Le théâtre situé au 1 Place Chardonnet dans le 1er arrondissement va rouvrir début octobre, après six mois de fermeture.
Haut lieu du monde du café-théâtre lyonnais, le Nombril du mOnde rouvrira le 1er octobre après être resté fermé pendant 6 mois, un record en trente ans d’existence. Le théâtre a décidé de reprendre la programmation là où elle s’était arrêté avec la pièce “On refait les contes” : l’histoire des personnages de contes, qui cherchent à reprendre leur destin en main et connaître de nouvelles aventures.
La pièce, qui avait connu un véritable succès avant le confinement, sera jouée tout au long du mois d’octobre, du jeudi au samedi à 19h30.
Il est d’ores et déjà possible de réserver sa place.
Nous nous sommes entretenus avec Mégane Jacquet, qui travaille au Nombril du mOnde, pour prendre la température avant cette reprise. Elle a pu revenir sur la situation depuis le confinement, les projets à venir et les mesures prises par le théâtre pour limiter au maximum les risques sanitaires.
Comment avez-vous vécu cette longue période d’inactivité ?
On avait décidé de ne pas rouvrir tout de suite après le confinement parce que la situation était un peu floue, on préférait préparer la rentrée dans de bonnes conditions.
C’était bien sûr compliqué dans un premier temps de savoir vers quoi on allait, puis la troupe a pu se retrouver dès le déconfinement pour préparer une nouvelle fois le spectacle, qui a déjà été joué l’année dernière.
La troupe a-t-elle pu travailler dans de bonnes conditions depuis le déconfinement ?
Oui, tout le monde travaille bien. Deux acteurs ne pouvaient pas être présents pour la rentrée, il a donc fallu trouver deux nouveaux comédiens avec qui les choses se passent super bien. Ils ont pu répéter depuis fin mai et ils ont hâte de commencer !
Pourquoi avoir décidé de reprendre avec la pièce “On refait les contes” ?
Tout le monde était un peu resté sur sa faim. Le théâtre a dû fermer à la mi-mars alors qu’il restait encore deux ou trois mois de représentations. C’était forcément un peu frustrant pour les comédiens et pour les spectateurs, d’autant que la pièce marchait super bien et que les spectateurs étaient au rendez-vous !
On s’est dit qu’on allait retenter le coup pour la rentrée, ce qui nous permettra aussi de mesurer l’envie du public de retourner dans les théâtres, de voir si les spectateurs ne sont pas trop frileux…
Ce début de saison va être marqué par une situation particulière…Dans quelles conditions pourrez-vous accueillir le public ?
C’est sûr que c’est compliqué, après on va respecter les gestes barrières, placer les gens pour qu’ils restent par groupes… On fera au mieux et on verra en fonction des annonces et des mesures qui seront prises !
On prépare des choses, sans être sûrs de pouvoir les programmer mais on préfère être actifs et optimistes, peut-être que ça apportera des ondes positives !
Le Nombril du mOnde fête cette année ses 30 ans d’existence. A cette occasion, le théâtre voulait notamment créer un spectacle collaboratif. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce concept ?
Oui, c’est une idée du directeur Thierry Buenafuente qui souhaite mettre en place un spectacle où les gens participent un maximum, avec pleins d’idées qui viennent de partout. On a reçu quelques anecdotes du confinement par exemple. Il nous faudrait plus de matériel, donc on va relancer la machine et on verra si cela aboutit.
Pour les 30 ans, le directeur réfléchit également à un spectacle où il sera seul en scène et on aimerait organiser plein d’autres soirées et événements.
Vous avez prévu d’autres pièces pour cette saison ?
Oui, notamment celles qu’on n’avait malheureusement pas pu programmer à partir d’avril. On aimerait les jouer après On refait les contes si tout se passe bien. On a aussi fait un festival – digital, cette année – pendant le confinement, où des comédiens jouaient un bout de sketch : les spectateurs ont voté pour leur sketch préféré et le jury du Nombril du mOnde a choisi un deuxième comédien. On devrait organiser une soirée pour ces deux personnes, qui joueront leur spectacle en intégralité.
Quelle importance revêt pour vous la réouverture des lieux de spectacle vivant ?
Pour nous comme pour les autres, c’est très important de pouvoir rester ouvert et de ne pas refermer totalement. On a peur d’un éventuel reconfinement, qui serait un drame pour tous les théâtres et les autres structures de cultures. Comme pour la restauration, le confinement a été compliqué et ce serait très dur pour les petits théâtres comme le nôtre de se relever d’une nouvelle fermeture.
Surtout, il ne faut pas avoir peur de venir : si on respecte tous les gestes barrières et qu’on place bien les gens, il n’y a pas plus de risques au théâtre que dans le métro ou le train, par exemple !