Les livreurs “bloqués” de la plateforme UberEats accompagnés de la CGT sont venus demander des explications devant les locaux d’UberEats, le 5 mars. Ces derniers, mécontents de leur traitement, ont récidivé le 12 mars en se rassemblant à nouveau afin de lancer un message fort à l’entreprise.
Il y a deux semaines, les comptes de plusieurs livreurs ont été bloqués par la plateforme, les laissant privés d’emploi sans préavis, sans possibilité de se défendre et sans accès à l’assurance chômage. La CGT UberEats semble plus que jamais déterminée à continuer les actions menées depuis quelques semaines concernant le droit du travail.
“Les livreurs se font bloquer. Après plusieurs messages demandant des explications, Uber répond des mails automatiques affirmant que leur situation serait revue, sans réelles explications” affirme Ludovic Rioux, secrétaire général de la CGT des coursiers UberEats/Deliveroo de Lyon. Depuis quelques jours, certains “anciens” livreurs d’UberEats ont vu leur compte se réactiver, mais le cégétiste ne compte pas s’arrêter là. “Les déblocages de certains ne sont pas dus à nos actions, ce n’est pas le genre de la politique de l’entreprise, c’est robotique. On souhaite uniquement un mail ou une lettre donnant réponse à nos requêtes et nos questions” souligne-t-il. Ainsi, le syndicat compte bien poursuivre les actions menées, remettant en cause les décisions prises par la société.
Irrespect des droits des travailleurs ?
Depuis de nombreuses semaines, les livreurs sont mobilisés pour dénoncer leurs conditions de travail. En décembre 2020, Rémy Ruiz, avocat des travailleurs indépendants, avait saisi les Prud’hommes pour obtenir une requalification en CDI. A ce jour, leur statut d’auto-entrepreneur les empêche d’avoir certains droits (heures supplémentaires non payées, pas d’assurance chômage, aucune cotisation sociale etc…).
Malgré une demande d’explication dans les locaux d’ Uber, la direction a seulement appelé la police pour les renvoyer. “De toute manière, ils ne donneront aucune réponse, ça voudrait dire qu’ils reconnaissent le lien de subordination, ce n’est pas leur habitude.” révèle Ludovic Rioux. Même si UberEats ne donne aucune réponse, la CGT continue le combat dans l’espoir que “les livreurs soient débloqués et sortent de cette misère.”