Il y a certains concerts qui ne se déroulent pas comme prévu. L’alarme incendie qui s’est déclenchée au bout de deux titres souligne la température très élevée qui régnait au Marché Gare pour accueillir Biga Ranx. Un public lyonnais au rendez-vous pour un artiste qui défendait son premier opus, l’excellent « On Time ». Impressions et interview de Maxime à la suite du concert de l’artiste.
Charismatique et proche du public, le tourangeau a rapidement séduit l’assistance par une voix qui n’a rien à envier aux artistes jamaïcains. Avec l’odeur parfumée qui prédominait dans la salle, l’auditoire a voyagé dans les Caraïbes. Une aubaine en cette période de froid.
Puis vint un moment magique, le solo de la choriste Sista Pauline. Cet instant rompait avec le flow impressionnant de Biga Ranx et les grosses basses pour nous plonger dans un moment artistique envoûtant. Un repos pour les jambes mais un nouveau dépaysement pour l’âme.
Le répit a été de courte duré. Reprenant les rênes avec une énergie débordante, Biga Ranx enchaina ses classiques pour au total un show d’environ deux heures. De quoi convaincre les derniers sceptiques qui estimaient que le prix de l’entrée était élevé.
La rencontre avec Biga Ranx est très chaleureuse.
Pour ta première date de tournée, quelles sont tes impressions de la soirée ?
Ce soir, c’était vraiment ouf, gros public, des gens réceptifs et souriant pour partager une bonne vibes.
Le marché gare, c’est vraiment une salle intimiste !
Le début du concert a été stoppé par l’alarme incendie, comment as-tu ressenti ce moment-là ?
Jamais tu peux imaginer que ce genre de chose va arriver, qu’un mec va sonner l’alarme incendie ! Le public a pardonné et m’en a pas tenu rigueur.
Revenons-en à ton album. Dans ton premier opus intitulé «On time», tu passes du mode Sound system classique à une composition à cinq, qu’est-ce que cela t’apporte ?
Je suis issu de la scène Sound system, c’est ce qui m’a formé musicalement. Cet album me permet d’intégrer le mode Sound system car je garde mon Backer (Green Cros) et mon DJ qui balance les instrus mais j’ajoute une touche musicale en joignant une choriste (Sista Pauline) et un guitariste.
Au fil des morceaux, on a senti une plus grande complicité entre toi, Sista Pauline et ton Backer…
Oui tout à fait. C’était le premier show de la tournée donc il faut le temps de se mettre dans le bain, de se chauffer… il faut bien quelques morceaux pour que tout le groupe se sente en phase avec le public…
Tu as une vingtaine de dates prévues, tu vas alterner entre les « vraies» scènes comme ce soir au Marché Gare ou à Paris (Nouveau Casino) tout en jouant dans des lieux plus «artisanaux» comme les bars de montagne…
Oui, ce n’est pas un problème. Il faut simplement s’adapter mais quelques part ce style de musique te permet cela, c’est l’essence même du raggamuffin qui veut ça. Tu peux aussi bien jouer sur scène avec plusieurs musiciens qu’avec un simple DJ. Le fait de jouer en composition réduite dans ce type d’endroit permet un retour à une prestation pur soundsystem.
Lorsqu’on écoute ta musique, on a du mal à cerner une identité musicale stricte. Quelles sont tes influences musicales ?
Hip-Hop, drum and bass, Dub, Jungle, Dubstep.. Je marche plutôt par période artistique. Je m’inspire de tout cela car je pense que c’est important de faire ce que tu aimes écouter. Plein d’artistes sont en décalage entre ce qu’ils aiment et leur création artistique. Il faut essayer de faire ce qu’il te plait. C’est ce que je me dis…
A travers ton œuvre, on sent que t’es un artiste engagé…
Bien sûr, c’est déjà à la base une musique qui défend des valeurs ! Je ne veux pas d’étiquette politique, ce n’est pas mon truc, mais j’ai des sujets qui me tiennent vraiment à cœur. Cependant, je ne suis pas là pour faire la morale aux gens, je ne suis pas un prophète qui va dire ce qu’il faut faire ou ne pas faire. J’ai envie d’exposer des choses sérieuses et faire à côté de ça des lyrics plus légères…Mais je suis un artiste engagé, c’est sûr, il y a plein de combat que j’ai envie de mener.