Clément Charlieu, un nouvel élan pour Villeurbanne – Partie 1

Candidat Un Nouvel Elan pour les élections municipales de Villeurbanne, Clément Charlieu veut redonner du dynamisme à la ville. Le Lyon Bondy Blog l’a rencontré. 

Pourquoi vous êtes-vous lancé dans cette élection ? Pourquoi Villeurbanne ?

Pour répondre à cette question, je vais me permettre de faire une réponse très nombriliste pour vous dire qui je suis. Je m’appelle Clément Charlieu, j’ai 34 ans et j’ai fondé Un Nouvel Elan qui est un mouvement citoyen que nous avons créé à l’été 2017 peu de temps après l’élection d’Emmanuel Macron. Nous ne nous revendiquons pas du tout comme une émanation de LREM. En revanche cela nous a quand même inspirés dans le sens où nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une possibilité de secouer le paysage politique, ce qui a été finalement la principale caractéristique du Macronisme. Notre approche était inverse par rapport à ce qu’a effectué Emmanuel Macron avec LREM, qui lui a pris le pouvoir par le haut pour aller l’infuser vers la base. Nous, nous nous sommes dit que nous allions tenter à notre niveau, à l’échelle citoyenne, à la base de la pyramide, pour faire remonter les idées et les informations. C’est ce pourquoi nous avons fondé Un Nouvel Elan. C’est une association, pas un parti politique à ce jour, qui est basé sur Villeurbanne. A titre personnel, Villeurbanne est une ville qui compte pour moi. Je suis président fondateur de Un Nouvel Elan, on était cinq cofondateurs à la base et aujourd’hui nous avons bien essaimé puisque nous sommes en capacité de nous présenter à l’élection municipale dans une ville de 150 000 habitants, en moins de trois ans, sans être un parti politique. Cela est déjà un premier motif de fierté.
Et, en l’occurrence, pourquoi Villeurbanne ? Parce que mon grand-père y est né, il y a quasiment un siècle. C’est une ville un peu mythique à mes yeux, qui a compté dans ma jeunesse puisqu’il m’en a beaucoup parlé. Je me suis installé dans la région Lyonnaise en 2014, après avoir pas mal bougé auparavant. Je revenais d’un peu plus de cinq ans d’exercice professionnel à l’étranger. Donc, je me suis installé à Villeurbanne, j’y ai fondé Un Nouvel Elan avec d’autres personnes. On s’est dit que c’était une ville qui pouvait être un terreau favorable à l’expression citoyenne, il y a beaucoup d’associations à Villeurbanne. Et nous avions eu envie de lancer l’idée d’Un Nouvel Elan avec cette démarche citoyenne d’ouverture du parcours électif et de montrer que cela était possible pour des citoyens non encartés, non issus d’un parti politique, de pouvoir mener des combats politiques, à l’échelle d’une commune aussi grande qu’elle soit.

A Villeurbanne, quels sont, selon vous les chantiers prioritaires ?

