Lydia continue de suivre le mouvement lycéen. Entre faits et interrogations, elle nous incite à réfléchir sur l’implication de ces jeunes dans les mouvements de protestations.
Ça chauffe, ça chauffe en direct de la Croix Rousse ce lundi 18 octobre 2010. Souvenez-vous, jeudi dernier, les lycéens avaient décidé de manifester en bloquant les lycées et en faisant de nombreux dégâts. Hier, ils ont décidé de retourner dans la rue et de brûler les voitures de toute une rue : la rue de Flesselles.
La rue en a pris un sacré coup et ce ne sont ni les habitants ni les propriétaires des voitures brûlés qui diront le contraire. Elle a d’ailleurs été bloquée par les CRS, les habitants eux-mêmes ne pouvaient rentrer chez eux. L’intervention des pompiers a duré environ 45 minutes et les cours du lycée Jacques Flesselles ont été suspendus pour la journée. .
LCI a compté environ 2 000 lycéens manifestants dans les rues de Lyon. 28 d’entres eux ont été interpellés selon un communiqué de la préfecture du Rhône. Ces blocus sont annoncés pour toute la semaine.
Face à toute cette agitation, Nicolas Sarkozy reste de marbre. Au fond, on peut comprendre cette violence. Le gouvernement ne répond pas à ces manifestations qu’elles soient pacifiques ou non, alors autant frapper fort. Oui mais… Je constate tout de même qu’il est difficile d’avoir une opinion tranchée face à l’implication des lycéens dans cette manifestation. Je me demandais, dans mon précédent reportage, s’ils étaient assez matures pour réellement s’engager contre cette réforme. Il est sûr que beaucoup d’entres eux ne le sont pas car ils sont tout simplement loin de s’intéresser à la politique. En même temps, cela les touche et nous touche directement : c’est de notre avenir dont il s’agit. Et beaucoup de jeunes restent sincèrement engagés contre cette réforme. Cela dit, les jeunes sont et seront toujours une cible facile car s’ils ne disent rien « c’est qu’ils sont trop bêtes » et s’ils disent quelque chose, « ils ne sont pas assez matures pour être pris au sérieux. ». La question qu’il faut se poser est finalement celle-là : « Où en est la démocratie (demos cratos = le pouvoir du peuple) dans tout ça ? »
Lydia Benaouda