Le 8 mars, la piqûre de rappel nécessaire

Parce qu’ « on ne naît pas femme mais qu’on le devient », le 8 mars est chaque année une occasion de mettre en lumière les avancées pour l’égalité des sexes. Au-delà des célébrations et des victoires accomplies, cette journée nous remémore aussi douloureusement que les inégalités persistent et que le combat pour les droits des femmes est loin d’être terminé.

En cette date, le monde marque alors une pause pour exposer les avancées et les combats qu’il reste à mener. Bien plus qu’un simple rendez-vous annuel, cette journée rappelle que l’égalité se construit et que les mentalités, elles, doivent se déconstruire. Retour sur ce jour symbolique en cette année 2025.

Une journée historique officielle

Pour fêter dignement la Journée internationale des droits des femmes, il s’agit de contextualiser son origine. Cette dernière puise ses racines au début du XXe siècle dans les manifestations en Europe et aux Etats-Unis. Ces femmes réclamaient alors l’égalité des droits, de meilleures conditions de travail et surtout, le droit de vote. Si c’est en 1909 que des femmes socialistes américaines instaurent un « National Woman’s Day » se propageant internationalement depuis 1911, ce n’est que en 1977 que l’ONU officialise cette journée. En France, elle est reconnue en 1982 sous l’impulsion d’Yvette Roudy, ministre des Droits des femmes. Cette année-là, François Mitterrand reçoit 450 femmes engagées dans divers secteurs et annonce des mesures en faveur de l’égalité, un pas gigantesque vers le dialogue. Depuis, chaque 8 mars est un moment de réflexion, de mobilisation et de revendication. Et cette année, La Journée internationale des droits des femmes 2025 aura pour thème « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ».

Ces femmes qui ont redéfini les droits et les mentalités en France

Gisèle Halimi, Philomène Magnin, et Simone Veil.

Pionnières dans leur domaine, la France a été marquée par des figures emblématiques de militantes audacieuses qui ont bouleversé les mentalités et ouvert la voie à des réformes historiques. Ce 8 mars offre l’opportunité de nous remémorer le combat de Gisèle Halimi, avocate et ardente défenseure des droits des femmes, à qui l’on doit son rôle décisif dans la vie des femmes à l’occasion du procès de Bobigny en 1972 pour la légalisation de l’avortement. Ce combat emblématique sera d’ailleurs honoré lors d’un long-métrage réalisé par Pauline Bureau, dans lequel Virginie Efira incarnera la célèbre avocate dans le film Hors la loi, déjà en production. Ici, il est évidemment impossible de ne pas mentionner son nom, Simone Veil, qui, en tant que ministre, est parvenue à faire passer officiellement la loi Veil légalisant l’IVG en 1975, aboutissement du combat mené par sa collègue. Parmi les figures lyonnaises, nous avons choisi d’honorer Philomène Magnin, première femme à siéger au conseil municipal. Par ce simple fait, elle a définitivement marqué une étape importante dans la politique locale. Son engagement a été reconnu par la ville, qui a donné son nom à une rue dans la métropole.

Des victoires essentielles, mais la lutte continue

L’année 2025 a mis en lumière le long chemin qu’il reste à parcourir pour la cause des femmes. L’affaire Gisèle Pelicot en est l’illustration poignante, glaçante, et historique. Cette femme, victime pendant des années de son mari qui la droguait pour la violer avec d’autres hommes tous plus ordinaires les uns que les autres, a choisi de lever l’anonymat et d’exiger un procès public. Son courage et sa force d’esprit ont secoué la France et le monde entier, faisant d’elle une véritable icône féministe. Depuis Gisèle, “la honte doit définitivement changer de camp”. Alors qu’une immense majorité des plaintes pour agressions sexuelles et viols sont classées sans suite en France, l’ampleur de cette affaire n’a pas manqué d’éveiller les consciences. Pourtant, parallèlement à ces avancées, les mouvements masculinistes ne cessent de gagner en visibilité, largement relayés sur des plateformes comme TikTok. Ces groupes diffusent des idéologies anti-féministes, souvent sous couvert de développement personnel ou encore de conseils en séduction. Finalement, tous ces éléments nous rappellent que le combat pour les droits des femmes, et plus encore pour l’évolution des mentalités, demeure l’un des grands défis du féminisme contemporain pour bâtir une société libérée du patriarcat.

Les événements à Lyon pour le 8 mars 2025 :


Pour celles et ceux qui souhaitent participer, nous vous présentons une liste non exhaustive des événements prévus dans la métropole lyonnaise.

Festival Essenti’elles à Vénissieux (5 au 8 mars) : débats, spectacles et rencontres sur la
place des femmes dans la société.
Femmes de Saint-Fons à Saint-Fons : exposition et témoignages mettant en avant les
parcours de femmes inspirantes.
Exposition de dessins de presse sur l’égalité des genres (5 au 31 mars, MJC Sans Souci,
gratuit)
: une réflexion en images sur les inégalités persistantes.


Sans l’oublier, la manifestation annuelle pour les droits des femmes ce samedi 8 mars, Place Bellecour, rendez- vous à 15h. Et tout le monde est invité, car il ne s’agit pas que d’une histoire de genre, c’est une histoire de justice. Le 8 mars est l’appel d’un combat collectif pour l’égalité, dans lequel chacun, à son échelle, doit contribuer.

Article signée par Clara Semard




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