Vendredi 5 juillet, le collectif « Jamais sans toit » organisait une manifestation devant l’école Jean Moulin à Bron, afin d’aider des enfants scolarisés dans l’école n’ayant pas de foyer, en portant une banderole « Ici des enfants dorment dehors, un toit c’est un droit ». Mais avec la fermeture de l’école, ce sont de multiples problèmes créés qui n’ont pas de solutions.
Ce vendredi 5 juillet, le collectif « Jamais sans toit » et la Fédération de Conseils de Parents d’Elèves, se tenaient devant l’école Jean Moulin à Bron pour aider des enfants qui y sont scolarisés et qui n’ont pas de logement. Une pétition qui tournait devant l’école a recueilli une centaine de signatures de la part de parents d’élèves et d’enseignants.
Ce sont cinq enfants d’une même famille, dont le dernier a deux ans, et trois qui sont scolarisés à l’école Jean Moulin à Bron et qui n’ont pas de logement depuis 3 mois.
Ils vivent dans une tente, à proximité de la cour de l’école. Le collectif « Jamais sans toit » et l’association « Deme-so », qui aident les sans-abris et les personnes en situation de précarité, ont voulu aider. Ils ont entamé plusieurs démarches pour loger la famille, sans succès. La FCPE ainsi que les parents d’élèves et les enseignants ont beaucoup contribué aussi en donnant de la nourriture, en payant des nuits à l’hôtel et en achetant une tente plus grande.
Si la famille est touchée par toutes ces petites actions, elle est également gênée de recevoir argent et nourriture. Elle aimerait bien pouvoir se débrouiller toute seule et être en autonomie selon Isabelle Manet, présidente de la FCPE et à l’origine de la création de « Jamais sans toit » sur l’école Jean Moulin.
Nourriture et douches payées par la mairie
La famille peine en ce moment, avec la canicule. Située sur un terrain vague, la tente n’a pas d’ombre. Malgré la chaleur, les enfants peuvent quand même boire dans les toilettes du stade Léo Lagrange ouvert toute la journée. Ils peuvent également y prendre des douches, deux à trois fois par semaine. Mais il y a trois mois, c’était sous la pluie et dans le froid que la famille devait dormir.
Jusqu’à maintenant, pour pouvoir se nourrir, la mairie payait la cantine aux enfants.
En mai, la mairie a déboursé 34 euros pour payer les repas. Mais avec les grandes vacances, l’école va fermer et donc la cantine. La famille ne sait pas quoi faire si la cantine ferme. En plus d’inquiéter ces parents, ce sont également les autres parents d’élèves qui se posent des questions.
Une situation inadmissible selon les parents
Arrivée en France il y a trois ans, la famille a d’abord été logée à La Part-Dieu en tant que demandeurs d’asile. Finalement délogée, elle a pu être hébergée durant l’hiver dans un foyer d’urgence hivernal à Bron. À la fin de la trêve hivernale, les familles ont été relogées exceptée celle-ci. Et cette situation est honteuse pour Florence Roques, membre de la FCPE de l’école et administratrice de la FCPE du Rhône. Elle a déclaré : « C’est inadmissible que la préfecture mette des gens sur le trottoir ».
La famille s’est donc placée à proximité de l’école pour continuer à scolariser les enfants car c’est très important pour eux. En plus de l’aide des associations et des parents, la famille va aux Restos du Cœur ou la Soupe populaire deux fois dans la semaine. Elle appelle pratiquement tous les jours le 115, le numéro d’urgence pour les sans-abris. Si c’était déjà difficile jusqu’à maintenant, la fermeture de l’école complique encore plus la tâche.
« Une souffrance psychologique pour les parents et les enfants »
Si ce n’est pas simple pour la famille en question, c’est également difficile pour les parents d’élèves et les professeurs. Pour autant, les professeurs ne laissent pas sentir la souffrance des élèves, et il n’y aucune différence entre les élèves. Mais ce n’est pas assez. Les parents sont contents que la mairie paye la cantine et que des policiers passent parfois voir si tout va bien. Mais ils voudraient que la mairie leur trouve un logement local car les enfants ont commencé à tisser des liens et ne voudraient pas devoir tout recommencer. Selon Lily Tse Ve Koon, parent déléguée suppléante et présente dans le collectif « Jamais sans toit », c’est une « non-assistance à personne en danger ». Et ces éléments créent une « souffrance psychologique » pour les parents et les enfants. Pour essayer de faire avancer les choses, Isabelle Manet a créé une cagnotte Leetchi qui a déjà récolté 400 euros. Il n’y a pas d’objectif particulier, mais il faudrait que les dons se poursuivent. S’il n’y a plus rien à donner le mois prochain, ce sera un gros problème. Surtout avec la fermeture de l’école, les parents se demandent si la mairie va encore contribuer durant les vacances.