Encore une fois, je vais peut-être vous parler rapidement de la genèse d’Un Nouvel Elan ou en tout cas de ce pourquoi nous avons prétendu pouvoir nous engagés à cette élection municipale. Pendant plus d’un an et demi nous avons sillonnés les quartiers de la ville, à la recherche d’informations concrètes sur ce que ressentes les villeurbannais. Sur ce que sont leurs priorités, ce que sont leurs préoccupations et, finalement, ce que sont les grandes idées ou les grandes orientations qu’ils aimeraient voir porter dans leur ville. À l’échelle de leurs quartiers ou à l’échelle de la commune. Ce qui a émergé de cette consultation citoyenne qui s’est finalement acté sur la récupération et la collecte d’environs un millier de questionnaires, ça été qu’il y avait quatre grands sujets qui apparaissait comme majeurs et fondamentaux. A savoir, dans l’ordre, l’écologie et l’environnement à l’échelle urbaine. La sécurité et en particulier tout ce qui attrait à la lutte contre les incivilités. Les transports et les mobilités qui là, sont plutôt du ressort métropolitain, mais qui peuvent avoir un impact quotidien dans une commune, même si elle est intégrée dans la métropole de Lyon comme l’est Villeurbanne. Et la quatrième thématique, c’est l’éducation. Donc sur la base de ces quatre grandes thématiques, nous avons commencé à vouloir challenger les habitants et leurs demander de nous apporter leurs contributions, leurs idées sur ce qui devait être préservé et ce qui devait être modifié ou en tout cas amandé. C’est ce que vous retrouvé en partie ici, sur notre profession de foi, qui est notre feuille de route pour le mandat 2020-2026, avec l’écologie, la sécurité, l’éducation et les transports, entre autres. Sur la base de ces grandes thématiques nous avons commencé à étoffer notre projet. Et finalement, parce que nous avions compilé suffisamment d’informations et suffisamment de visibilités concrète sur ce que veulent les villeurbannais, nous nous sommes dit : nous avons là le terreau et la matière pour présenter un projet qui correspond aux aspirations des villeurbannais. Et voilà pourquoi, en l’occurrence, nous avons su étoffer notre projet jusqu’à pouvoir présenter notre candidature à l’élection municipale du 15 et 22 mars prochain.

Pouvez-vous me citer, en exemple, un des projets, que ce soit en écologie ou en éducation, que vous allez proposer dans votre programme ?

Nous nous sommes fait connaitre il y a de cela quelques mois, lorsque j’ai annoncé ma candidature en septembre 2019, sur le projet de la reforestation de Villeurbanne. Au début ça été vus un peu comme quelque chose de très gadget et marketing. Sauf que nous avons élaboré cette proposition concrète et forte au point de proposer un plan canopée, qui consisterait sur dix ans à planter, ou replanter, 11 750 arbres. Cela à l’échelle d’un mandat plus deux tiers d’un mandat. On commencerait par un premier plan en cinq ans, un plan quinquennal avec une vrai accélération et 7 500 arbres à planter dans Villeurbanne et on continuerait sur les années suivantes avec 3 750 arbres. Nous nous sommes inspirés ici de ce qui s’est fait à Montréal, puisque c’était en fait une demande de la part des villeurbannais, qui ont, pour beaucoup constatés qu’il y avait un manque d’espace vert par rapport aux espaces gris de la ville. Pourquoi nous proposons la reforestation ? Parce que, à la base, il y a ce constat d’une très forte bétonisation sur les dix dernières années à Villeurbanne. Il faut absolument inverser la courbe du béton et faire en sorte que toute ces constructions, nécessaires ou non, ne soit pas la norme, dans les 10-20 prochaines années, nous voulons rééquilibrer la balance, rapporter un équilibre et remettre du vert en ville, remettre de la nature. Le constat, aussi, des villeurbannais, est que la nature manque et qu’elle ferait du bien. On sait que la nature, fait du bien, moralement. Elle fait du bien aussi physiquement parce que cela permet de respirer, notamment l’été lors des très fortes chaleurs. Et tout simplement elle apporte un cadre de vie plus épanouissant. C’est vraiment une mesure très forte que nous avons porté depuis des mois, la reforestation de Villeurbanne qui s’appuie sur un plan canopée que nous avons chiffré, que nous estimons de l’ordre de six millions d’euros en termes d’investissement et de coût d’entretiens, et qui est tout à fait faisable à l’échelle d’une commune dont le budget est de 185 millions d’euros, à l’années. C’est une mesure, mais je pourrais vous en citer d’autres.

Donc, pour les financer, cela serait directement avec l’argent de la commune. Vous n’allez pas engager de nouveaux plans de financement ?

