Élections fédérales – interview de Christiane Constant : « il faut déjà qu’on arrive à reconquérir dans le cœur des socialistes et des militants cette fierté d’être socialistes. »

Christiane Constant, actuelle première fédérale du PS départemental, se représente aux élections fédérales du Parti Socialiste du Rhône du 23 février. Elle est élue d’opposition depuis une trentaine d’années dans sa commune Brignais.

Après avoir été conseillère régionale de 2015 à 2021, elle s’est présentée aux législatives et a été suppléante au sénatoriales. De par son parcours de militante orientée à gauche, elle est maintenant dans la NUPES avec le Parti socialiste et Olivier Faure.

(LBB) Quand vous êtes rentrée premier secrétaire fédérale, est ce que ce poste correspond à ce que vous imaginez ou pas du tout ?

Quand je suis rentrée dans la Fédération en tant que première fédérale, j’ai découvert effectivement que c’était un tout autre monde, que j’avais affaire à des sections de tout le département, alors que j’étais surtout cantonnée sur le Nouveau Rhône et qu’il fallait être très disponible, avoir énormément de temps pour d’abord comprendre tous les dossiers auxquels je n’avais pas accès en tant que secrétaire fédérale. Je connaissais ces dossiers à travers les instances fédérales, mais pas en tant qu’actrice.

Ensuite, j’ai découvert que c’était un vrai métier, un vrai métier qui demandait des compétences aussi bien juridiques que de comptabilité, de médiation, de tenir un cadre institutionnel. Au bout du compte, il n’y a qu’un seul responsable ou qu’une seule responsable, c’est la première fédérale pour les temps présent. Je suis en même temps présidente de cette association parce que c’est une association qui porte le nom de Fédération du Rhône. Je signe tout, j’ai de lourdes responsabilités et faut en permanence faire très attention, être très vigilante dans ses propos, dans ses déclarations.

(LBB) Vous candidatez pour un deuxième mandat, quels sont vos projets pour ce nouveau mandat ? Qu’est-ce que vous avez à proposer aux militants socialistes ?


D’abord, j’arrive au bout de 15 mois seulement. En général, d’un congrès à l’autre, c’est trois ans. Là, on n’a que 15 mois d’exercice de cette présidence et au bout de 15 mois, on a un bilan quand même assez exceptionnel. D’abord, il faut le dire, on a travaillé en équipe pour ceux qui ont voulu et qui ont pu s’investir. On a un bilan, on a réduit un déficit qui était quand même chronique. On a construit des locaux, on a séparé, cloisonné notre fédération et on loue des locaux, ce qui nous rapportent financièrement quand même une manne de 30 000 € par an, ce qui était indispensable.

J’ai dû être très gestionnaire aussi des ressources humaines avec des mises à la retraite, etc. Un travail auquel je m’attendais pas du tout parce que le militantisme sur le terrain, c’est autre chose. On défend des idées, on défend des convictions, on essaye d’être persuasifs pour justement amener vers nous des habitants, des sympathisants. Et là, c’était un tout autre travail. Donc, on arrive avec un bilan très positif que j’ai exposé dans ma newsletter dans le cadre de cette campagne pour obtenir des voix et réussir cette future échéance électorale.

Nous allons créer surtout, si vous voulez, une après ces 15 mois de travail très absorbant où nous avons fait de la politique sur le terrain avec les présidentielles et législatives, nous allons redonner notre vie à cette fédération en créant un accueil des nouveaux adhérents, un accueil des nouveaux militants, un accueil régulier des sections tous les trimestres pour recréer de la camaraderie et de la convivialité. Parce qu’avec le Covid et tout ce travail fait en visio, on a affaire à des écrans souvent noirs. Ce n’est pas du tout la même relation que nous avons sur le plan humain. Nous allons donc aussi ouvrir notre newsletter aux sections pour qu’ils aient droit à la parole, parce que ça, c’est quelque chose, je trouve, qui manque.

Et puis, nous allons surtout et aussi apporter une réflexion et une culture politique dont on a vraiment besoin aussi et qu’il faut entretenir, qui s’est vraiment perdue au fil des ans, parce que le Parti socialiste a été quand même aux commandes pendant très longtemps.
Nous allons créer… Moi, ce que je propose et ce qui est très original qu’aucun autre candidat ne propose, c’est une université socialiste fédérale pour élever le niveau culture politique. Et ça, je travaille beaucoup avec le groupe de jeunes militants socialistes.

(LBB) Vous arrivez à recruter beaucoup de jeunes ?

Oui, actuellement, nous sommes autour de la cinquantaine et je vois, ils ne sont pas tous actifs parce qu’ils viennent des facs, ils sont en études, mais là, je vois, je n’ai pas envie de j’ai une vingtaine de jeunes qui soutiennent ma candidature et c’est inédit au niveau de la Fédération.

Donc, nous allons déclencher une dynamique de culture politique autour de débats aussi bien économiques que de l’histoire du Parti socialiste, d’où je viens et où je vais en tant que militant socialiste, pour que chacun ait des repères vraiment et être fier de ce que nous avons perdu. Hier soir, on était encore en réunion, le Front populaire, c’est nous et maintenant, c’est le Rassemblement national. Donc, il ne faut pas se tromper d’adversaires.

Mes adversaires aujourd’hui à la Fédération du Rhône, collectivement, c’est tout le développement du Front national. Il faut qu’on reconquête des quartiers populaires qui sont complètement laissés tomber par nos camarades parce que voilà, on a vu que ce domaine a été abandonné et il faut absolument que nous refassions un travail collectif sur cette culture d’être fiers d’être socialistes parce qu’on a perdu quand même.


(LBB) Comment vous allez faire ? Vous allez créer des équipes qui vont aller sur le terrain, notamment dans les quartiers populaires ?


Il faut d’abord reconstruire l’idée de ce que c’est qu’être socialiste. Vous savez, ça fait trois, quatre ans que nous sommes mis au banc de toute l’action de la gauche, parce que 2017 est le départ en marche des socialistes éminents qui nous ont énormément fait du mal, il faut bien le reconnaître. Et donc, il faut déjà qu’on arrive à reconquérir dans le cœur des socialistes et des militants cette fierté d’être socialistes. Et ça, on est en train de le faire au sein même de la NUPES. Depuis qu’on a cette NUPES, qui est un véritable outil de travail à gauche. Nous avons fait une centaine d’adhérents et au niveau national, il y en a plus de 2 000 qui sont revenus, qui étaient partis soit chez LFI, soit nulle part et qui sont heureux de revenir parce qu’ils sont fiers d’être socialistes à gauche.

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