L’Abeille Beugle s’envole par dessus la troisième corde au Démon d’Or

La troupe de comédiens de l’Abeille Beugle se met en scène le 28 et 29 juin au festival Démon d’Or dans un spectacle de catch.  Le metteur en scène nous a donné les ficelles de la représentation en interview. 

Est-ce que vous pourriez-vous présenter ainsi que l’association ?

Je suis Antoine Truchi, je suis metteur en scène et comédien, et je suis aussi le créateur de ce spectacle. L’association s’appelle L’Abeille Beugle. C’est une association qui a été fondée il y a une dizaine d’années pour organiser un festival du même nom qui passe tout type de musique.

Qu’est-ce qui a amené à choisir le catch comme thème ?

Alors c’est au sein du festival, au sein de l’équipe. Moi j’y suis arrivé il y a trois ans. D’abord en tant que performeur pour faire du théâtre. L’année suivante en tant que marionnettiste. J’ai créé une animation de marionnette qui couvrait tout le festival et qui représentait toute l’équipe. On faisait des scénettes pour montrer comment l’organisation se faisait, et faire connaître l’équipe. C’est-à-dire faire le lien entre le public et l’orga’. Puis le directeur du festival m’avait demandé pour l’année suivante de faire quelque chose de fédérateur pour l’équipe, et il m’a dit : “ pourquoi tu ferais pas du catch ? “. Donc ça vient de l’une de ses propositions à lui. J’ai sauté sur l’occasion.

Quelles inspirations avais-tu pour ce thème ?

Ça m’a rappelé mon enfance dans les années 80-90, avec Hulk Hogan, la WWF … Cette époque du catch où c’était très burlesque en fait. Je me suis dit que c’est un super support pour mélanger tout ce que l’on sait faire : de la musique, du théâtre, du drame, de l’humour … avec des grosses mandales dans la gueule. C’était des personnages haut en couleur. Alors qu’aujourd’hui on est plus centré sur la performance sportif, le réalisme. On tente de les faire passer pour de vrais sportifs, de vrais combattants. Alors qu’à l’époque c’était très bouffon. Au niveau technique on s’inspire du catch mexicain : la Lucha Libre. Très dynamique, plus basé sur de la voltige. Et enfin niveau musical, c’est plus le Horror Picture Show, les opéras rock des années 70.

Pour l’entraînement, vous prenez des risques ?

Oui, on est pas des grands sportifs à la base. Ça fait trois mois que l’on est dessus. On a fait des stages avec des pros pour monter le niveau physique et technique. Là on s’entraîne régulièrement depuis trois mois et tous les jours depuis un mois. C’est un sport assez risqué. Il y a beaucoup de voltiges et tu joues souvent avec les coups. Il y a toujours un risque de te casser un truc.

Les personnes qui participent dans l’association avaient-elles de l’expérience avant ?

Non, on est tous des comédiens, soit des techniciens. Certains ont leurs expériences de sport à côté. L’un d’entre nous a été rugbyman au niveau national. Donc oui là le physique il l’a. Par contre il n’avait jamais dépassé 50 cm de hauteur. Et la il s’est découvert un talent acrobatique qu’il ne soupçonnait pas. Moi personnellement j’ai été gymnaste en amateur de 14 à 16 ans. On a tous eu nos petites passes de sport, mais de base on est pas sportif.

C’est une super expérience pour nous, d’allier un sport exigent et la musique, ça créé une force de groupe qui est vraiment belle. Je connais un sociologue des années 50, Roland Barthes, qui a parlé du catch dans un texte que j’apprécie beaucoup et qui dit que le catch n’est pas un sport mais avant tout un spectacle. C’est surtout un spectacle qui est l’équivalent symbolique du théâtre antique ou des combat de gladiateurs. Ils sont là pour représenter quelque chose, représenter la justice, la vengeance, la douleur, l’échec … C’est une manipulation de symboles.

C’est ce que vous retranscrivez dans le spectacle ?

Oui, on le fait sur deux jours, avec trois épisodes par soir. C’est une histoire qui se continue et qui est plus calé sur une histoire de tragédie grec. C’est une histoire de succession, des gens qui se retrouvent après 10 ans avec des trahisons, des vengeances, de l’amour … et avec beaucoup de dérision et de second degré.

Par rapport au spectacle, depuis combien de temps vous le faites ?

Cela va être la deuxième fois que nous le faisons, mais on peut dire que celui-ci est une nouvelle version avec beaucoup plus d’exigence technique, physique. L’équipe a également un peu changé pour des questions de disponibilité car certain sont en tournée. C’est quand même une équipe de vingt personnes c’est fait du monde. On va dire que c’est la première fois que nous le faisons officiellement, on a travaillé trois mois dessus. Cette “saison” là, on est parti pour la jouer pendant une année et le but est que l’on puisse rejouer l’été prochain cette version dans notre festival et le but ultime serait de jouer au HellFest, j’adorerai.

On aime bien les festivals car on se rend compte que cela fédère vachement, souvent dans les festivals il y a peu de choses qui rassemblent les gens et nous notre série les tiens en halène sur la longueur du festival. On a constaté par exemple que certaines fois des personnes racontaient à d’autres ce qu’il s’est passé la veille d’un jour à l’autre.

Quel argument donneriez-vous pour qu’on ait envie d’aller voir le spectacle ?

L’émotion. Beaucoup d’émotions et de la surprise, notre spectacle c’est une surprise toutes les trois minutes. La peur, la douleur, l’amour, c’est cela qui est génial avec le catch c’est que cela provoque des émotions fortes et les gens ont vraiment envie d’y croire.

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