« De l’ombre à la lumière », les jeunes artistes vaudais s’expriment

Du 15 au 22 Janvier avait lieu à Vaulx En Velin des castings pour sélectionner les futurs talents qui devront porter un projet de comédie musicale hip hop vaudaise s’intitulant « De l’ombre à la lumière ».

 Ce Samedi 22 Janvier ne sera pas un jour comme les autres pour toutes ces demoiselles et tous ces damoiseaux  âgés de 13 à 21 ans originaires des quartiers de Vaulx en Velin. Ils commencent déjà à se s’échauffer sous le regard des parents et des autres concurrents en chauffant doucement la salle et en faisant monter la pression. Pour ce concours ils devront chanter, danser ou même slamer selon leurs goûts et leurs talents avec toujours un fond musical hip hop. Ces jeunes devront jouer comme des professionnels, et tous seront jugés comme tels.

Ce projet est mené par le Collectif Eklipse. Un groupe né de la réunion de quatre associations culturelles : Vaulx Première Planche (théâtre, mise en scène), les Shaman Productions (composition musicale et vidéo), les Révolutionnaires (chant) et enfin une association de danse. Ils pourront ainsi déceler les facultés des différents candidats suivant la spécificité de chacun des membres du jury. Et tous souhaitent faire une comédie entièrement hip hop (fait très rare en France) avec des acteurs exclusivement Vaudais.

Pour la première fois, des petits de 13 ans pourront côtoyer les jeunes de 21 ans dans le même projet musical. Pourquoi aller jusqu’à 13 ans ?  Car « trop souvent écartés des castings », ces derniers restent une valeur emplie d’énergie, de bonne volonté, et surtout de « talents encore inexploités ». Les Eklipse ont voulu leur laisser unechance de s’exprimer en leur donnant l’occasion de vivre un petit bout de leur rêve artistique. C’est aussi un moyen de « les pousser à rester performants et à leur donner de l’ambition » et de leur apprendre surtout l’utilité d’un travail acharné.

Ces petits restant en relation avec des collègues venant d’autres milieux, s’exprimant de manière différente, ils pourront s’ouvrir l’esprit et découvrir de nouvelles cultures et de nouvelles personnalités et même découvrir une nouvelle facette de leur propre personne qu’ils commencent à découvrir à cet âge.

De nouvelles idées pourront commencer à germer, ils deviendront de plus en plus indépendants en évoluant par eux-mêmes grâce notamment aux divers ateliers organisés (R’n’B, théâtre, dance etc .). De cette manière le collectif espère que ce nouvel état d’esprit  leur permettra de sortir de la « mentalité Rohff, cette mentalité des quartiers » dans lequel chacun reste serrer dans sa propre personnalité sans s’intéresser à la différence et à d’autres styles musicaux utiles pour leur futur carrière artistique.

Et pourquoi ce ne sont que des Vaudais qui composeront cette œuvre artistique ?

Car ailleurs, il n’y avait pas les talents que recherchent les membres du jury, et ils ne voyaient  « pas l’utilité d’aller voir autre part que dans leur ville » en sachant que Vaulx-en-Velin est déjà une ville pleine de ressources diverses et diversifiées encore vierges de toute découverte. De plus, il était important de changer cette image si terne et violente de « 3ème ville la plus pauvre de France » et de prouver que Vaulx n’est pas une ville seulement peuplée de « racailles » et organisée par une anarchie présidée par un chaos catastrophique.

De plus le scénario basé sur des récits de vies Vaudaises permet aux acteurs de rentrer plus facilement dans la peau de leurs personnages respectifs. Mais le but est également que « n’importe quel spectateur puisse s’identifier sans difficulté à un des personnages », au moyen d’arts divers utilisés.

Le Collectif Eklipse et toute leur équipe vous donnera rendez vous pour la première du spectacle Vaudaise en Juin. En attendant, tous les samedis après midi, des dizaines de jeunes vont s’entrainer et s’articuler ensemble autours de ce projet qui permettra, je l’espère, à Vaulx En Velin de passer « De L’ombre à la Lumière ».

Sofia Azzedine

Etudiante à l'Institut d'Etude du Développement après un parcours du combattant passé dans les méandres de la Science Politique, entre la Sociologie et le Journalisme et les Langues Etrangères. Je souhaite toujours explorer ces banlieues plurielles méconnues et mal traitées pour jeter au sol ces préjugés. Tout cela, pour éluder toute l'humanité vivace qui existe dans ces régions de la différence et de l'indifférence et faire parler cette jeunesse silencieusement bavarde.

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