Dossier sur les jeunes militants de partis politiques avec le LBB – Épisode 10 – Angélique T., militante de Génération Z : « Le parti Reconquête, je trouve que c’est le juste milieu entre LR et RN »

À l’approche de l’élection présidentielle 2022, le Lyon Bondy Blog a décidé d’aller à la rencontre de jeunes militants des différents partis politiques. Pour notre dixième portrait, nous avons interrogé Angélique T., jeune militante de Génération Z.

Angélique T., caladoise (habitante de Villefranche-sur-Saône) et militante de Génération Z, s’est déplacée à Lyon pour nous rencontrer. Cette jeune étudiante de 20 ans, coiffeuse à temps partiel et en train de passer son Brevet professionnel, s’est engagée il y a peu dans la branche destinée aux jeunes du parti politique Reconquête. Mais ce n’était pas couru d’avance ; la jeune fille avoue avoir été longtemps « dégoûtée » de la politique. Celle qui a vu son grand-père devenir maire de Villeneuve dans l’Ain nous confie : « Je n’étais pas moi-même, j’étais la petite-fille du maire »

« De fil en aiguille, je me suis engagée »

Ce n’est que lorsque son copain commence à s’engager pour l’ancien polémiste qu’elle s’intéresse de plus en plus à l’action militante. « Il y avait besoin de monde pour faire des interventions, des actions et de fil en aiguille, je me suis engagée. Finalement, ça me plaît bien. » Elle ajoute qu’elle était déjà en accord avec ce parti avant même d’y rentrer. Alors que son grand-père était Républicain et Gaulliste, Angélique, elle, s’était au départ plus reconnue dans les propositions du Rassemblement National (RN) lors des élections européennes, mais ne pouvait alors pas encore voter.

« Le parti Reconquête, je trouve que c’est le juste milieu entre LR et RN, précise la jeune fille. Et comme Zemmour on le voit beaucoup sur les réseaux, j’ai commencé à beaucoup l’écouter et j’étais d’accord avec ce qu’il dit. » Selon elle, ce candidat serait plus apte à faire ce qu’il dit et ose plus dire ce qu’il pense, que la candidate du RN.

Un attachement à certaines causes

Quand nous lui demandons quelles causes sont importantes pour elles, elle répond d’emblée la sécurité. « À Villefranche, quand je termine le travail à 19h, je fais tout à pied. Je ne suis pas du tout tranquille ; une fois sur deux, je me fais arrêter dans la rue. » En tant que fille, elle a le sentiment de ne plus pouvoir sortir toute seule faire ce qu’elle veut et « en a marre ». « Et puis l’immigration, parce que ça va avec en général », s’empresse-t-elle de rajouter, à demi voix.

Voir que les femmes sont de plus en plus représentées en politique lui fait aussi plaisir. Elle pense en particulier aux mouvements féministes, même si elle préfère utiliser le terme « égalitariste », voulant ainsi préciser qu’elle souhaite que les femmes et les hommes soient au même niveau. Elle regrette que « beaucoup pensent qu’Eric Zemmour est sexiste », tout en répondant aux accusations : « Ce qui est chiant c’est que sur les réseaux, ils mettent plein de vidéos avec des moments coupés où on n’a pas le contexte. »

Agir parce qu’ « il faut le faire »

En voyant son copain faire, elle s’est dit qu’il y avait plein de causes à défendre et trop peu de personnes qui agissaient. « Mais à un moment, il faut le faire ! Au moins, si je fais, je serais légitime de râler si ça ne va pas. » Aujourd’hui, son engagement se traduit par du tractage au marché couvert de Villefranche-sur-Saône, du collage le soir et des sondages à l’entrée de la foire de Lyon, ce qu’elle appelle du sondage neutre : « Tout simplement, je demande aux gens s’ils vont voter, pour qui ils vont voter ou sinon pourquoi ils ne vont pas voter, les sujets qui les intéressent le plus etc.»

Il arrive que certaines opérations soient plus grosses. Lors de la venue d’Eric Ciotti à Villefranche-sur-Saône, des jeunes militants d’Eric Zemmour, venus aussi bien de Villefranche, de Lyon que de Grenoble, en ont profité pour brandir des banderoles « Union des droites », « toujours dans la bienveillance ». Le but est de se faire connaître. Angélique nous explique également qu’elle est montée à Paris pour le meeting au Trocadéro, fin mars, type d’événement où il y a principalement des jeunes : « Ce sont les plus engagés, j’ai l’impression ».

Le rapport avec son entourage

Au travail, elle sait que les gens parlent, mais que même s’ils non pas les mêmes idées qu’elle, ils se respectent entre eux. Cependant à l’école, elle évite d’exprimer son engagement politique car « il y a 4 ou 5 personnes issues de l’immigration, mentionne Angélique. D’ailleurs, j’ai croisé l’Algérien qui est dans ma classe pendant l’opération d’Eric Ciotti et je me suis cachée parce que je me suis dit qu’il allait me péter la gueule. » Elle nous raconte que c’est déjà arrivé à son copain de se faire cracher dessus, frapper alors qu’il tractait au marché couvert.

Quant à ses amies filles qui ont les mêmes idées politiques, elles ont peur et ne font pas d’actions. Dans ses rapports amicaux, son engagement politique n’a rien changé. Et pour cause : ses amis « pensent déjà un peu tous pareil ou sont pour Marine Lepen ». Et ceux à qui ça ne va pas, « tant pis pour eux ! ». La jeune femme nous avoue également que ses parents, eux aussi plutôt orientés vers le parti Reconquête, s’inquiètent un peu lorsqu’elle réalise des opérations.

Un militantisme qui prend de plus en plus de place

Actuellement, la jeune fille arrive, sans difficulté, à allier l’école, (soit deux jours de la semaine) son alternance au salon de coiffure et son militantisme politique. Le Brevet professionnel étant d’un niveau inférieur au Bac, diplôme qu’elle possède déjà, elle n’a pas tous les cours proposés. « J’ai mes temps-libre et je trouve aussi le temps de militer. Après je ne cache pas que c’est fatigant quand on rentre à 3 heures du matin d’un collage. » Elle assure consacrer près d’un tiers de son temps à son engagement politique, tout en précisant que c’est très certainement dû aux élections présidentielles qui approchent : « Si on ne le fait pas maintenant, on le fait quand ? »

Angélique prépare aussi, avec Génération Z, les élections législatives. Un investissement qui pourrait sans doute prendre plus de place, « mais plutôt après les études », déclare la jeune militante. « Pourquoi pas monter en grade pour les prochaines campagnes. Typiquement, l’interview qu’on m’avait proposée pour Euronews, j’ai dit non mais si j’avais eu plus d’expérience, j’aurais peut-être dit oui. » C’est important pour elle de s’engager et de s’intéresser à l’avenir de son pays, car elle appuie que « nous sommes les plus concernés ».

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