurité publique c’est se préparer des dysfonctionnements majeurs en terme urbain. Nous souhaitons le maitriser pour accueillir les habitants dans de bonnes conditions et pour cela il faut le transport. Parce qu’après il faut que les salariés se déplacent sinon nous aurons des embouteillages. Il y a une autre ligne importante, c’est la A8 le long du BUE, qu’il faudra faire. Permettant de relier Vaulx-en-Velin, Décines, Bron, Vénissieux, Feyzin, Saint-Fons, pour éviter de passer par Lyon. Nous voulons que des morceaux soient commencés. L’idée est de faire une partie du Sud, à partir de Saint-Fons, Feyzin, Vénissieux que nous commençons. Que les études soient faites pour le boucler, peut-être qu’un mandat ne suffira pas, mais au moins le lancer.
Avec la construction de lignes de tramways, cela ne va pas augmenter les prix des loyers ?
Il y a des endroits sur Vaulx où ils sont à 1000 euros le mètre carré, cela dépend d’où on parle, nous sommes en dessous du prix moyen du mètre carré, nous sommes en train de nous transformer en ville riche. Nous sommes sur un principe simple, il faut pouvoir avoir des villes où nous avons des équilibres, une ville où il y avait près de 70 pour cent de logements sociaux, est une ville pour laquelle cela veut dire que toutes celles autour ont décidé qu’elles n’accueillaient aucune personne en situation de précarité. Vous savez, j’ai été Secrétaire d’État à la ville donc j’ai eu l’occasion de suivre les politiques liées à la loi SARU, c’est-à-dire 5les villes qui doivent faire au moins 25 pour cent de logements sociaux. Il y a un certain nombre de villes qui ont préféré payer des amendes pour ne pas faire de logements sociaux, y compris dans notre agglomération. Des lois successives ont permis de changer ça car désormais le préfet prend la main et fait construire d’office des logements sociaux. Aujourd’hui la question n’est pas de se dire si nous allons nous transformer en ville riche, nous sommes à 56 pour cent de logements sociaux, mon objectif c’est d’être à 50 pour cent. Ce qui est très haut, parce que vous devez offrir des perspectives, ce qu’il se passe c’est que les habitants de Vaulx quand ils veulent quitter un logement social parce que leur situation évolue, ils veulent aller à l’extérieur. Pendant très longtemps, les habitants qui reviennent ayant achetés au Carré de Soie, ce sont souvent d’anciens vaudais qui se sont dit enfin je trouve un produit, un parcours résidentiel qui me corresponde. Les vaudais en situation de précarité, ce que je souhaite c’est qu’ils vivent la transformation de Vaulx en quelque chose de plus positif, donc quand nous lançons la réhabilitation de 2000 logements sociaux, ce ne sont pas seulement les logements neufs qui auront le droit aux belles choses. Ceux qui sont là depuis toujours au Mas du Taureau, qui ont vécu toutes les crises du Mas, ils ont le droit d’avoir aussi des logements dignes et de beaux immeubles, et ils vivront dans un quartier dans lequel nous vivons ensemble. Parce que je fais de l’activité économique pour éviter une ville dortoir, un champ universitaire et des étudiants, du logement social, de l’accession à la propriété, du logement pas social. Des commerces et des écoles refaites, une médiathèque, cela veut dire que nous construisons les conditions du vivre ensemble, c’est ne pas se dire faisons de Vaulx une spécialité de toutes les difficultés sociales. Dans cet équilibre que je souhaite avoir, c’est cesser de voir Vaulx comme la ville réceptacle de toutes les difficultés, qui fait que les gens nous regardent de loin, parfois avec un peu de commisération, beaucoup de paternalisme, cela m’est insupportable. Pour réussir la métropole, il faut que toutes les villes jouent le jeu, toutes les villes doivent accueillir des personnes en logement social, des gens en situation d’hébergement, des réfugiés. Sinon nous faisons des territoires à plusieurs vitesses et ceux qui empâtassent ce sont les jeunes de Vaulx-en-Velin. Donc il faut que nous pensions à eux aussi et il faut que nous renvoyions une image d’une ville dans laquelle tout le monde vit bien ensemble. Cela aidera tout le monde, y compris les plus jeunes du territoire.