Nous n’avons pas l’objectif de lancer de nouveaux impôts à Villeurbanne. Il y a un constat, qui est à mettre au crédit et cela fait peut-être partie des points forts que j’allais citer dans votre dernière question. Il y a une gestion de la ville qui a été très rigoureuse, avec ses bons et ses mauvais côtés. Le bon côté c’est qu’effectivement la ville est très peu endetté. Aujourd’hui la capacité de désendettement de Villeurbanne se porte à 1,5 ans. C’est extrêmement faible à l’échelle d’une commune de cette taille. Il y a des villes comme Paris ou Lyon qui sont endettées à échelles de huit ou dix ans de remboursement. Là, il y a ce bon côté de dire : « la ville est saine financièrement ». Sauf que, malheureusement on ne gère pas forcement une collectivité comme on gère une entreprise. Pour ma part je suis chef d’entreprise dans le privé, donc je sais ce que c’est un P&L (profit and loss) et en vérité les sous-investissements d’aujourd’hui font qu’il y a un sous-équipement. L’idée est de pouvoir se donner quelques marges de manœuvres financièrement et de pouvoir recourir à l’emprunt, notre objectif est qu’à l’échelle du mandat on puisse suffisamment investir pour rééquilibrer les équipement publiques, rééquilibré aussi ce besoin en nature, qui existe et qui est lattant. On peut aller jusqu’à 2,5 ans de capacité de désendettement, pas plus, à l’échelle d’un mandat. L’objectif étant aussi de ne pas trop taper dans la dette, mais de tout de même pouvoir se dire qu’il y a des marges de manœuvre. La ville est bien gérée, mais on peut augmenter le recours à l’emprunt. Et nous le ferons, car nous ne sommes pas des magiciens qui allons sortir l’argent de nos poches. L’argent, il est disponible, il y a des liquidités à l’échelle des collectivités et on peut l’utiliser mais, encore une fois, investir aujourd’hui c’est éviter d’avoir à trop investir demain. Si on investit dans un plan canopée à dix ans, on sait qu’il y aura des bénéfices qui seront incroyable, ne serait-ce qu’en termes de qualité de l’air, en qualité de vie, dans la ville de Villeurbanne. Investir aujourd’hui permettra d’éviter, demain, d’avoir à surinvestir pour compenser quelque chose qui aura posé un énorme problème, peut-être dans cinq à dix ans. Il faut le faire maintenant, c’est une nécessité. On souhaite aussi investir pour plus de sécurité dans cette ville, ce n’est pas une mesure qui est considéré comme étant de droite, parce que tous les candidats aujourd’hui se sont positionnés à Villeurbanne, avec l’objectif d’augmenter les effectifs de police municipale qui sont incomplets à l’échelle d’une ville de 150 000 habitants. Mais nous, outre le fait que nous avons dit : « il faut augmenter les effectifs » nous avons qualifié cette augmentation des effectifs. Car parmi les grandes priorités qui ont été affirmées par les villeurbannais dans cette collecte d’informations dont je vous ai parlé, il y avait notamment le trafic de drogues, les rodéos urbains et tout ce qui est dépôts et stationnements sauvages qui posent d’énormes problèmes dans notre ville. Nous avons l’ambition de créer des unités ou des brigades spéciales dédiées qui vont s’occuper spécifiquement de la lutte contre ces incivilités et notamment contre le deal de drogues. Nous proposons la création de brigades canines mobiles qui vont tourner jours et nuits pour aller traquer les dealeurs. Cela nécessite évidement une augmentation des effectifs et donc des investissements dans la police municipale. Mais cela nécessite aussi de pouvoir mettre sur le terrain les bons moyens qui permettrons aux policiers d’effectuer leur mission. Et derrière cela, il y aussi la nécessité selon nous d’améliorer encore la concertation qui existe entre les différentes instances. Le maire a un pouvoir d’interpellation du préfet et du ministre de l’intérieur pour augmenter les effectifs de police nationale. Aujourd’hui ces effectifs sont en baisse significative. Or, la police municipale ne peut pas tout. Il faut augmenter les effectifs de police municipale de manière raisonnable et qualifié. Mais aussi, interpeller les pouvoir publiques au-dessus, pour pouvoir avoir d’autres unités qui viennent renforcer le sentiment de sécurité qui est nécessaire à Villeurbanne et qui est parmi les priorités les plus importantes.

