La Métropole lance l’expérimentation sur le Revenu Solidarité Jeunes

Ce lundi 15 mars, le conseil métropolitain a débloqué 10 millions d’euros pour lancer l’expérimentation du “Revenu Solidarité Jeunes” (RSJ). Sur le territoire, près de 2000 jeunes précaires pourraient être concernés par cette aide conçue comme un “filet de sécurité”. 

Bruno Bernard, Severine Hemain et Camille Augey à la maison Lyon pour l’emploi pour présenter le RSJ – Crédits : Lyon Bondy Blog

La Métropole de Lyon compte près de 170 000 jeunes âgés entre 18 et 24 ans. 22,6 % d’entre eux vivent actuellement sous le seuil de pauvreté, contre 15,7% de l’ensemble des ménages. Une réalité qui a été aggravée par la crise sanitaire

En campagne, les écologistes avaient souligné le manque d’aide sociale à destination des jeunes de 18 à 25 ans. Ils promettaient la création d’un “RSA jeune, en fonction des revenus du foyer fiscal et du salaire en temps réel”. Celui-ci a finalement été voté lors du conseil métropolitain du 15 mars dernier. 3 jours auparavant, Bruno Bernard, Séverine Hemain et Camille Augey en dressaient les contours à la maison Lyon pour l’emploi.

Le RSJ, qu’est-ce que c’est ? 

Le dispositif fonctionne en trois parties. Un premier volet “allocation” : 400 € pour les jeunes sans ressource, 300 € pour ceux ayant des ressources mensuelles inférieures à 400 €. Cette aide est attribuée aux jeunes par tranche de 3 mois, pour une durée maximale de 24 mois – continue ou non. Un deuxième volet repose sur l’accompagnement des jeunes (administratif, socio-éducatif…). Enfin, les écologistes souhaitent que le RSJ permette de “lever les freins à l’emploi” en favorisant l’insertion professionnelle des bénéficiaires. Un aspect nécessaire pour Bruno Bernard : “Aucun jeune ne veut être assisté et vivre des aides. Ils veulent être formés et vivre dignement d’un emploi”.

L’exécutif métropolitain insiste sur ce fait : le Revenu Solidarité Jeunes ne vient pas concurrencer les dispositifs nationaux. Pour le président de la Métropole, il s’agit plutôt d’un “dispositif de secours complémentaire”. En somme, un filet de sécurité pour les jeunes qui ne toucheraient pas d’aides par ailleurs. 

L’objectif : “combler les angles morts de ces dispositifs et lutter contre le non-recours aux droits des jeunes”. Un non-recours que les associations estiment à près de 33% en ce qui concerne la garantie jeunes

Qui peut en bénéficier ? 

Seuls les jeunes (de 18 à 24 ans révolus) en situation de précarité sont éligibles au RSJ. En concertation avec les missions locales pour l’emploi, l’exécutif a défini un certain nombre de critères. Outre celui des ressources, les jeunes ne doivent pas bénéficier du soutien financier de leurs parents, être français ou étranger en situation régulière et résider dans la Métropole depuis au moins 6 mois. Par ailleurs, les jeunes ne peuvent bénéficier d’aucun autre dispositif déjà existant. Dans cette logique, les étudiants sont donc exclus du RSJ, puisque bénéficiaires des aides du CROUS ou de leurs établissements. 

En tout, le budget alloué par la Métropole devrait pouvoir couvrir 2000 jeunes. A titre de comparaison, 1 500 bénéficient aujourd’hui de la garantie jeunes sur le territoire grand lyonnais. Problème : ce public est souvent “invisible” pour les institutions et méconnaît les aides qu’il peut solliciter. Les écologistes comptent ainsi sur le soutien des associations de terrain. En pratiquant l’”aller-vers”, celles-ci seront chargées de faire connaître le dispositif.

 

Pour les jeunes déjà identifiés par la Métropole, les premiers versements devraient tomber au 1er juin 2021. L’accompagnement des bénéficiaires devrait également être activé à l’été.

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