Experimental, le rappeur aux multiples casquettes

« Armes légales. Vol 1 » déjà dans les bacs, sortie d’un recueil de poèmes prévue en octobre et réalisation d’un premier court métrage… Portrait d’un artiste lyonnais créatif et touche-à-tout.

C’est dans un bar du centre-ville que le rendez vous est pris avec Hassan, alias Experimental. Un jeune homme aux allures de gendre idéal se présente. Âgé aujourd’hui de 28 ans – on ne s’en douterait pas en le voyant – c’est onze années plutôt qu’il rencontre celui qui va changer sa vie, le Rap. Ce qui n’était au départ qu’un jeu entre copains va vite se transformer en véritable passion. Hassan ne va pas se contenter de rimer, il commence à créer sa propre musique, à produire. Il n’en abandonne pas l’école pour autant, actuellement en troisième année de licence de philosophie, « passée en six ans, mais si je n’avais pas eu cette passion pour la musique j’aurais était bon à l’école », avoue-t-il en souriant. Pendant ces six dernières années, il effectue des petites missions d’intérim qui lui servent à s’acheter du matériel au point qu’actuellement, son appartement soit devenu son studio d’enregistrement.

Les choses s’enchaînent lentement mais sûrement : il fait de nombreux concerts en premières parties de rappeurs reconnus comme la Fonky Family, le Saïan Supa Crew, jusqu’à celle de Keny Arkana à l’Olympia, en novembre 2007. La scène pour lui est un « espace de vérité » et rester authentique est nécessaire : « Sur scène tu peux vite te sentir tout puissant, c’est pour ça qu’il ne faut jamais oublier d’où tu viens. »

Dans Armes légales. Vol. 1  qu’il a lui-même produit, ce sont ses 0 à 20 ans qu’il évoque, « c’est le plus sombre des trois albums », précise-t-il. Mais malgré la noirceur de la musique de certains textes, le message véhiculé reste positif, comme dans Sois fière où il évoque la difficulté d’être maghrébin et donc différent des autres en particulier à l’école. Pour ce natif des Pentes de la Croix-Rousse (Lyon 4e), « L’important, c’est de faire passer des messages positifs au jeunes, c’est le message le plus le important et la musique est un outil pour le transmettre. »

Lyon et le Rap

Encastré entre Paris et Marseille, la scène Rap lyonnaise tarde à s’exporter dans l’hexagone, ce qui serait dû, selon lui, « manquer de pertinence et de structure ». En effet, « il y a de nombreux groupes en région lyonnaise mais ils n’ont pas cherché à trouver leur propre identité et n’ont pas essayé de se structurer en créant des labels. Malheureusement, poursuit-il, j’ai l’impression que les lyonnais sont complexés. Car coincé entre Paris, la capitale et Marseille, qui est un pays. »

Rappeur mais pas seulement

Sa passion pour la musique, il veut la partager avec le plus grand nombre, mais il a d’autres flèches à son arc. Actuellement en préparation d’Armes légales. Vol. 2, en octobre, sortira son premier recueil de poèmes intituléLe Sens inverse des aiguilles d’un monstre« Ce recueil est un complément de ma musique, il représente ce que je ne peux pas mettre en chanson, j’attends de voir ce que les gens en penseront », ajoute-t-il timidement. Il va également se lancer dans la réalisation d’un court-métrage. Experimental, un artiste à suivre…

Par Karima Mebarki

 

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