Et pour fiancer ces nouveaux effectifs, vous allez avoir recours à quoi cette fois-ci ?

À l’emprunt. Ce sera toujours dans le cadre de cette politique publique de la ville où de toutes façons, nous savons qu’il est nécessaire d’investir pour les Villeurbannais. Ce n’est pas une manière dispendieuse de faire de la politique, c’est simplement se dire qu’il existe des marges de manœuvre et qu’elles sont aujourd’hui indispensables. Nous devons les utiliser pour une raison très simple qui est que, aujourd’hui, les problèmes identifiés par les villeurbannais nécessitent que l’on réinvestisse pour l’environnement urbain, pour la sécurité, pour des temps périscolaires adaptés, on pourra y revenir, cela fait partie des mesures phares de notre programme. Nous ne sommes pas dans un objectif d’endetter la ville sur 100 ans. Nous sommes simplement en train de nous dire qu’il existe des marges de manœuvre, parce que la ville a été trop bien géré à notre goût et que finalement les investissements qui n’ont pas été faits amènent les problèmes d’aujourd’hui.

Si l’on devait faire un bilan de Jean-Paul Bret ?

Qu’est-ce que je peux vous dire sur Jean-Paul Bret ? Il a été l’incarnation du socialisme municipal, il s’est inscrit dans la lignée de Charles Hernu et de ses prédécesseurs notamment Gilbert Chabroux et Raymond Terracher qui ont exercé pendant les années 90. C’est une pratique du pouvoir que moi je n’ai pas connu, puis-ce que je vous l’ai dit, je suis arrivé en 2014 à Villeurbanne. Pour autant, les retours terrain que j’en ai sont extrêmement mitigés au sujet de Jean-Paul Bret. Ce n’est pas à moi, forcement, de tirer le bilan de ses trois mandats, de 19 ans de pouvoir en tant que maire. Ce sont les villeurbannais qui tire ce bilan-là. Le bilan est contrasté, certains vous dirons que c’est un bon maire car il a favorisé l’essaim d’associations dans notre ville, il a favorisé la diversité culturelle, il a été également un promoteur actif de l’immobilier villeurbannais avec bonheur ou non. Donc ça, ce sont les retours plutôt positifs que j’ai reçu sur le terrain. Par contre, justement, il est perçu comme un maire qui a laissé pourrir la situation d’un point de vue de sécurité et de sentiment de tranquillité publique. Très clairement vous allez dans tous les quartiers de Villeurbanne, même au Gratte-Ciel, les gens vont vous dire qu’ils ne se sentent plus du tout en sécurité. Encore une fois, je ne suis pas dans une dérive droitière ou identitaire ; c’est un constat. Et c’est un des enjeux très fort de cette campagne. Villeurbanne est une ville avec soixante points de deal, voire plus. Ce n’est pas normal. C’est une vraie plaque tournante. De la même manière, il y a ce sentiment d’impunité des délinquants. Ils sont dans les rues, ils font ce qu’ils veulent, ils sont parfois interpellés mais ils sont très vite relâchés. Aujourd’hui les Villeurbannais en ont marre de ce sentiment d’insécurité permanant qu’ils ressentent. De la même manière, on parlait de la nécessité de ramener de la nature en ville, parce que Jean-Paul Bret s’est lui-même définis comme un maire bâtisseur. Il a beaucoup construit à Villeurbanne. Et en l’occurrence, pour les villeurbannais, c’est probablement trop. Donc, voilà le bilan que je peux vous tirer, avec les plus et les moins, mais c’est une question à laquelle je répondrai après. Ce sera des redits, j’en suis navré.

