Le Transbordeur, la salle underground lyonnaise par excellence

Ce vendredi après-midi, Bruno Bernard (Président du Grand Lyon) et Cédric Van Styvendael (Vice-Président) à la culture du Grand Lyon ont organisé une conférence de presse pour faire des annonces plus que réjouissantes pour cette salle mythique. Le Lyon Bondy Blog vous refait un peu l’histoire de cette salle avec l’interview de Cyrille Bonin, directeur du Transbordeur.

Depuis 1989, cette salle, à la frontière entre Villeurbanne et Lyon (plus précisément entre le 6ème arrondissement et le Parc de la Tête d’or)  fait le bonheur de tous les lyonnais petits ou grands, vieux ou plus jeunes. Ce lieu mythique a accueilli les plus grands groupes mondiaux comme Iron Maiden entre autres. 

Ce lieu est devenu le symbole de la scène underground lyonnaise en mettant en avant la scène émergente lyonnaise, permettant également à des festivals de se développer comme l’Original, Festival Hip-Hop ( qui n’existe plus), Reperkusound, WindTower. Une salle qui peut accueillir jusqu’à 1800 spectateurs lors des grandes affluences quand les grands noms viennent du côté de la métropole lyonnaise. Le Transbordeur reste l’une des cinquante salles françaises les plus mythiques. 

Photo : Anthéa Photography

ANTHEA PHOTOGRAPHY

Cyrille Bonin, directeur du Transbordeur, répond à nos questions : 

Lyon Bondy Blog : Bonjour M. Bonin, vous êtes l’actuel directeur du Transbordeur.  Justement le Transbordeur a 36 ans. Comment fait- on pour que le Transborder passe à la quarantaine ? 

Cyrille Bonin : On va continuer déjà ce qui se passe à l’intérieur de Transbo depuis 36 ans,même si moi je ne suis directeur que depuis 15 ans, ce qui est déjà pas mal. D’autant plus que j’étais de ceux qui disaient qu’ils n’allaient pas faire trop longtemps,  puisque je considère que Transbo reste une salle dédiée aux musiques actuelles. actuelles comme je dis, et une salle un peu de la jeunesse quand même. Comment on va faire ? On va essayer de continuer l’activité qui est relativement intense. L’activité Transbordeur c’est 200 concerts par an, 150 000 spectateurs, ça fait de cette salle à l’échelle française une salle assez comparable aux salles parisiennes type l’Olympia. Par contre, ce qu’il faut maintenant continuer à faire, c’est entretenir le bâtiment et les espaces extérieurs du Transbordeur pour continuer à les transformer.

LBB : Le parc de la Tête d’or n’est pas très loin, vos voisins ne sont pas trop bruyants ?

C.B : Mais à l’inverse, on est dans des communes, si vous voulez, c’est assez marrant, parce que notre voisinage c’est soit le 6e arrondissement de Lyon,  qui est un arrondissement bourgeois dans lequel on n’a pas beaucoup de missions à mettre en œuvre,  à l’inverse avec des quartiers popu comme le Tonkin-Villeurbanne, Rillieux ou Caluire au-dessus. Là on a envie, à commencer par exemple, peut-être par proposer aux jeunes de participer avec nous à la programmation de certaines soirées de transe.  On avait déjà fait ça avec le festival que la ville de Villeurbanne avait offert de façon gratuite post-Covid  aux habitants de Villeurbanne. C’est des enjeux qui sont plus des enjeux de citoyenneté finalement  que des enjeux de faire venir des vedettes, plus qu’on le fait déjà aujourd’hui, des vedettes, il y en a bien eu assez, il y en aura bien toujours, et elles viendront toujours jouer ici.

LBB :  Les amateurs de hip-hop adoraient plus que tout, un festival qui s’appelait L’Original. Des grands noms qui sont venus, qui ont foulé la scène du transbo, comme les vedettes internationales comme GZA, entre autres. Comment peut-on redonner une dynamique un peu plus hip-hop à l’ancienne dans cette salle ? 

C.B :  Alors, c’est compliqué, c’est un très bon sujet, parce que le hip-hop aujourd’hui, ce qui est marrant, c’est que c’était un genre musical, qui était un genre musical, j’allais dire, (2:50) d’opposition un peu rebelle, et voire même un peu…  Antisystème ?  Oui, était moqué par le politique, par la sécurité, etc.

 Il se trouve qu’aujourd’hui, en termes de réalité du showbiz français, c’est un genre dominant.  Donc la question que vous posez est très intéressante, parce que comment revenir à une forme de hip-hop originelle, qui aurait des valeurs, qui seraient des valeurs Peace, Love, Unity, comme  on disait à cette époque-là. On va avoir besoin, en tout cas dans l’activité de transbo, et pas uniquement autour du hip-hop, mais d’être un lieu Peace, Love, Unity.

LBB : Comment on fait pour continuer à être moderne dans le hip-hop d’aujourd’hui ? 

CB : Justement c’est notre rôle de programmeur, c’est notre rôle de connaître les scènes locales,  c’est de notre rôle de continuer à travailler avec les jeunes équipes.

Je pense, par exemple, qu’on a actuellement une soirée qui s’appelle “Palavas”. Evidemment, elle ne ressemble pas à ce que l’Original a pu faire. Il se trouve qu’en termes d’état d’esprit, en termes artistiques, on est plus sur des choses qui aujourd’hui sont, de mon point de vue, assez novatrices et qui peut-être dans les années qui viennent deviendront un truc énorme.

Photo : Louise Mollier-Sabet

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