A Saint-Fons le Grand Débat ne mobilise qu’une partie de la population

Ce samedi 9 mars se tenait le Grand Débat National à Saint-Fons. A l’échelle nationale ce dernier prendra fin vendredi 15 marsLes Saint-Foniards ont privilégié les thématiques finances et service public.

Ce jour-là sur la place Durel a lieu le marché, comme tous les samedis matin. En parcourant les allées, on constate que la vie se poursuit paisiblement, comme à son habitude. Lorsque l’on questionne Éric sur la tenue du Grand Débat National ce jour, il affirme : « C’est sûr que c’est un peu passé inaperçu. Je l’ai appris ce matin-même par quelqu’un qui côtoie des gens de la mairie. ». Il ajoute « d’ailleurs, ça commence bientôt là, c’est à 10h ! » en regardant le cadrant de sa montre.

Quelques minutes plus tard, devant le hall des fêtes, les participants au débat commencent à affluer. Un homme se demande si c’est bien ici qu’a lieu « la réunion » dont il dit avoir été informé le matin-même, via Facebook. En entrant dans la salle, des allées de chaises vides attendent les Saint-foniards. Progressivement, le hall des fêtes se remplie. On garde des places pour ses amies, on s’installe confortablement. Au bout de 30 minutes, la salle est pleine.

Une diversité de sujets abordés

La maire, Nathalie Frier (Divers Droite) fait un court discours pour lancer le débat et inviter tout le monde à s’exprimer : « Il n’y a pas de parole plus importante que d’autre, il n’y a pas de bêtises. C’est un moment d’échange et de liberté de parole. ».

La maire, Nathalie Frier (Divers Droite) faisant un discours pour lancer le débat. Crédit Photo : Charlène Ponzo / Lyon Bondy Blog

Ce débat, nous apprend-elle, a été initié par un regroupement de citoyens saint-foniards. Elle adresse ses remerciements à Milly Nadège, Robert-Gabriel Elkaim, Rabah Tarchouni, etc. Après une brève intervention du député LREM Yves Blein, présent pour l’occasion, le débat peut commencer. Un premier homme prend la parole et dit la « gravité de la crise » que traverse notre pays. Il s’étonne de la multiplication récente des violences policières et explique : « c’est du jamais vu en France depuis au moins 50 ans. Depuis 68 minimum. ».

Un premier homme prend la parole, sous l’oreille attentive de la maire, Nathalie Frier (Divers Droite). Crédit Photo : Charlène Ponzo / Lyon Bondy Blog

Le débat commence fort et les sujets de conversations divers et variées s’amassent. Désertification des territoire dû à la disparition des services de proximité, éducation nationale, inégalités socio-économiques, développement durable, le CICE (Crédit d’Impôts pour la Compétitivité et l’Emploi)… Chaque intervention soulève un nouveau problème. La modératrice du débat invite les participants à « rebondir sur ce que disent les autres ».

« On est dans l’entre-soi »

L’assemblée venue participer au débat était peu représentative de la population saint-foniarde. Selon une étude menée par l’INSEE, en 2015, 43,7% des Saint-foniards avaient moins de 29 ans. Or, le public était composé de personnes âgées et de personnalités politiques. Intervenant en qualité de citoyen et de représentant du Parti Socialiste, Hadi Mebarki a exprimé son opinion sur cette question. S’adressant à l’assemblée, il a affirmé : « On est dans l’entre soi ici. Ce n’est pas le Saint-Fons que je connais. Ce ne sont pas les populations que je côtoie à Bron à Feyzin, à Vénissieux ». « Il y a une véritable fracture entre la population réelle et ses représentants », ajoute-t-il. Son intervention dure au total 3 minutes durant lesquelles il s’insurge contre le faussé qui sépare les plus riches et les plus pauvres. « Quand il est question de donner de l’argent aux entreprises et que rien n’est fait, on parle d’investissement. Quand il s’agit d’aider les plus défavorisés, on parle d’assistanat ». A la fin de son intervention, le conseiller municipal d’opposition est applaudi.

Certains saluent, d’autres s’insurgent

Les interventions se suivent et ne se ressemblent pas. Certains saluent l’initiative et remercient l’organisation de ce débat un samedi matin tandis que d’autres disent tout haut leur mécontentement. Une femme prend la parole et dit avec virulence son indignation face à une société qu’elle considère comme profondément injuste. Elle affirme : « Vous faites tout pour les élites. Et rien pour les autres. Mais sans nous, vous n’êtes rien ! On tient compte de certains mais on ne tient pas compte de chacun et ça il faut arrêter, STOP ! » A la fin de son élocution, lorsqu’elle rend le micro, un homme crie du fond de la salle « BRAVO MADAME ! » en applaudissant avec enthousiasme. Toutes les cinq ou six interventions, Yves Blein prend la parole et répond longuement aux participants du débat. Sa démarche lui est quasi immédiatement reproché. Dans l’assemblée, des voix s’élèvent : « Finalement, vous nous faites la promotion de la République en Marche ! » lance un homme du fond de la salle. Un autre surenchérit : « Moi je ne suis pas venue pour vous écouter faire votre pub, c’est plus un débat ! »

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Quelques jours après le débat, les discussions se poursuivent sur les réseaux sociaux et plus particulièrement sous un post Facebook de Nathalie Frier elle-même. Certains soulèvent la richesse du débat qui a eut lieu. D’autres qualifient le Grand Débat National de « tartufferie ». Un autre raille : « On a beau prendre la photo dans tous les sens vous êtes pas nombreux. On enlève les politiques, y a personne ». Le Grand Débat n’a pas fini de créer la discorde.

Le Grand Débat National prendra fin ce vendredi 15 mars 2019. A la mi-avril, la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) rendra un compte-rendu synthétique suite à cette consultation citoyenne qui aura duré 3 mois.

Beau moment de démocratie et de discussion: le grand débat Nation à Saint-Fons.
Merci à tous de votre participation…

Publiée par Nathalie Frier sur Samedi 9 mars 2019

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