D’un point de vue plus global, comment vas se gérer, si vous êtes élu, la relation entre le président de la métropole et vous en tant que maire de Villeurbanne ?

Quel que soit la coloration politique du président de la métropole, si je suis élu maire de Villeurbanne, je souhaite que ces relations soient pacifiées. Pour plusieurs raisons. D’abord, justement, lorsque Gérard Collomb était président de la métropole en particulier, la rivalité entre Jean-Paul Bret et lui a malheureusement empêché Villeurbanne de pleinement s’intégré dans la métropole de Lyon. Regardons la situation de Villeurbanne. C’est la deuxième plus grande ville de la métropole de Lyon, 150 000 habitants. C’est aussi une ville dont le positionnement géographique est quasiment central, au niveau de la métropole. C’est une ville qui compte, qui est pleinement intégré au point d’être considéré parfois à tort, à mon avis, comme le dixième arrondissement de Lyon. C’est une ville qui est, quand même, bien desservit en transport en commun, il y a également le sujet de tramway, qui est un sujet très clivant dans cette campagne au niveau du T6, nous pourrions y revenir. Donc à mon sens, peu importe la couleur politique du président de la métropole, si je suis élu maire, je m’engage, personnellement à ce que les relations soient pacifiées. Que l’on ne soit pas dans une confrontation permanente, mais justement dans une construction, parce que Villeurbanne doit pleinement reprendre sa place dans la métropole. Aussi parce qu’il y a de grands enjeux. Il est question pour certains candidats et je soutiens cette démarche qui n’est pas illogique, d’instaurer une police métropolitaine, qui pourra gérer des enjeux plus globaux à l’échelle de la métropole de Lyon. Cela permettra peut-être d’aller plus loin dans la traque aux incivilités. De la même manière on parlait des transports et bien il y a ces enjeux de tramway T6, métro, d’autre lignes de bus qui sont portés par le SYTRAL, nous, nous souhaitons que Villeurbanne puisse etre très bien maillé au niveau des transports en communs. Pourquoi ? Parce qu’il y a des quartiers à Villeurbanne où le sentiment d’abandons est complet. Je pense notamment aux quartiers de l’Est de la ville, par exemple, Saint Jean, qui est considéré comme un quartier très enclavé à juste titre. Mais même du côté des Buers, Croix Luizet ou même à Cusset en dépit du pôle multimodale, il y a un sentiment de ne pas avoir une vie de quartier de qualité. Et nous, nous pensons que la vie de quartier revient avec les transports en communs. Parce que c’est la perspective d’avoir un territoire bien maillé au niveau du réseau, au niveau des dessertes, au niveau de la régularité des transports qui permet de faire revenir des commerçants, des banques, bureaux de poste des services publiques qui vont pouvoir travailler dans le quartier de manière tout à fait naturelle. Le fait que la métropole, aujourd’hui, ait la main sur les transports en commun, doit nous amener à travailler intelligemment.

Est-ce que vous pensez que Villeurbanne est aujourd’hui obligatoirement soluble dans la métropole de Lyon ? C’est-à-dire que l’identité villeurbannaise se perd au profit de l’identité de la métropole.

Je pense que les identités de chacune des villes doivent être préservées, même dans une super-intercommunalité comme l’est la métropole de Lyon. Ce qui vraiment une spécificité en France. La métropole préempte certains des sujets c’est acté désormais, c’est inscrit dans la loi. Par contre nous, nous défendons justement le principe du « villeurbannisme » et cela fait partie du projet que nous défendons. Le « villeurbannisme » pour nous c’est l’art de vivre ensemble à Villeurbanne. Villeurbanne est une ville qui se distingue par sa très forte mixité et diversité sociale. Nous souhaitons absolument l’as préserver, car cela fait partit de l’identité de Villeurbanne. Il y a eu des vagues d’immigrants qui sont arrivé depuis le début du 20ème siècle. Ils étaient au départ italiens. Mon grand-père né à Villeurbanne est italien d’origine, ses parents sont nés en Italie et tous les deux. Italiens, espagnols, polonais, portugais… Il y a eu en suite d’autres nationalités, notamment nord-africaines et africaines, Afrique sub-saharienne, qui sont venus à Villeurbanne et ces vagues d’immigration ont permis à la ville d’être ce qu’elle est aujourd’hui. Il y a de très bon côté à cela. La variété française ce n’est pas que la musique des années 70, à Villeurbanne c’est une vraie réalité sociologique et nous souhaitons nous appuyer là-dessus. Villeurbanne n’a pas à perdre son identité et n’a pas à devenir soluble dans la métropole de Lyon. Je pense que la métropole s’enrichira aussi dans la diversité des différentes identités de chacune des villes qui la compose. Nous ne pouvons pas aujourd’hui comparer Villeurbanne avec des villes des Monts d’Or, par exemple. Ce n’est pas du tout la même échelle. Ce n’est pas forcement la même mixité sociale. En l’occurrence, chacune des villes apporte sa contribution à la métropole. Donc nous, justement, nous défendons le « villeurbannisme », nous défendons l’idée que Villeurbanne est une grande ville qui est un partenaire valable de Lyon insérée dans une métropole. Elle ne doit surtout pas être considéré comme le 10ème arrondissement de Lyon.

Est-ce qu’il y a d’autres projets qui pourrait un peu plus éclairer votre position sur les problématiques environnementales à Villeurbanne ?

Il s’agit également de montrer l’exemple sur tout ce qui attrait à la valorisation et au retraitement des déchets. Villeurbanne a la chance de disposer, et c’est l’une des seules villes en France, à ma connaissance, d’une centrale qui permet de retraité les déchets via le processus de méthanisation. C’est une centrale qui se trouve à la Feyssine, il y en a dix en France et donc une à Villeurbanne. Ce que nous souhaiterions et là, c’est un projet qui se porte à l’échelle de la métropole, c’est qu’on aille vers plus de méthanisation en lieu et place de l’incinération des déchets. L’idée derrière c’est de mieux valoriser les déchets et donc Villeurbanne peut être une ville motrice, référente dans ce processus-là, via ce qui existe et via ce que l’on pourrait encore amplifier. Autre chose, la mairie doit être exemplaire. Ce que l’on aimerait, c’est que sur tous les événements organisés par ou en partenariat avec la mairie, l’usage du plastique soit proscrit. Plus de plastique à usage unique, de même manière les services municipaux se verront remettre des mugs ou des gourdes qui leurs permettront de ne plus utiliser des gobelets ou couverts en plastique. L’objectif c’est justement que la mairie porte et démocratise l’usage de tous ces matériaux de substitution qui vise à ne plus utiliser ce qui est très compliquer à recycler. Autre exemple au niveau de tout ce qui attrait à la politique écologiste que l’on veut porter. Nous souhaitons mettre en place la tarification incitative pour en revenir aux déchets, cela passe par la mise en place de compostes de proximité, on s’appuiera sur les copropriétés, il y en a quelques-unes à Villeurbanne qui montrent l’exemple, on peut dupliquer cela à l’infini. La mise en place de la tarification incitative, cela vise à valoriser les citoyens vertueux, qui font l’effort, qui prennent de leurs temps, qui ont cette conscience citoyenne, pour justement les récompenser, leur dire : « Vous avez bien fait les choses, on va vous aider. ». On a tendance, et c’est la politique qui veut cela, à sanctionner. On sanctionne le vice et l’erreur. Et bien nous aimerions instaurer à l’échelle de Villeurbanne et pas uniquement sur la tarification incitative, le fait de récompenser les citoyens vertueux. C’est ce que nous avons appelé la démocratie incitative. C’est aussi un des fermants de l’existence d’Un Nouvel Elan, cela me permet de très rapidement aborder ce point. On parle beaucoup de démocratie participative, qui est importante car elle permet une concertation entre citoyens sur des grand sujets de société. Mais outre le débat et la réflexion on peut aller vers l’action, ce qui est d’autant plus efficace quand on la récompense. Et là, ce doit être les pouvoirs publics qui doivent être proactifs et récompenser les citoyens. Imaginons, un collectif citoyen alerte son conseil de quartier en le prévenant qu’ils vont nettoyer un parc dans leurs quartiers. et Le conseil de quartier va faire remonter l’information jusqu’à la mairie et les citoyens concernés seront récompensés. On peut leurs remettre, par exemple, des bons d’achat pour consommer local. La mairie devient partenaire des commerces de la ville afin, justement, que ces commerces puissent vendre à des prix avantageux pour les clients, pour les résidents, leurs produits locaux. Cela incite une consommation locale et cela favorise en plus le commerce de proximité mais derrière la mairie abonde pour que les commerces ne soient pas perdants. Là, nous sommes vraiment dans un système, que nous avons imaginé, de récompense, de gratification, qui vise à favoriser l’action citoyenne. Un mouvement citoyen comme le nôtre n’a pas vocation de faire de la politique comme le font et le proposent les parties politiques, il a vocation à proposer une alternative. Cette alternative, c’est notamment cette démocratie incitative, où nous embarquons, en temps qu’élus, les citoyens qui veulent travailler pour le bien-être de la ville.

Et au niveau du financement de tout ce qui va être récompenses ?

On peut s’appuyer sur des entreprises qui seraient mécènes et sponsor. On parle beaucoup de la responsabilité sociétale des entreprises. Des entreprises pourraient avoir vocation à sponsoriser cette politique de la ville, parce qu’elle considère que c’est pour le bien de la communauté. Nous allons nous appuyer sur les ressources privées qui existent dans notre ville, nous n’allons pas uniquement mener notre politique dans notre coin. Encore une fois vous en revenez au problème du financement, qui est plus un enjeux qu’un problème. Je vous l’ai dit, il y a des marges de manœuvre, nous ne sommes pas là pour taper dans la caisse mais pour utiliser intelligemment les marges de manœuvre qui nous sont dédiées. Cela pourra servir. De plus, quand on incite les citoyens à mener des actions vertueuses, comme par exemple nettoyer des parcs ou trier leurs déchets, c’est de l’argent économisé par la municipalité. Puisque la municipalité ne va pas avoir besoin de mettre sur le terrain des agents de ses services municipaux. C’est une économie d’échelle. L’argent qui est investi au départ amène immédiatement ou presque un retour sur investissement. On implique les citoyens, ce sont eux qui agissent car ils ont un bénéfice à en tirer, Mais derrière la mairie ne fait pas des dépenses, elle n’en fait qu’une seule. Et cette dépense est vite récupérée puisque mettre des agents pour aller nettoyer des parcs en permanence, ça coûte aussi très cher. On peut faire une économie importante en embarquant les citoyens dans ce projet.

Avez-vous d’autre réponses que la reforestation pour améliorer la qualité de l’air ?

Bien sûr. L’idée c’est d’instaurer autant que possible, notamment au niveau de la dangerosité des axes que l’on a identifié, des zones à 30km/h. Il y a également le fait de favoriser la pratique de la marche à pied, du vélo et transports en commun en général. On en revient à ce que l’on disait toute à l’heure, cette nécessité de travailler avec le SYTRAL pour améliorer les dessertes et les régularités des transports en commun à Villeurbanne. Cela passe aussi par une meilleure sécurisation des axes cyclables, comme par exemple sur le cours de la République qui est un axe très emprunté par les vélos mais qui ne possèdent pas d’axes cyclables. Il y a également des trottoirs à Villeurbanne qui laissent clairement à désirer. Donc il faut repenser la voirie et tous ces modes de transport et de mobilité doux qui sont essentiels.

 

La rédaction

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